C'est le monde à l'envers : pendant que les cigales font feu de tout bois, les pétroliers sont priés de lever le pied.

Le gouvernement de Joe Biden suspend les baux pétroliers dans la réserve naturelle d'Alaska
Ces baux à voir. L'administration Biden vient de suspendre les baux pétroliers et gaziers accordés par Donald Trump aux industriels dans la réserve naturelle arctique d’Alaska (Arctic National Wildlife Refuge).
En janvier dernier, deux semaines avant de rendre les clefs de la maison blanche, Donald Trump avait mis aux enchères des pans entiers de cette bande côtière de 70 000 km2. Ce havre pour les caribous et les ours polaires recèle également les plus grandes réserves pétrolières du pays, estimées à 11 milliards de barils. Première défaite pour le président sortant : la vente n'avait attiré qu'une poignée de compagnies, dont aucune major du pétrole (Vert).

Avant même son accession au pouvoir, Joe Biden avait promis de faire machine arrière. Mardi, dans un décret ministériel, la secrétaire à l'intérieur Deb Haaland a indiqué que l'attribution des baux présentait de « nombreuses lacunes juridiques ». Parmi celles-ci : une analyse environnementale insuffisante et l'absence d'alternatives étudiées. Le décret instaure un moratoire sur toutes les activités liées à ces contrats, le temps de produire une nouvelle évaluation de leurs impacts écologiques.
L'objectif à peine masqué du gouvernement est bien de trouver comment révoquer ces contrats. Mais rien ne garantit pour l'heure que l'administration Biden trouvera les failles juridiques pour y parvenir.
Par ailleurs, si les associations écologistes ont salué ce geste, elles n'ont que modérément apprécié le soutien apporté par le pouvoir à ConocoPhillips. Le 26 mai, le secrétariat à l'intérieur s'est montré favorable à un énorme projet de forage pétrolier ailleurs en Alaska, qui devrait permettre l'extraction de 100 000 barils par jour pendant 30 ans (Novethic).

• Mardi, l'UFC Que Choisir a annoncé avoir lancé une action de groupe contre le distributeur d'eau Saur et sa filiale Cise Réunion, devant le tribunal judiciaire de Saint-Denis de la Réunion. L'entreprise est accusée d'avoir délivré une eau insalubre à plus de 80 000 habitants de cinq communes, depuis cinq ans. « Les résultats des analyses réalisées par l'ARS [l'Agence régionale de santé] mettent en évidence de très nombreuses non-conformités et notamment la présence de bactéries fécales, rendant l'eau fréquemment impropre à sa consommation pour l'alimentation et l'hygiène des habitants », a indiqué l'association de consommateurs dans un communiqué.
• Mardi encore, au premier jour de l'audience des opposant·e·s au projet Cigéo d'enfouissement des déchets nucléaires, l'audience a été interrompue alors que les prévenu·e·s ont rejoint un rassemblement de soutien à leur cause devant le tribunal de Bar-le-Duc (Meuse). Exerçant leur droit à manifester, elles et ils ne se sont pas rendu•e•s au tribunal dans l'après-midi et les interrogatoires n'ont pas pu se poursuivre.
• Mardi toujours, au Sri-Lanka, le feu a été éteint à bord du MV X-Press Pearl après 13 jours d'un incendie-monstre. Comme Vert l'avait raconté, ce porte-conteneur avait déversé l'essentiel de sa cargaison, dont 25 tonnes d’acide nitrique, de la soude caustique, des lubrifiants, mais aussi des millions de granulés de polyéthylène destinés à l’industrie de l’emballage. Une enquête a été ouverte, dimanche, pour déterminer les causes de cette catastrophe, à l'origine de la « plus grave pollution qu'ait jamais connue le pays », selon les mots de sa présidente, Dharshani Lahandapura. - France Info (AFP)

