Chères toutes et chers tous,
🎥 Le concours de courts métrages de la plateforme Hello planet, dont Vert est partenaire, revient pour une nouvelle édition ! Vous avez jusqu’au 22 octobre pour présenter un film de 2 minutes 15 maximum sur le thème «De toutes les sources d'énergie, la chaleur humaine est la moins coûteuse…». Les prix seront remis à Paris le 16 novembre.
Les scientifiques montent au créneau, quand les accros au bitume ne lâchent pas le morceau.
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Pas de compromis autour de l’A69, le projet ira «jusqu’à son terme»
Las des routes. La dernière tentative de conciliation entre l’État et les associations opposées à l’A69 n’a pas abouti. Lundi, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de mener le projet jusqu’au bout.
Le projet de l’autoroute A69 ira «jusqu’à son terme», a confirmé le ministère des transports lundi matin. «L’État est déterminé à faire aboutir ce projet, qui a été décidé démocratiquement et confirmé systématiquement par le juge», a-t-il rappelé, annonçant la reprise du chantier. Celui-ci avait été partiellement mis en pause la semaine dernière et une médiation avait été promise, mettant fin à la grève de la soif entamée par des militants (notre article).
En guise de médiation, les préfets du département du Tarn et de la région Occitanie avaient organisé deux réunions ce vendredi - une première avec les élu·es du territoire, suivie d’une seconde avec les associations opposées au projet d’autoroute.
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«Très vite, on a compris qu’ils avaient simplement souhaité nous intégrer à la réunion pour que l’on puisse former des groupes de travail pour réfléchir à des mesures de compensation environnementale», a relaté auprès de Vert Olivier Chollet, référent tarnais du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA). «Il est hors de question qu’on participe à ce qui est pour nous une vraie escroquerie !», avait-il d’emblée écarté. Les associations avaient alors décidé de mettre fin à la réunion.
Le même jour, le climatologue toulousain et auteur du dernier rapport du Giec, Christophe Cassou, dénonçait une forme de «climato-ça-va-le-faire» de la part des responsables politiques, accusés de maintenir leur soutien indéfectible au projet en ignorant les alertes scientifiques.
«Les collectifs mèneront la lutte jusqu’à son terme», a répondu au gouvernement La voie est libre, qui prépare un grand week-end de mobilisation le 21 et 22 octobre sur le tracé de l’autoroute en compagnie d’autres collectifs anti-A69. Les organisateur·rices espèrent accueillir entre 10 000 et 15 000 participant·es pour une vaste démonstration de force contre le projet.
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· L’année 2023 a 99% de chances de devenir la plus chaude jamais enregistrée, selon un rapport de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) publié vendredi. Cette annonce arrive à la suite du mois de septembre le plus chaud jamais enregistré, à quelques semaines de la 28ème conférence mondiale (COP28) sur le climat, où les pays tenteront de s’accorder sur des politiques visant à limiter le réchauffement et à s’adapter à ses impacts. - 20 Minutes (AFP)
· Vendredi, l’astrophysicien, grand vulgarisateur et défenseur de l’environnement Hubert Reeves est mort à 91 ans. Né au Canada en 1932, le chercheur a réalisé la majorité de sa carrière en France et a publié plus de trente ouvrages. Président d’honneur de l’association écologiste Humanité et biodiversité, Hubert Reeves s’est investit pour la protection de l’environnement dans les 20 dernières années de sa vie. - Le Monde
· Les cancers de l’ovaire et du larynx provoqués par l’inhalation de poussières d’amiante sont enfin reconnus comme des maladies professionnelles, après la parution d’un décret ce dimanche. Ce minéral fibreux aux propriétés ignifuges a été utilisé dans la construction au 20ème siècle avant d’être interdit en France en 1997. Encore présent dans de nombreux bâtiments, la reconnaissance de la cause de ces maladies devrait permettre une meilleure indemnisation des malades et un plus grand accompagnement. - France info (AFP)
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«Cette décision m’a coûté mon travail, mais je pense que c’était la bonne chose à faire»
Décollage militant. La semaine dernière, un scientifique italien et militant du mouvement Scientist rebellion a été licencié pour avoir refusé de prendre l’avion. Chercheur en psychologie sociale, Gianluca Grimalda a raconté sa mésaventure dans le Guardian. Il s’était établi six mois plus tôt en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour y étudier les effets sociaux du changement climatique. Touché par l’éco-anxiété, il s’était mis d’accord avec son employeur, l’Institut pour l’économie mondiale (IfW) basé à Kiel, en Allemagne, pour faire un aller-retour le plus décarboné possible. En février, le chercheur avait détaillé sur les réseaux sociaux son parcours de 16 000 km en train, bateau et bus sur les 22 000 km qui le séparaient de l’île. Soit une économie de 2,4 tonnes de CO2 par rapport à un trajet en avion. En retard dans ses recherches, il a dû décaler son retour en Allemagne. L’Institut lui a alors imposé de «rentrer en avion». Il a refusé, ce qui lui a valu d’être licencié. Sans regrets.
