La quotidienne

Kiné sous une bonne étoile

Chères toutes et chers tous,

🗓️ Vert est partenaire du salon mondial des solutions ChangeNow, qui aura lieu au Grand Palais éphémère à Paris (7ème arrondissement) du 25 au 28 mars. Au menu : des conférences, des ateliers et des rencontres avec les acteurs de la transition écologique et sociétale. Plus d’informations juste ici.


Pour bien parler d’environnement, le kiné des réseaux sociaux évite les faux mouvements.


Major mouvement : «Ça n’a pas de sens de vouloir être en bonne santé dans un monde qui se casse la gueule»

Grégoire Gibault, 37 ans, est kiné (à bretelles). Sur les réseaux sociaux, il raconte et vulgarise avec humour son métier auprès de ses deux millions de followers. À Vert, il raconte ses astuces pour sensibiliser à l’écologie sans se mettre à dos sa communauté, et ses contradictions en tant que créateur de contenus.
 

Comment t’est venue l’idée de te lancer sur les réseaux sociaux ?

Je suis kiné depuis 14 ans et j’essaie d’utiliser les réseaux sociaux pour dire au plus grand nombre ce que j’ai l’habitude de dire à mes patients. Je fais de la santé publique pour que les gens se sentent bien dans leur corps et dans leur tête. Je me suis lancé il y a six ans sur Instagram et Youtube. Dès le départ, ça a bien pris. J’ai aussi écrit deux livres. J’ai deux millions d’abonnés sur les réseaux sociaux.
 

Quel est ton rapport à l’écologie ?

Mon rapport à l’écologie a beaucoup évolué avec la paternité. Jusque-là, je ne m’étais jamais projeté loin, dans le futur. Avec l’arrivée de mes enfants, j’ai commencé à me poser des questions pour savoir quel monde j’allais leur laisser. J’ai diminué mon apport en viande, ma consommation de vêtements et de choses inutiles. Maintenant, avant d’acheter, je me demande si j’en ai vraiment besoin, si l’objet va durer dans le temps, s’il y a un sens à cet achat.

Grégoire Gibault, alias Major Mouvement. © Goulven Cornec

En suivant des médias en ligne, je me suis rendu compte qu’il y avait des ordres de grandeur dans nos actions et qu’il fallait agir de manière réfléchie et proportionnée en fonction de notre impact. À l’échelle de l’individu, l’isolation des logements, la baisse de la consommation, c’est important. Mais en tant que créateur de contenu, j’ai une responsabilité plus grande.
 

Y a-t-il un lien entre la kiné et le réchauffement climatique ?

Les données sont malheureusement assez récentes, assez biaisées, et les impacts portent surtout sur les conséquences médicales. On sait par exemple qu’un air pollué va augmenter les comorbidités sur les pathologies respiratoires. Mais je suis kiné et je me dois de rester à ma place. Je ne serais pas crédible si je prenais la parole sur le chlordécone et la prévalence du cancer de la prostate. Je peux être un relai de la parole scientifique, mais pas un lanceur d’alerte.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet entretien mené par Juliette Quef.

· L’hiver 2024 a bien mieux rechargé les nappes phréatiques qu’en 2023, a dévoilé le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), jeudi. Un tiers des nappes (36%) est situé en dessous des normales mensuelles, contre 80% l’année dernière, et près de la moitié (46%) affichent un niveau supérieur à la normale. Le manque d’eau reste très marqué au sud du Massif central, ainsi que dans le Languedoc et le Roussillon, qui subissent une forte sécheresse.

