La quotidienne

Le grand huître

Chères toutes et chers tous,

💪 Vert recrute ! Pour développer la présence de votre média sur les réseaux sociaux et raffermir les liens avec le club, nous recrutons un·e social media manager pour un CDD d’un an (et plus si affinités) ! Vous connaissez quelqu’un qui connaît quelqu’un qui… ? Voici l’offre d’emploi, à partager sans modération !


Après des semaines à avoir bu la tasse, les ostréiculteurs français sortent enfin de la nasse.


La vente des huîtres d’Arcachon est à nouveau autorisée après la polémique des gastro-entérites

Menu gastro. Les huîtres du bassin d’Arcachon (Gironde) peuvent à nouveau être commercialisées depuis ce vendredi matin, mettant fin à près d’un mois d’interdiction à la suite de nombreuses intoxications au moment des fêtes de fin d’année.

«Aucun nouvel évènement contaminant n’a été enregistré» depuis le 22 décembre, a relevé, jeudi, la préfecture de Gironde, qui a décidé de la réouverture à la vente des coquillages du bassin d’Arcachon, après un avis unanime de la commission sanitaire départementale.

Leur commercialisation avait été interdite le 27 décembre dernier à cause de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) liées à la récolte d’huîtres contaminées par des norovirus dans l’eau des parcs d’élevage. Celles-ci avaient entraîné des vagues de cas de gastro-entérites à la suite de repas de Noël.

La France est le premier producteur et consommateur d’huîtres en Europe. Ici, un parc à huîtres à Gujan-Mestras, dans le bassin d’Arcachon (Gironde). © Pline / Wikimedia

Les ostréiculteur·rices avaient alors reproché aux réseaux d’assainissement d’avoir débordé - notamment à cause des fortes précipitations de ces derniers mois -, contaminant ainsi les parcs à huîtres. Fin décembre, l’Association de défense des eaux du bassin d’Arcachon (Adeba), menée par des producteur·rices d’huîtres, a porté plainte contre le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (Siba), en charge de l’assainissement.

La semaine dernière, une autre association, la Coordination environnement du bassin d’Arcachon (Ceba), a également déposé plainte contre X pour pollution, intoxication et mise en danger d’autrui. Pour la Ceba, «beaucoup savaient» que les huîtres étaient contaminées depuis le mois de novembre, mais ont voulu fermer les yeux pour «sauver» Noël pour les ostréiculteur·rices. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bordeaux.

La réouverture de la vente d’huîtres sera très encadrée et surveillée, puisque le préfet, Étienne Guyot, a annoncé la mise en place de prélèvements bactériologiques de l’eau et des coquillages hebdomadaires (plutôt que mensuels) jusqu’à la fin de l’hiver.

· À la suite de l’enquête de l’association L214, publiée hier et dont Vert s’est fait l’écho (notre entretien avec le cofondateur de l’association), qui révélait des conditions d’abattage sordides dans l’abattoir de Craon (Pays de la Loire), la préfecture de Mayenne a répondu que la vidéo «ne permet[tait] pas de conclure en l’espèce à des cas de souffrance animale». Elle avance aussi qu’un nouvel équipement de contention a été mis en place fin décembre.

· Jeudi, le tribunal d’Oslo a annulé trois permis d’exploitation de trois gisements en Norvège - dont un déjà actif - à la suite d’un recours des ONG Greenpeace et Natur og Ungdom. Plus tôt dans la semaine, le gouvernement norvégien octroyait 62 nouvelles licences d’exploration à 24 compagnies pétrogazières dont TotalEnergies, ou Shell. Un mois seulement après avoir signé un accord à la COP28 sur le climat enjoignant les pays à «transitionner hors des énergies fossiles». - Le Monde et Libération (AFP)

«L’intelligence artificielle met notre économie ultra-carbonée sous stéroïdes»

IA ? IA pas ? En démultipliant les capacités de certaines des industries les plus polluantes, l’intelligence artificielle (IA) est une menace potentielle pour le climat. Mais cela n’a rien d’inéluctable, estiment Lou Welgryn et Théo Alves da Costa, spécialistes de l'IA et coprésidents de l’association Data for good, dans une passionnante tribune à Vert. Tous deux nous éclairent sur les véritables risques liés à ces nouvelles technologies et nous appellent à être techno-lucides.

👉 Cliquez ici pour lire cette tribune.

«La Malédiction de la muscade» : quand la nature n’est plus qu’une ressource à exploiter

La noix de la discorde. En nous embarquant au 17ème siècle dans l’archipel indonésien des Banda, le romancier et essayiste indien Amitav Ghosh fait revivre un moment clé de la colonisation des ressources et des populations, à travers son nouveau récit historique.

La crise environnementale manque de mythes fondateurs et d’imaginaires ? Depuis la parution de son ouvrage Le Grand Dérangement (2016), Amitav Ghosh – né à Calcutta en 1956, qui vit et travaille aux États-Unis –, s’attache à décrire les effets des crises écologiques et climatiques sur notre monde. Auteur d’une quinzaine de romans et d’essais, il fait aujourd’hui référence dans cette littérature émergente dont l’anthropocène est le centre de gravité.

Dans La Malédiction de la muscade, Amitav Gosh met au jour ces dynamiques destructrices réalisées au nom de la civilisation. Nous voilà donc en 1621 dans l’archipel des Banda, îles paradisiaques de l’est de l’océan Indien, où s’est établie la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. C’est ici que prospèrent les muscadiers et leurs précieuses noix, dont on dit qu’elles pourraient guérir de la peste. En faisant main basse sur cette richesse, les colons européens s’adonnent à l’exploitation de la nature et au massacre des populations locales.

Le livre d’Amitav Gosh nous faire vivre ce lointain épisode pour mieux nous interroger sur la prédation actuelle du monde : «On pourrait dire que de nos jours, la page est tournée sur ce chapitre de l’histoire : le 21e siècle n’a plus rien à voir avec cette époque lointaine où plantes et matières végétales pouvaient décider du sort des êtres humains. […] Le hic, nous avertit-il, c’est que rien de tout cela n’est vrai».

La malédiction de la muscade, Amitav Ghosh, éditions Wild Project, janvier 2024, 360p, 25€

En Dordogne, un siècle de tranquillité pour la future forêt de Jaure

La théorie du Jaure. Le maire de cette petite commune du Périgord, située au sud de Périgueux, a pris la décision de sanctuariser une zone de six hectares pour y installer une forêt de 3 000 arbres où toute exploitation commerciale sera interdite pendant 99 ans. Charmes, hêtres, châtaigniers et chênes devraient être plantés d'ici à la fin du mois sur la parcelle. Récit dans ce reportage de France 3 Nouvelle-Aquitaine.

© France 3 Nouvelle-Aquitaine

+ Loup Espargilière, Jennifer Gallé et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.