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Prolongation du glyphosate pour dix ans en Europe : quelles suites après l’échec du premier vote ?
Les 27 États membres de l’Union européenne (UE) n’ayant pas réussi à se mettre d’accord sur la réautorisation ou non du glyphosate jusqu’en 2033, un nouveau vote est attendu début novembre.
À Bruxelles, aucune majorité qualifiée n’a pu se dégager - dans un sens comme dans l’autre - ce vendredi 13 octobre lors de la première consultation des États membres sur le projet de réautorisation pour dix ans de l’herbicide commercialisé par Bayer, le géant allemand de l’agrochimie. Pour atteindre cette majorité, il fallait rassembler le vote d’au moins 15 États représentant 65% de la population de l’UE, qui comptait en 2022 un peu moins de 447 millions d’habitant·es.
Paris a pesé lourd dans ce résultat, en décidant de s’abstenir. Second pays le plus peuplé de l’UE après l’Allemagne, qui s’est également abstenue – de même que la Belgique, les Pays-Bas, la Bulgarie et Malte –, la France a bloqué le vote, sans pour autant aller dans le sens d’une interdiction. Interdiction pourtant promise en 2017 par Emmanuel Macron, deux ans après le classement de cette substance comme «cancérogène probable» par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Qu’espère obtenir la France en s’abstenant ? Que la Commission européenne revoie sa copie pour une réautorisation assortie de conditions plus précises. Pas plus. «10 ans, 7 ans, 5 ans, cela ne change pas fondamentalement la donne», déplore François Veillerette, porte-parole de l’association Générations futures, interrogé par Vert. «Ce qu’il faut, c’est que Paris s’oppose à la réautorisation de ce produit sur la base des travaux produits par l’Inserm et qui en montrent bien la dangerosité.»
Que va-t-il se passer maintenant ?
Les 27 devront à nouveau se prononcer lors de discussions et d’un vote prévu lors de la première quinzaine de novembre, indique la Commission européenne. Une nouvelle tentative de trouver cette majorité qualifiée autour d’un «oui» ou d’un «non». À défaut, la Commission européenne prendra elle-même une décision, l’autorisation de commercialisation de la substance prenant fin le 15 décembre prochain.
👉 Notre décryptage complet est à lire sur vert.eco
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Un «anneau de feu» dans le ciel des Amériques
Anneau domini. Hier, à 9h, heure de l’Oregon, le ciel d’une partie des Etats-Unis et de l’Amérique centrale s’est obscurci et le soleil a laissé la place à un «anneau de feu». Il s’agit d’une éclipse rare dite «annulaire», qui se produit lorsque la Lune passe devant le soleil alors qu’elle est à son point le plus éloigné de la Terre, bloquant seulement une partie de la lumière solaire. La Nasa a immortalisé l’événement dans une vidéo à voir ici :
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+ Alexandre Carré, Loup Espargilière, Jennifer Gallé et Juliette Mullineaux ont contribué à ce numéro.