Aux Etats-Unis, les nuées bibliques de cigales « magiques »
Les cigales fourmillent. Une gigantesque génération de Magicicada septendecim, ces cigales qui sortent de terre une fois tous les 17 ans, inonde l'est des Etats-Unis depuis plusieurs semaines.
Depuis le début du mois de mai, de l'Indiana à New York des milliers de milliards de cicadas font un foin de tous les diables. Et pour cause, elles n'ont pas de temps à perdre. Ce n'est qu'une fois tous les 17 ans qu'une nouvelle génération de Magicicada septendecim émerge de la terre. Quittant leur chrysalide, ces cigales « magiques » se hissent sur les arbres. Les mâles se frottent l'abdomen pour attirer bruyamment leur partenaire, et copulent furieusement.
Une fois fécondées, les femelles font une entaille dans un arbre, où elles déposeront plusieurs centaines d'œufs avant de mourir. Les larves se laisseront ensuite tomber sur le sol, dans lequel elles passeront les 17 prochaines années.
Ce cycle extrêmement long ponctué de brèves émergences constitue une stratégie pour déborder les nombreux prédateurs. Ceux-ci n'ont pas assez d'appétit pour dévorer toutes les cigales lors de ce court cycle, qui dure quelques semaines à peine.
Aux Etats-Unis, ces nuées bibliques d'insectes extrêmement bruyants (jusqu'à 100 décibels – le niveau sonore d'un concert sonorisé) et qui ressemblent à des cafards aux yeux rouges passionnent ou dégoûtent, c'est selon. Des chefs cuisiniers ont décidé de mettre ces cigales – qui ont un goût d'asperge – à leur menu (New York Times).
Malgré leur nombre, les cicadas de la couvée X (c'est le nom de cet essaim), connaissent un important déclin en raison de l'artificialisation des sols et de la destruction de la forêt. Une autre couvée apparaissant tous les 17 ans, la XI, peuplait autrefois les Etats du Connecticut ou du Massachusetts. Elle a été déclarée éteinte en 1954.

Avant les élections, la plupart des régions françaises affichent un bilan environnemental bien maigre
A trois semaine du premier tour des élections régionales, des expert·e·s et responsables associatifs ont mis au point l' « enviroscore » : un classement des régions en fonction du bilan écologique de chaque majorité sortante.
Peut beaucoup (beaucoup) mieux faire. C'est le constat fait par l'Observatoire de la transition écologique des territoires qui a publié, mardi, un bilan des six années de mandatures dans les 13 régions de France métropolitaine.
Ses auteur·rice·s ont passé au crible les politiques menées dans sept domaines : Énergie-climat, santé environnementale, biodiversité, bâtiment, agriculture, transports, achats publics responsables. Dans chaque secteur, un barème a été établi autour de plusieurs points. En agriculture, par exemple, l'enviroscore attribue une note en fonction des surfaces converties en bio, de l'évolution de la consommation de pesticides, ou de l'artificialisation des sols.

Au total, seule une région dépasse la moyenne générale : c'est le Grand est, avec 10,3/20. En bas du classement, les Hauts-de-France, avec 5,2. L'Observatoire juge ce bilan général « affligeant ». En tête des secteurs les plus largement ignorés par les conseils régionaux : le bâtiment. La consommation d'énergie dans le résidentiel ou les bureaux a globalement stagné, augmentant même en Provence-Alpes-Côtes d'Azur. Idem pour les rénovations aux normes basse-consommation (BBC).
Les auteur·rice·s de ce bilan invitent les citoyen·ne·s à interpeller leur président·e de région et les partis politiques pour leur demander de relever le niveau au cours des six années à venir.

Osons compter
A elles seules, 100 entreprises seraient responsable de 71% du réchauffement climatique.... C'est à peine croyable, non ? Eh bien c'est parce que ce n'est pas tout à fait vrai. Pourtant, ce chiffre-massue a été repris à l'unisson et sans distance par une large part de la presse. Dans leur dernière vidéo, toujours aussi pédagogique et bien documentée, les vidéastes d'Osons causer décortiquent l'étude en question et retracent la piste des vrais responsables du bouleversement du climat.
