Un numéro où l'on parlera du trafic de gaz réfrigérants 15 000 fois pires que le CO2 entre industriels européens et producteurs chinois.

Le trafic de gaz réfrigérants à travers l'Europe
C'est chaud. Plus de 3000 tonnes d’hydrofluorocarbures (HFC), gaz réfrigérants au pouvoir de réchauffement 15 000 fois supérieur au CO2, sont entrées illégalement dans l'Union européenne entre mars et décembre 2019.
C'est ce qui ressort d'une enquête menée par Kroll, société internationale spécialisée dans l’investigation, à la demande du Comité technique européen sur le fluorocarbone (EFCTC) et dont le Monde se fait l'écho.
L'importation de ces gaz utilisés dans les frigos et climatiseurs, est soumise à une règlementation européenne. La F-Gas Regulation fixe l'objectif de réduire de 79% leur usage d'ici 2030 et attribue des quotas aux industriels. En parallèle, explique encore le Monde, un amendement de 2019 au protocole de Montréal sur les substances qui nuisent à la couche d'ozone prévoit d'en finir avec les HFC au niveau international d’ici à 2047. Avec un calendrier plus serré pour les pays développés.

Résultat, les coûts de production sont devenus largement inférieurs en Chine, notamment, entraînant la naissance d'un marché noir à destination de l'Europe. Problème : les industriels qui utilisent ces gaz sont, certes, soumis à des quotas d'importation stricts. En revanche raconte le Monde, lorsque les douaniers contrôlent les importateurs aux frontières, il leur est impossible de savoir en temps réel la quantité que l'industriel (à qui ces produits sont destinés) a déjà importée. Les sanctions, en cas de fraude avérée, sont par ailleurs insuffisantes et rarement mises en œuvre.
En plus du manque à gagner pour l'Europe, le coût environnemental de ce trafic est très élevé. Une enquête de l'ONG britannique Environmental Investigation Agency avait démontré que 16,3 millions de tonnes équivalent CO2 de HFC avaient pénétré illégalement le marché européen en 2018 et 14,8 millions de tonnes équivalent CO2 en 2017. A lire dans le Monde (abonnés).

Les abattoirs, foyers majeurs de Covid-19
C'est une véritable boucherie. A travers l'Europe et les Etats-Unis, les cas de Covid-19 se multiplient dans les abattoirs.
Depuis le 10 mai en France, rapporte Libération, les différentes Agences régionales de santé (ARS) ont fait part de 20 cas de Covid-19 dans une usine d'abattage de Vendée, 69 dans un abattoir des Côtes-d’Armor ou encore, 34 malades dans un autre site du Loiret ; En Allemagne, on a dénombré 109 cas dans un abattoir du nord de l'Allemagne.
Aux Etats-Unis, le Food & Environment Reporting Network, média indépendant d'investigation, a recensé la mort de 70 employé•e•s de l'industrie de la viande parmi 18 000 cas sur plus de 200 sites.
Plusieurs raisons à cette hécatombe. D'une part, ces sites sont restés ouverts pendant que le confinement était imposé au reste de la population. Par ailleurs, ces usines font se côtoyer un grand nombre de personnes, rendant les contacts difficilement évitables, a fortiori dans certains lieux exigus tels que les vestiaires, avance Libération.
Mais aussi et surtout : cette industrie repose souvent sur une main d'oeuvre précaire et issue de pays moins riches. « Les travailleurs, dont la plupart viennent d’Europe de l’Est et travaillent dans le cadre de contrats avec des sous-traitants parfois douteux, doivent souvent vivre dans des logements de masse dans des conditions très exiguës », a expliqué le NGG, syndicat allemand majeur de l'agroalimentaire.
Comme l'explique un salarié d'une usine de transformation du centre de l'Angleterre au Guardian, « si tu ne te sens pas bien et que tu ne vas pas au travail, tu ne touches que l'allocation maladie » de 96 livres par semaine (soit 107 euros), « et tu ne peux plus payer tes factures. [Les salariés] ne sont pas contents mais ils ont tous peur de dire quoique ce soit parce qu'ils craignent de perdre leur travail ».


Les perruches à ventre orange se remplument
Coco est content. En Tasmanie, la population de perruches à ventre orange, oiseau bigarré en danger critique d'extinction, est passée de moins d'une vingtaine d'individus à plus de 100 en l'espace d'un an.
Il y a six mois, sur l'île de Tasmanie située au sud de l'Australie, seuls 23 oiseaux étaient revenus de leur migration annuelle sur le continent. Les spécialistes donnaient à cette espèce cinq ans tout au plus avant de s'éteindre. Alors qu'approche l'hiver austral, 118 perruches sont reparties s'abriter plus au nord. C'est la première fois depuis une décennie que la population dépasse les 100 individus, note le Guardian.

Ce petit succès est le résultat d'un travail de conservation mené par plusieurs centres spécialisés. Lorsque le groupe de perruches est revenu de sa dernière migration, il a été rejoint par 34 adultes élevés en captivité. Les deux groupes ont donné naissance à 37 oisillons, auxquels se sont ajoutés d'autres jeunes nés en cage.
Tous les oiseaux ne survivront – de loin – pas à leur migration annuelle. Les spécialistes espèrent revoir 40 à 50 individus au mois de septembre en Tasmanie. Un nombre toujours très faible mais largement supérieur à ce que l'espèce a connu il y a peu : en 2017, il ne restait plus que trois femelles perruche à ventre orange dans la nature. A lire dans le Guardian (en anglais).

Le vendredi, chez Vert, c'est le jour du Do it yourself (faites-le vous-même) ! Aujourd'hui, on hausse un peu le niveau avec une recette un tantinet plus complexe que d'ordinaire.

Terra
C'est très joli. Documentaire sorti en 2015 réalisé par Yann Arthus-Bertrand et Michael Pitiot, Terra raconte l'histoire de la vie sur la grande bleue et sa destruction par les humains. Un film au ton, certes, convenu mais qui propose un état des lieux intéressant et offre des images éblouissantes en ultra-haute définition. Le long-métrage est disponible en accès libre sur Youtube.
