Un numéro où l'on verra que la sûreté du nucléaire n'est pas rassurée.

Un manque de « rigueur » dans l'exploitation des centrales nucléaires
C'est rassurant. L'Autorité de sûreté de nucléaire (ASN) juge que « la rigueur d'exploitation des centrales nucléaires d'EDF est en recul en 2019 ».
C'est ce qu'a expliqué son président, Bernard Doroszczuk, qui présentait, jeudi 28 mai, le rapport annuel de l'ASN lors d'une audition au Sénat. Parmi les problèmes pointés par cette autorité administrative : en 2019, trois événements de niveau 2 [sur les 7 niveaux que compte l'échelle internationale des évènements nucléaires - l'INES] ont été rapportés dans des centrales, contre aucun en 2018, comme l'a expliqué Bernard Doroszczuk dans un entretien au Monde.
Autre sujet de préoccupation: la documentation d'EDF au sujet des consignes en cas d'incident n'est « pas toujours adaptée à la réalité de terrain » et contient « des erreurs, voire des instructions impossibles à exécuter », a-t-il déclaré aux parlementaires.
En outre, « des écarts de conformité sont toujours constatés sur les réacteurs – des modifications ou des opérations de maintenance réalisées de manière non conforme au cahier des charges », a indiqué Bernard Doroszczuk au Monde. « L’ensemble de la chaîne est en cause, beaucoup d’opérations sont réalisées par des prestataires extérieurs, mais elles doivent faire l’objet d’une surveillance renforcée de la part d’EDF, qui en est responsable », ajoute l'expert, qui déplore « un manque de conscience professionnelle dans la culture de sûreté ».

Voilà qui donnera du grain à moudre aux militant•e•s antinucléaires. Au moment où le président de l'ASN répondait aux parlementaires, des manifestations se déroulaient à Paris, Lyon et dans la Drôme pour réclamer la fermeture de la centrale du Tricastin, alors que celle-ci soufflera ses 40 bougies ce dimanche.

L’usage du vélo explose à Paris (et pas que)
La bicyclette, petite reine du déconfinement ? A Paris, l'usage du vélo a bondi de 52% entre mai 2019 et mai 2020.
La hausse est spectaculaire. Comme l'a calculé le Parisien à partir des données de la ville de Paris, le nombre de passages comptabilisés entre le 11 et le 25 mai sur les pistes cyclables de la capitale a augmenté de moitié par rapport à la même période un an plus tôt.
Dans le même temps, les transports en commun n'accueillent toujours que 20% du nombre de passagers habituels et les embouteillages restent très inférieurs à l'accoutumée.
L'usage du vélo n'a pas encore atteint les sommets connus au mois de décembre 2019, en pleine grève des transports en commun. Mais si la tendance actuelle se poursuit, ce niveau sera dépassé en trois ou quatre semaines, prédit le Monde.
Au-delà de l'effet ponctuel du déconfinement, ce nouvel essor de la bicyclette est aussi le résultat du fort développement du réseau cyclable à Paris et en Île-de-France, avec la mise sur pied progressive de son RER V (pour vélo). En parallèle, le « coup de pouce vélo » mis en place par le gouvernement semble porter ses fruits. Selon la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), plus de 60 000 personnes ont utilisé cette enveloppe de 50€ pour faire réparer leur bolide.
Cette hausse est générale en France, y compris et surtout en-dehors des villes : entre mai 2019 et mai 2020, la fréquentation des pistes cyclables a été multipliée par 2,4 dans les milieux périurbains et par 3 dans les territoires ruraux, selon l’association de collectivités Vélo et territoires.


Améliorer les réseaux d’eau pour lutter contre la pollution plastique
Le lien ne saute pas aux yeux, et pourtant. Le meilleur moyen de lutter contre la pollution au plastique des océans serait d'améliorer les réseaux d'eau dans les pays en développement.
Dans les pays où l'eau n'est pas potable, la bouteille d'eau en plastique est une nécessité de santé publique. Leur surconsommation va parfois de pair avec un réseau de gestion des déchets défaillant – sinon inexistant - et une grande partie de ces bouteilles finit dans les égouts, puis dans les mers et océans. La pollution au plastique des océans constitue l'une des menaces majeures pour la biodiversité et la santé des populations dépendantes de la pêche.

Aussi, dans son « livre bleu » sur cette question publié mercredi 27 mai, le High Level Panel for a Sustainable Ocean Economy (ou « groupe d'experts pour une économie marine durable ») recommande de concourir au développement de réseaux d'approvisionnement en eau potable. Composé de 14 chefs d'Etat, ce comité œuvre à soutenir les objectifs de développement durable de l'ONU.
Autre proposition : améliorer la gestion des eaux usées et des eaux de pluie pour empêcher les déchets plastiques de cheminer jusque dans les océans.
Un développement qui doit s'accompagner de celui des systèmes de collecte et de recyclage du plastique, a expliqué au Guardian Brajesh Dubey, professeur d'ingénierie civile à l'Institut indien de technologie de Kharagpur, co-auteur du livre bleu. A lire dans le Guardian (en anglais).

Le vendredi, chez Vert, c'est le jour du Do it yourself (faites-le vous-même) ! Aujourd'hui, on hausse encore un peu le niveau avec cette recette de liquide vaisselle maison.
Si le mélange n'est pas assez liquide à votre goût, vous pouvez ajouter de l'eau et mixer le tout.

Recettes pour un monde meilleur
On peut sauver la planète depuis la table de sa cuisine. C'est le message de Recettes pour un monde meilleur, documentaire diffusé sur France 5 et disponible en replay.
A la manière de Demain (le célèbre film de Cyril Dion), on s'y rend successivement en plusieurs points du globe où des gens ont trouvé leurs solutions pour faire cesser la gabegie : changer son alimentation pourrait être la meilleure chose à faire à l'échelle individuelle (ou collective, comme dans les cantines) pour lutter contre la mise à mort du vivant et le réchauffement climatique. Si le propos n'a rien de révolutionnaire, il fourmille de riches idées et de belles intentions.
