La quotidienne

Hopium du peuple

Chères toutes et chers tous,

📅 Ce week-end, à Paris, aura lieu la Local conference of youth (conférence locale de la jeunesse), organisée en amont des COP, les conférences mondiales annuelles des Nations unies sur le climat, la biodiversité ou la désertification. Au programme de ces deux jours de sensibilisation à destination des jeunes : des ateliers de mobilisation citoyenne, des projections de documentaires, des conférences, et tout un tas d’activités en lien avec l’écologie. Le déroulé complet est à retrouver ici. Samedi 22 et dimanche 23 octobre, de 10h à 18h, à l’Académie du climat (Paris 4).


Pour nous endormir et écouler leurs grises voitures, les constructeurs auto les enrobent de fausse verdure.


Après le pétrole d’Ouganda, TotalEnergies lorgne le gaz au large de l’Afrique du Sud

Les bad gaz. La multinationale prévoit d'exploiter deux champs gaziers situés dans une zone riche en biodiversité. Une pétition vient d’être lancée pour demander l’abandon immédiat du projet.

Au large de la côte méridionale sud-africaine, un milliard de barils d’équivalent pétrole dorment entre 200 et 1 800 mètres de profondeur. Les champs de Brulpadda et de Luiperd constituent une réserve de gaz « de classe mondiale », selon TotalEnergies. Le 5 septembre, une licence de production a été demandée au gouvernement, rapportent les ONG Bloom et The Green Connection, qui exigent l’arrêt immédiat du projet.

Celui-ci est « une aberration économique et écologique totale », s’indigne auprès de Vert Swann Pommier, chargé de plaidoyer de l’association Bloom. Les gisements de Brulpadda et de Luiperd, découverts en 2019 et 2020, sont situés en plein cœur d’une zone riche en biodiversité. Corridor bleu sur la route migratoire de milliers de baleines, les eaux sud-africaines abritent de multiples espèces comme les otaries à fourrure, des manchots et d’autres oiseaux marins, parmi lesquels les pétrels et les albatros. 

Dans cette courte vidéo en anglais, l’ONG sud-africaine The Green Connection présente les différents projets d’exploration des ressources de gaz et de pétrole au large des côtes ainsi que leurs impacts pour les communautés locales et pour la biodiversité. © The Green Connection

300 puits d'exploration ont été creusés au large du pays au cours de la dernière décennie par différentes compagnies. Selon les dernières estimations, l’Afrique du Sud possèderait ainsi l’équivalent d’environ neuf milliards de barils de pétrole.

Le projet menace aussi l’économie locale : de nombreux habitants des côtes dépendent de la pêche pour leur survie. Or, les nuisances générées par l’exploration des fonds, la pollution sonore et la construction d’infrastructures risquent d'éloigner les poissons.

Pour The Green Connection et Bloom, il est encore largement temps d’agir concernant les champs de Brulpadda et de Luiperd : « le projet est en phase de consultation jusqu’au 20 janvier 2023, souligne encore Swann Pommier. Nous souhaitons que Total annonce l’abandon du projet avant la COP 27 » sur le climat, qui démarre le 6 novembre à Charm El-Cheikh (Égypte).

L'exploitation de ces champs de gaz est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique. En mai 2021, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé qu’il fallait mettre fin à tout nouveau projet fossile pour contenir le réchauffement à moins de 1,5°C d’ici la fin du siècle. Soit l’objectif partagé par la quasi-totalité des États du monde, dont la France et l’Afrique du Sud.

Retrouvez cet article en intégralité sur vert.eco

· Lundi, l’abattage préventif de 75 bouquetins dans le massif du Bargy (Haute-Savoie), ordonné par la préfecture pour éradiquer la brucellose (une maladie infectieuse transmissible à l’humain et au bétail), a commencé. Une décision décriée par de nombreuses associations, qui jugent ce « massacre » disproportionné, car 96 % des bouquetins, une espèce protégée, seraient sains. En mars, un arrêté similaire - autorisant cette fois l’élimination de 170 animaux - avait été suspendu par le tribunal administratif de Grenoble. - Le Monde
 

· Dans onze départements autour du Massif central, les agriculteur·rices seront rapidement indemnisé·es au titre des « calamités agricoles » en raison des dégâts causés par la sécheresse, a annoncé le Comité national de la gestion des risques en agriculture (CNGRA) ce mardi. Le comité a aussi reconnu l’état de calamité agricole pour les dommages causés par le gel dans 27 départements en avril dernier, pour lesquels une enveloppe de 76,3 millions d’euros est prévue. - Le Monde (AFP)
 

