La quotidienne

La rentrée déglace

Chères toutes et chers tous,

🎒 Gonflée à bloc, son petit cartable sur le dos, la quotidienne de Vert fait sa rentrée ce lundi ! Et pour ne rien gâcher, nous aurons le plaisir de vous présenter trois nouvelles et nouveaux venu·es dans l’équipe dès la semaine prochaine. Le suspense est insoutenable.


Pendant que la métropole va à nouveau suer à gros bouillons, à Mayotte, il n’y a plus rien dans les canalisations.


Une vague de chaleur intense et tardive s’abat sur le pays

Chaleur supplémentaire. Dix jours après une canicule exceptionnelle, la France subit à nouveau une intense vague de chaleur qui devrait durer jusqu’au week-end.

21 départements français sont actuellement placés en vigilance jaune canicule en ce lundi de rentrée des classes, alors qu’une nouvelle vague de chaleur a débuté ce dimanche. Les 30°C seront aisément dépassés sur une grande partie du territoire, avec des températures atteignant entre 35°C à 38°C en Nouvelle-Aquitaine dès ce lundi.

«Mardi, l’intensité des fortes chaleurs baissera d’un cran dans le centre-ouest, mais il fera au contraire plus chaud sur un certain nombre de régions, dont le bassin parisien, la région Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté», anticipe Météo-France. Le prévisionniste n’attend aucun «véritable rafraîchissement» avant la fin du week-end.

Malgré quelques épisodes de fraîcheur notable, l’été 2023 a été davantage marqué par des vagues de chaleur extrêmes, dépassant de nombreux records. © Serge Zaka

«Cet épisode pourrait s’avérer exceptionnel compte-tenu de sa durée et de son caractère tardif», d’après Météo-France. Les écarts aux normales de saison pourraient atteindre +10°C dans le centre du pays pendant au moins cinq jours, estime Keraunos, une entreprise de météorologie spécialisée dans l’étude des orages et phénomènes climatiques extrêmes. «Il n’est pas exclu que l’on observe au niveau de l’indicateur thermique national le jour le plus chaud de septembre (25,1°C)», avance cette dernière.

Cet épisode météorologique est lié à la présence d’une poche d’air froid (une «goutte froide») présente au niveau du Portugal, qui repousse vers le nord une masse d’air très chaud venue du Sahara, un phénomène que l’on appelle «plume de chaleur».

Dans un long fil publié sur X (anciennement Twitter), le climatologue Christophe Cassou a décrypté les mécanismes de cette nouvelle vague de chaleur. © X 

Cette vague de chaleur tardive s’inscrit dans une lignée d’épisodes particulièrement chauds depuis le début du mois de juin, malgré la fraîcheur ressentie au milieu de l’été. À l’échelle mondiale, le mois de juillet 2023 a été le plus chaud jamais mesuré (notre article).

· Vendredi, le gouvernement islandais a réautorisé la chasse à la baleine, interdite au mois de juin dernier (Vert). L’interdiction avait été prise au nom du bien-être animal, après la publication d’un rapport de l’Autorité alimentaire et vétérinaire islandaise, qui révélait que certaines mises à mort pouvait durer jusqu’à cinq heures. Le gouvernement a argué qu’il existait désormais «une base pour changer les méthodes de chasse aboutissant à de moindres irrégularités et par conséquent à une amélioration du point de vue du bien-être animal».Libération (AFP)

· Vendredi encore, le militant et coprésident du Groupement national de surveillance des arbres (GNSA) Thomas Brail est entré en grève de la faim pour protester contre l’abattage d’arbres centenaires dans le cadre du projet controversé d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Une quinzaine d’opposants, surnommés «grimpeurs», sont perchés dans des arbres à ses côtés. - France bleu

· Samedi, en déplacement dans une île de Mayotte assoiffée par une sécheresse historique, le ministre délégué aux outre-mer, Philippe Vigier, a annoncé un plan d’urgence. Celui-ci prévoit de distribuer deux litres d’eau par jour aux «personnes vulnérables», soit environ 30 000 personnes sur les 300 000 habitant·es, de construire des citernes et des rampes d’eau. Depuis lundi dernier, les Mahorais·es n’ont accès à l’eau du robinet qu’un jour sur trois. - Le Parisien (AFP)

· Dimanche, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé l’interdiction prochaine des «puffs», ces cigarettes électroniques jetables aux goûts très variés, qui créent une dépendance chez les plus jeunes, ainsi que des déchets difficiles à traiter. Rappelant que le tabac tue 75 000 personnes par an en France, Elisabeth Borne a pourtant indiqué que le prix de la cigarette n’augmenterait pas l’an prochain. - RTL

«Steaks végétaux»

Bas les steaks. Après une première tentative en juin 2022, rejetée par le Conseil d’État, l’exécutif tente de faire valider par la Commission européenne un projet de décret visant à interdire (ou à restreindre très, très fortement) l’usage de termes réservés à la viande pour désigner des produits végétaux. Si Bruxelles donne son feu vert, exit les «steaks», «saucisses», «lardons», «escalopes», «jambons» et autres «nuggets» sans bidoche. Une mesure officiellement souhaitée pour éviter que les consommateur·rices ne se trompent. Or, «les études scientifiques sur le sujet montrent que les consommateurs font très bien la différence entre la viande et ses substituts», explique au Monde l’économiste au CNRS Romain Espinosa. Il ajoute : «Ce nouveau texte du gouvernement, c’est un frein au changement alimentaire».

En France, le déploiement de l’énergie solaire accélère au premier semestre 2023

Le soleil au zénith. La capacité photovoltaïque de la France a augmenté d’un tiers en un an, selon les chiffres de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque, publiés le 1er septembre. 

Au premier semestre 2023, le rythme de déploiement des panneaux photovoltaïques a été soutenu, avec 1,4 gigawatt (GW) de puissance cumulée raccordée, dont 811 mégawatts (MW) au deuxième trimestre, a annoncé l’Observation de l’énergie solaire photovoltaïque dans un rapport. L’année 2023 pourrait ainsi battre le précédent record de 2021, établi à 2,57 GW. Au total, le solaire représente 18 GW de puissance installée au 30 juin 2023, contre 15,8 GW fin 2022, et 2,7% de la consommation électrique au premier trimestre.

Ces résultats s’expliquent par l’engouement des particuliers pour le solaire, né de la crise énergétique et de la hausse des factures d’énergie. Entre avril et juin, 50 000 installations en «autoconsommation» ont été raccordées au réseau électrique. «Un record absolu», avance le rapport. Selon Enedis, il existe désormais 325 939 utilisateurs individuels, soit +77% par rapport à 2022. En revanche, les grands projets qui nécessitent des démarches complexes sont en légère baisse. «Le marché ne décolle toujours pas, en raison notamment des lourdeurs administratives», regrette Antoine Huard, président de France Territoire solaire, auprès de La Croix.

Si l’accélération du solaire est une excellente nouvelle, la France est toujours en retard sur ses objectifs de production d’énergies renouvelables, indispensables pour remplacer les énergies fossiles. Publié en juillet 2023, le rapport du Haut conseil pour le climat prévenait que «le développement des parcs éoliens terrestres et solaires photovoltaïques n’[était] pas suffisamment rapide pour atteindre les objectifs fixés par la PPE [programmation pluriannuelle de l’énergie, NDLR] en 2023». Selon Réseau de transport d’électricité (RTE), il faudrait installer 4,4 GW de capacités solaires en 2023, soit quasiment doubler le rythme actuel, pour espérer produire 20,1 GW d’énergie photovoltaïque - l’objectif national. 

Comment adapter Paris à 50°C ?

50 degrés ou de force. Dans le dernier épisode du podcast Greenletter Club, le journaliste Maxime Thuillez reçoit Alexandre Florentin, ingénieur, conseiller de Paris et auteur du rapport «Paris à 50°C». De la végétalisation des rues à la remise en question des règles strictes des Architectes des Bâtiments de France (ABF), en passant par l’isolation des logements et des écoles, l’épisode livre une synthèse percutante des changements colossaux à entreprendre pour éviter de bouillir en ville.

© Greenletter club

+ Loup Espargilière et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.