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L’Islande suspend la chasse à la baleine au nom du bien-être animal

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Rorqual à l’entrée. Après des rap­ports publics acca­blants sur les tech­niques de pêche et la pres­sion des asso­ci­a­tions, le gou­verne­ment islandais a finale­ment décidé de sus­pendre tem­po­raire­ment la chas­se à la baleine cet été.

Alors que la sai­son de chas­se à la baleine était sur le point d’ouvrir, le gou­verne­ment islandais a décidé d’épargner les cétacés cette année. «Si le gou­verne­ment et les tit­u­laires de per­mis ne peu­vent garan­tir les exi­gences de bien-être, cette activ­ité n’a pas d’avenir», a jus­ti­fié la min­istre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, Svan­dis Svavars­dot­tir, ce mar­di.

En mai, un rap­port de l’Autorité ali­men­taire et vétéri­naire islandaise avait jugé que les mis­es à mort des baleines pêchées — pou­vant aller jusqu’à cinq heures — étaient trop longue pour respecter le bien-être ani­mal. Une com­mis­sion com­posée d’expert·es et de professionnel·les du secteur avait ensuite con­clu que les méth­odes de pêche qui ne tuent pas les baleines sur le coup enfreignaient la loi de pro­tec­tion des ani­maux. Le gou­verne­ment a donc été con­traint de reporter le début de la sai­son de chas­se à la baleine pour ten­ter de trou­ver des moyens de con­cili­er la pra­tique avec la loi.

Avec le Japon et la Norvège, l’Islande est un des derniers pays à pour­suiv­re la chas­se à la baleine, notam­ment le rorqual com­mun con­sid­éré comme «vul­nérable» par l’Union inter­na­tionale pour la con­ser­va­tion de la nature (UICN) et la baleine de Minke jugée «men­acée».

En Islande, les quo­tas annuels autorisent tou­jours la mise à mort de 426 cétacés. Mais les cap­tures ont chuté ces dernières années, en rai­son de la baisse du marché de la viande de baleine. Il ne reste plus qu’une société de chas­se active dans le pays, qui avait déjà annon­cé arrêter son activ­ité l’année prochaine par manque de rentabil­ité.

Les asso­ci­a­tions de défense des ani­maux ont néan­moins salué une déci­sion his­torique qui pour­rait servir de mod­èle pour les autres pays. «L’Is­lande vient peut-être de devenir une anci­enne nation baleinière», s’est réjouie Sea Shep­herd, qui annonce main­tenir la pres­sion pour aboutir à une inter­dic­tion totale. Son fon­da­teur, Paul Wat­son, spé­ciale­ment venu en Islande pour alert­er sur le sujet, devrait con­tin­uer à nav­iguer dans les eaux du pays pour s’assurer que la pêche restera bien fer­mée cette année.