La quotidienne

Les soulèvements de l’atterre

Chères toutes et chers tous,

💚 Nous avons eu le plaisir de répondre aux questions de Claire Pétreault dans un article tout juste paru dans les Pépites vertes. L'occasion, entre autres, de retracer brièvement l’histoire de Vert. A lire ici.

📅 «Doit-on faire flipper ou rêver pour passer à l’action?» : c’est le thème du prochain rendez-vous de «Débats et des bières» organisé par Makesense ce jeudi 22 juin à 19h à la Gaîté Lyrique à Paris (3ème). Loup Espargilière y papotera avec Lauren Boudard de Climax, l’autrice-réalisatrice Valérie Zoydo et la showgirl Nathalie DocLaLuna. Pour vous inscrire, c’est juste là.


Trois mois après Sainte-Soline, le gouvernement remet dissous dans la machine.


Soulèvements de la Terre : le gouvernement prononce la dissolution du mouvement

La dissolution des Soulèvements de la Terre vient tout juste d’être prononcée ce matin en conseil des ministres. «Le recours à la violence n’est pas légitime dans un État de droit et c’est bien cela qui est sanctionné», a justifié le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

«C'est la première fois qu’un mouvement écologique est dissout dans l'Histoire, on passe un cap dans la criminalisation du mouvement», commente auprès de Vert Julien Talpin, sociologue au CNRS et coordinateur de l’Observatoire des libertés associatives. Ce mercredi, le gouvernement a acté la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre, dans son viseur après une série de mobilisations menées contre divers projets d’infrastructures depuis des mois.

Le 28 mars, agitant le chiffon rouge d’un «écoterrorisme» fantasmé après les affrontements de Sainte-Soline, Gérald Darmanin avait annoncé avoir engagé le processus de dissolution. Mais ce collectif, qui regroupe diverses associations et comités locaux, n’a pas d’identité juridique propre - ce n’est pas une association de loi 1901 - et ne saurait donc être dissout, estiment ses défenseurs. Le gouvernement estime qu’il s’agit toutefois d’un «groupement de fait» - ce qui permettrait, en principe, sa dissolution.

Un manifestant fuit les forces de l’ordre sur le chantier de la future «méga-bassine» de Sainte-Soline, fin mars. © Pascal Lachenaud/AFP

Cette décision est éminemment politique, d’après Simon Persico, «mais le gouvernement est obligé de la justifier par le droit». L’exécutif se fonde sur l’article L212-1 du code de la sécurité intérieure. Celui-ci dispose que «des manifestations armées ou des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens» constituent un motif de dissolution.

Un temps mis sur pause, le dossier avait été remis sur la table le 14 juin dernier par Emmanuel Macron, qui avait exigé la dissolution du mouvement après des actions contre le maraîchage industriel en Loire-Atlantique revendiquées par le collectif.

Le collectif a appelé à une mobilisation mercredi soir dans toute la France «en soutien aux personnes arrêtées et contre la dissolution des Soulèvements» et a annoncé aller «devant la justice» s’il le fallait, en saisissant le Conseil d’Etat en procédure d’urgence de référé-liberté.

· Mardi, 18 militant·es proches des Soulèvements de la Terre ont été interpelé·es par la sous-direction antiterroriste à travers la France, notamment en Loire-Atlantique. Ce coup de filet ferait suite à une action menée par le collectif dans la cimenterie du groupe Lafarge de la Malle (Bouches-du-Rhône) en décembre 2022. Le 5 juin, une quinzaine de personnes avaient déjà été arrêtées pour avoir participé à cette action. - Le Monde (abonnés)

· Mardi encore, dans le cadre des objectifs fixés lors du quinzième sommet mondial (COP15) sur la biodiversité en décembre dernier à Montréal (Vert), les Etats de l’Union européenne se sont - difficilement - accordés pour restaurer 20% des écosystèmes terrestres et marins abîmés d’ici à 2030, et leur totalité d’ici à 2050. La semaine dernière, le texte avait été adopté de justesse au Parlement européen, malgré une farouche opposition de la droite. - Sud-Ouest (avec AFP)

· Mardi toujours, la cigogne qui avait été aperçue la semaine passée le bec coincé dans une canette de Coca-Cola a été retrouvée en Saône-et-Loire par une classe en sortie scolaire, et secourue. Quelle histoire. - Huffington Post

© Sanaga / Vert

L’Islande suspend la chasse à la baleine pour «préserver le bien-être animal»

Rorqual à l’entrée. Après des rapports publics accablants sur les techniques de pêche et sous la pression des associations, le gouvernement islandais a finalement décidé de suspendre temporairement la chasse à la baleine cet été.

«Si le gouvernement et les titulaires de permis ne peuvent garantir les exigences de bien-être, cette activité n’a pas d'avenir», a justifié la ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, Svandis Svavarsdottir, ce mardi. Alors que la saison de chasse à la baleine était sur le point d’ouvrir, le gouvernement islandais a décidé d’épargner les cétacés cette année.

En mai, un rapport de l’Autorité alimentaire et vétérinaire islandaise avait jugé que les mises à mort des baleines pêchées - pouvant aller jusqu’à cinq heures - étaient trop longues pour respecter le bien-être animal. Une commission composée d’expert·es et de professionnel·les du secteur avait ensuite conclu que les méthodes de pêche qui ne tuent pas les baleines sur le coup enfreignaient la loi de protection des animaux. Le gouvernement a donc été contraint de reporter le début de la saison de chasse à la baleine pour tenter de trouver des moyens de concilier la pratique avec la loi.

Une baleine de Minke, chassée en Islande malgré son statut d'espèce menacée. © Kris Mikael Krister

En Islande, les quotas annuels autorisent toujours la mise à mort de 426 cétacés. Mais les captures ont chuté ces dernières années, en raison de la baisse du marché de la viande de baleine. Il ne reste plus qu’une société de chasse active dans le pays, qui avait déjà annoncé arrêter son activité l’année prochaine par manque de rentabilité.

Les associations de défense des animaux ont néanmoins salué une décision historique qui pourrait servir de modèle pour les autres pays. «L'Islande vient peut-être de devenir une ancienne nation baleinière», s’est réjouie Sea Shepherd, qui annonce maintenir la pression pour aboutir à une interdiction totale.

Incendies : la France est-elle prête ?

72 000 hectares de forêts ont brulé à l’été 2022 ; la moitié du pays pourrait connaître un risque incendie élevé plus de 4 jours par an - comme c’est le cas dans le seul le pourtour méditerranéen aujourd’hui. Débroussaillement, surveillance, culture du risque chez la population, météo des forêts : dans un épisode bien ficelé de sa série Plan B, Le Monde décrypte les enjeux de l’adaptation de la France aux risques d’incendies.

© Le Monde

+ Alban Leduc, Johanne Mâlin, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.