· Dans un entretien à la Dépêche du midi paru jeudi, le groupe pharmaceutique Pierre Fabre a finalement reconnu contribuer au financement de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres par le biais d’une participation dans l’entreprise Atosca, concessionnaire du projet. Cette révélation accrédite les accusations de conflits d’intérêt qui reposent sur le député tarnais Jean Terlier. Ce soutien historique au projet est également président de la commission d’enquête parlementaire sur le montage financier de l’autoroute, alors que son épouse est une cadre du groupe Pierre Fabre. - Libération

· Entre septembre et décembre 2023, environ 60 000 hectares de forêts ont été détruits à proximité de grandes exploitations de soja en Amazonie et dans le Cerrado, vaste savane du Brésil, a révélé l’ONG Mighty earth ce jeudi. Son rapport souligne la gravité de la situation dans le Cerrado, où la déforestation a quasiment doublé (+43%) en 2023 par rapport à 2022, alors qu’elle a diminué de moitié dans l’Amazonie sur la même période. 37% du soja importé par la France provient du Cerrado. - Le Monde

Fast fashion

Faste fashion ! Jeudi, les député·es ont adopté à l’unanimité la proposition de loi visant à encadrer la fast fashion (notre article). Voici les principales mesures :

👉 Malus de 10 euros maximum (dans la limite de 50% du prix hors taxe) sur chaque article
👉 Interdiction de la publicité pour la fast fashion
👉 Messages de sensibilisation à l’impact environnemental de la mode éphémère sur les plateformes de vente

Pour déterminer les marques concernées, un décret fixera un seuil de modèles proposés au-dessus duquel une enseigne sera considérée comme faisant de la fast fashion. La coalition Stop fast fashion, qui réunit des ONG telles que Zero waste France, les Amis de la terre et France nature environnement, a salué «un premier pas historique pour en découdre avec la fast fashion», mais reste mobilisée pour éviter un détricotage du texte lors de son passage au Sénat.

«Le mensonge Total» : une plongée dans les coulisses du champion des énergies fossiles

Total ment. Le journaliste Mickaël Correia a réuni trois années d’investigations sur TotalEnergies dans un ouvrage coup-de-poing.

En 2023, année la plus chaude pour notre planète, TotalEnergies a réalisé un bénéfice record de presque 20 milliards d’euros.

Si Patrick Pouyanné, à la tête de l’entreprise depuis 2014, constitue une cible de choix pour les ONG, et que sa firme fait l’objet d’une commission d’enquête du Sénat, celle-ci garde les coudées franches pour poursuivre ses investissements dans l’extraction des hydrocarbures. Avec des conséquences dramatiques sur la crise climatique.

C’est tout cela que raconte Mickaël Correia dans son ouvrage Le mensonge Total, qui réunit une trentaine d’enquêtes conduites par le journaliste de Mediapart sur le pétrolier. En se penchant sur les orientations climaticides de la firme française, ses opérations destructrices en Afrique, son lobbying «jusqu’au cœur de l’Élysée», le livre explore dans ses moindres recoins l’omnipotence économique de TotalEnergies. Comme en Ouganda, où TotalEnergies veut construire un oléoduc géant de 1 500 kilomètres de long - c’est le projet Eacop.

Dans le dernier chapitre, consacré à l’influence qu’exerce TotalEnergies sur les décisions politiques françaises («Au cœur de l’État»), on découvre la manière dont l’entreprise se place comme un acteur incontournable, de Bruxelles aux COP sur le climat. À Dubaï, lieu de la COP28, «six hauts cadres de la compagnie ont été accrédités directement par le gouvernement français» pour participer aux négociations, rappelle ainsi le journaliste.

Il ressort de la lecture du Mensonge Total l’extraordinaire cohérence climaticide de l’entreprise qui, au courant depuis les années 1970 du caractère destructeur de ses activités, a passé les 50 dernières années à tout faire pour qu’on la laisse faire.

«Le mensonge Total», Mickaël Correia, éditions du Seuil, mars 2024, 176 pages, 19 €.

Jennifer Gallé

Promenade sous-marine avec un anaconda géant

C’est boa à voir. Mi-février, Freek Vonk publiait avec ses collègues un article scientifique sur la découverte d’une nouvelle espèce d’anaconda vert dans la forêt tropicale équatorienne. Le biologiste néerlandais n’a pas hésité à mouiller sa chemise pour nous présenter cet immense serpent de plus de six mètres de long et de 200 kilos lors d’une folle plongée, à retrouver en vidéo sur le site du quotidien britannique The Independent.

© The Independent

+ Loup Espargilière, Jennifer Gallé et Justine Prados ont contribué à ce numéro.