Chères toutes et chers tous,
Les urnes ont parlé. Même si ce fut serré, vous avez choisi de nous faire répondre à la question : « Qui, des éoliennes ou des chats, sont les plus nocifs pour la biodiversité ? ». Vous aurez la réponse jeudi prochain !
En face du Black Friday et de ses arnaques, de plus en plus de monde se démarque.

Le Black Friday, ou la grand-messe de la surconsommation frénétique
Rabais joie. Depuis qu’il est arrivé en France en provenance des États-Unis autour de 2015, le Black Friday, qui a lieu ce vendredi, séduit chaque année autour de la moitié des consommatrices et consommateurs français.
Le principe est simple : une journée d’offres promotionnelles et de dispositifs publicitaires massifs pour lancer le top départ des achats de Noël. Avec la hausse généralisée des prix, 70% des consommateurs et consommatrices en ligne français ont l'intention de participer à ce grand raout sur internet aujourd’hui, selon une enquête en ligne.


En 2018, des ressourceries et entreprises dites « sociales et solidaires » se rassemblent pour créer le Green Friday. Le Black Friday est « le symbole de la surconsommation et du marketing qui pousse à acheter plutôt qu’à s’interroger sur ce qui est utile », explique à Vert Diane Scemama, cofondatrice de la plateforme DreamAct et du Green Friday. En 2022, les 600 structures adhérentes du Green Friday s’engagent donc une nouvelle fois à ne pratiquer aucune promo ce vendredi et à reverser 10% de leur chiffre d'affaires à des associations de lutte contre l’obsolescence programmée ou le gaspillage.
Dans le sud-ouest, le Free Friday, lancé en 2019 par des citoyens de Mont-de-Marsan (Landes), aura lieu encore cette année. Il s’agit d’une boutique gratuite ouverte pendant toute la journée grâce à des dons. « Le fait de venir consommer autrement, sans argent, est important », précise Emmanuelle Pédezert, coprésidente de la maison écocitoyenne des Landes qui a repris l’organisation. Pour Emmanuelle, une des solutions est d’adopter au quotidien la méthode BISOU, qui consiste à se poser des questions sur son Besoin Immédiat d’achat, les objets Semblables que l’on a déjà, et sur l’Origine et l’Utilité de notre emplette.
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· Jeudi, à l’Assemblée nationale, le débat sur la proposition de loi visant à interdire la corrida a pris fin juste après avoir commencé. Le député insoumis Aymeric Caron a retiré son texte en raison de 566 amendements « d'obstruction » déposés par les opposant·es à ce texte, qui auraient empêché un vote dans les temps. Le député LFI a annoncé qu’il déposerait une nouvelle proposition de loi dans les prochains mois. - Libération
· Jeudi encore, le Parlement européen a voté en faveur d’un retrait coordonné de l’Union européenne (UE) du traité sur la charte de l’énergie (Vert). Ce texte, en vigueur depuis 1998, permet notamment aux compagnies fossiles d’attaquer en justice des États dont les décisions nuiraient à leur rentabilité. Un vote des États membres pour le moderniser a été reporté cette semaine à avril 2023. - Reporterre
· Vendredi, plus de 20 000 employé·es auraient quitté l’usine Foxconn de Zhenghzhou, en Chine, selon Reuters, pour protester contre les mesures anti-Covid auxquelles elles et ils étaient soumis. La firme est le principal assembleur d’iPhone au monde et la production du téléphone d’Apple pourrait s’effondrer d’au moins 30% en novembre. - Les Échos


De 370 millions à 8 milliards
L'heure des comptes. Coûts sociaux, sanitaires et environnementaux : les dégâts collatéraux des pesticides de synthèse utilisés en agriculture en France coûteraient entre 372 millions et 8,2 milliards d’euros. Cette fourchette est le résultat d’une étude publiée lundi 21 novembre par des chercheurs et chercheuses franco-belges dans la revue Frontiers in Sustainable Food Systems. Ils et elles ont tenté d’évaluer les frais de réparation des dégâts sanitaires, les coûts des traitements médicaux, les frais liés aux effets sur l’environnement, le traitement des eaux, les subventions publiques à l’industrie agrochimique, et les frais de gestion réglementaire. « Notre objectif était de fournir aux décideurs une méthodologie directement utilisable par les pouvoirs publics, en ne tenant compte que des coûts réels, qui peuvent être intégrés dans le débat parlementaire annuel sur le budget de l’État », explique un des auteurs dans le Monde.

Un manifeste réjouissant pour renouer avec nos racines écologiques et basculer
Écologie culte. Dans un court et puissant manifeste, Patrick Sheyder, Nicolas Escach et Pierre Gilbert plaident pour une ambition écologique qui prenne racine dans la culture française pour engager une transformation sociétale d’ampleur.
« La crise écologique est avant tout une crise culturelle », avancent les auteurs du manifeste pour une écologie culturelle. Pour contrer le modèle prédominant de la société de consommation et faire sortir l’écologie de quelques cercles étriqués où elle évolue, il faudrait, selon eux, une alternative fondée sur l’expérience partagée et la sauvegarde du bien commun. « Il ne s’agit pas de créer un “nouveau récit” mais de réinscrire l’écologie dans le flux de notre récit national. » Un récit « familier » auquel ont contribué des « influenceurs » de leur temps : Victor Hugo, George Sand ou Jean-Jacques Rousseau, et qui serait à même de nourrir l’immense transformation qui incombe à nos sociétés pour respecter le vivant.

Patrick Sheyder, pianiste, Nicolas Escach, directeur du Campus des transitions (Sciences Po Rennes, Caen) et Pierre Gilbert, prospectiviste, veulent « érotiser l’écologie » - comprendre : la rendre désirable. « Nous proposons une fabrique collective du désir d’écologie », disent-ils. Pour ce faire, ils s’appuient sur une dimension territoriale forte : ouverture de maisons de l’écologie culturelle sur tout le territoire ; habitats collaboratifs avec ateliers de réparation, jardins-partagés et espaces de mutualisation ; tiers-lieux qui permettent des transitions de proximité. Un concentré de propositions enthousiasmant et visionnaire qui donnera à chacun·e la force de basculer.
Pour une écologie culturelle, Patrick Sheyder, Nicolas Escach, Pierre Gilbert, Le Pommier, 70p., 3,5€. À paraître le 30 novembre.

Les réacs peuvent-ils s’approprier l’écologie ?
Serrez à gauche. Mediapart reçoit deux invités convaincus que l’écologie réactionnaire peut exister et qui alertent sur cette thématique. Pour Pablo Stefanoni, deux éthiques pourraient bientôt s’opposer. D’une part, celle du « navire Terre » selon laquelle tout le monde serait sur le même bateau face à la catastrophe climatique, et d’autre part, celle du « canot de sauvetage » supposant qu’une fois le bateau plein, une partie de la population voudra empêcher l’autre de monter dessus. La version longue est réservée aux abonné·es.
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+ Juliette Quef, Justine Prados, et Loup Espargilière ont contribué à ce numéro.