· Publié mardi, le baromètre annuel du Médiateur de l’énergie révèle que 9 Français·es sur 10 sont préoccupé·es par leur consommation d’énergie et veulent la diminuer. 83 % souhaitent le faire pour réduire leurs factures. Une grande majorité (59 %) des personnes interrogées précisent déjà faire attention à leur consommation et estiment ne pas pouvoir faire plus, tandis que 39 % sont prêt·es à changer leurs habitudes. 10 % ne savent pas, ou ne veulent pas adapter leurs comportements. - Libération (AFP)
 

· La fourmi électrique, une espèce dangereuse et envahissante, a été détectée pour la première fois en France, à Toulon (Var). Originaire d’Amérique du sud, l’insecte est qualifié d’ « électrique » en raison de sa piqûre douloureuse. Il pourrait avoir été introduit dans le pays lors d’un transport de plantes. Le chercheur qui l’a identifié a indiqué que la fourmi, qui a déjà formé une super-colonie, est sûrement là depuis plus d’un an. - 20 Minutes (AFP)

Cliquez sur le dessin pour le voir en grand. © Sanaga pour Vert

Les perles du Mondial de l’automobile

Caisses qu'on se marre ! Comment continuer à vendre du rêve automobile alors que la voiture individuelle - thermique ou électrique - est toujours plus critiquée ? Petit florilège des initiatives fantaisistes imaginées par les exposant·es du Mondial de l’automobile, qui a ouvert ses portes à Paris ce lundi.
 

S’illusionner à grand renfort de greenwashing

Pour son grand retour après deux ans d’interruption, le salon de l’auto a subi un gros coup de peinture verte. Tout est fait pour que les visiteur·ses puissent imaginer l’avenir sans abandonner la voiture individuelle. On y martèle que le bilan carbone de la voiture électrique est cinq fois inférieur à celui du véhicule thermique, sans rappeler que les conditions ne sont souvent pas réunies. Le bénéfice - réel - serait moindre, comme nous l’avons expliqué dans le dernier Vert du faux.

La nouvelle 4L électrique proposée par Renault, exposée au Mondial de l'auto mardi 18 octobre © Alban Leduc / Vert

La mythique 4L transformée en SUV électrique XXL

Difficile de retrouver les traits du célèbre pot de yaourt des années 1960 dans l’énorme modèle proposé par Renault en version électrique. Couvert de plastique et de plexiglas, le concept dispose d’un moteur de 100 kilowattheure (kWh) alors même que l’Agence de la transition écologique (Ademe) considérait la semaine dernière qu’au-delà de 60 kilowattheure, l’intérêt environnemental de l’électrique n’était pas garanti. Une voiture bodybuildée à rebours de la sobriété, qui nécessite de réduire la taille des véhicules pour en diminuer l’impact environnemental.
 

Des voitures plus équipées que les avions

« Il y a désormais plus de ligne de codes dans une voiture que dans n’importe quel avion ». À l’heure des pénuries de semi-conducteurs, le salon se vante de proposer des véhicules toujours plus connectés. Interface tactile pour surfer sur les réseaux, aides à la conduite en tout genre et autres gadgets ne cesse de s’additionner pour convaincre les consommateur·rices de renouveler leurs véhicules. Dans son nouveau modèle à hydrogène, Hopium propose par exemple un « écran déployé sur toute la largeur du véhicule [qui] se transforme au gré des envies, dans un mouvement de vague ». Rien n’est trop beau pour donner l’illusion de la nature au volant.

Une parodie de Kaamelott pour parler de biodiversité

Le Ghra, c’est la vie. Dans une web-série pastiche inspirée des classiques du cinéma, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) d’Auvergne-Rhône-Alpes et son Groupe herpétologique Rhône-Alpes (Ghra) proposent chaque semaine un épisode parodique - mais informatif - autour de la préservation de la biodiversité. Dans le premier des six volets, les chevaliers de la Table ronde de « Ghraamelott » se réunissent autour d’un projet : installer une mare et des haies pour redynamiser le vivant au cœur du parc du château.

© LPO Auvergne-Rhône-Alpes

+ Loup Espargilière, Alban Leduc, Sanaga et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro.