La quotidienne

Grondes écoles

Chères toutes et chers tous,

🗳️ Les urnes ont parlé ! Avec 38% des votes, vous avez choisi que nous répondions à la question d’Adeline sur Instagram : «Quel est le mode de chauffage le plus écolo ?». Réponse très prochainement dans le Vert du faux.


La colère monte chez les étudiants ingénieurs, qui ne veulent pas travailler pour des pollueurs.


Des étudiants se rebiffent contre la présence de TotalEnergies, «championne du greenwashing», à Agro Paris tech ou CentraleSupélec

L’arnaque Total ? La semaine dernière, des collectifs étudiants ont mené des actions à l’occasion de forums d’orientation dans leurs écoles d’ingénieur·es pour dénoncer les liens d’entreprises jugées peu éthiques avec leurs établissements.

Dans les allées du forum des entreprises d’Agro Paris tech, une école d’ingénieur·es agronomes située sur le plateau de Saclay (Essonne), les grandes entreprises sont nombreuses : TotalEnergies, L’Oréal, LVMH, Nestlé, Danone ou encore Veolia. Au grand dam de certain·es élèves, qui réfutent la place de ces boîtes au sein de leurs écoles. Chaque année pendant deux jours, ce forum réunit plusieurs dizaines de structures (une quarantaine par jour) pour présenter leurs activités aux futur·es diplômé·es.

Le premier jour de l’événement, qui s’est déroulé mercredi et jeudi dernier, un groupe d’une vingtaine d’élèves a organisé plusieurs mobilisations. Tractage, manifestation entre les stands, die-in (le fait de s’allonger plusieurs minutes pour simuler la mort) et prises de parole : elles et ils ciblaient particulièrement la présence de la major française TotalEnergies, qualifiée de «championne incontestable du greenwashing éhonté».

Les étudiant·es d’Agro Paris tech lors du «die-in» organisé mercredi 13 novembre au forum des entreprises de leur école. © DR

Les étudiant·es mobilisé·es réclament davantage de transparence sur le financement accordé par ces grandes entreprises à l’école (projets de recherches, mécénat, etc.) et plus de démocratie dans le choix des structures invitées sur le campus, avec une sélection de ces dernières sur la base de critères éthiques (liés au climat, au respect des droits humains, etc.). Leurs revendications ont été signées par plus de 150 personnes - sur les quelque 3 000 élèves de l’école.

La major pétrolière, qui a déboursé la modique somme de 7 500 euros pour son stand, n’est finalement pas revenue le jeudi - sa présence y était pourtant annoncée à l’origine. «Nous entendons les inquiétudes et les préoccupations d’une partie des jeunes générations», réagit le service de communication de TotalEnergies.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Justine Prados.

· Ces lundi et mardi, plus de 80 manifestations d’agriculteur·ices sont prévues partout en France, à l’appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes agriculteurs. Elles et ils rejettent l’éventuelle signature en début de semaine d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le marché commun de l’Amérique du Sud (Mercosur). Les manifestant·es demandent aussi la concrétisation, via le vote du budget, des annonces d’aides gouvernementales faites en février. - Libération

· Ce lundi encore, la pollution atmosphérique a atteint un niveau 60 fois supérieur aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à New Delhi (Inde). En cause : les fumées des usines, les gaz d’échappement des véhicules et les brûlis agricoles saisonniers. La plupart des écoles, parfois fermées depuis jeudi dernier, gardent porte close. Les résident·es sont encouragé·es à télétravailler et des restrictions de circulation sont mises en place dans cette mégapole de 30 millions d’habitant·es. - Ouest-France

· Cinq grands tétras sont morts dans le massif vosgien, parmi les neuf réintroduits en avril dernier, selon le quotidien Vosges Matin. L’introduction de ces oiseaux, rapportés de Norvège pour enrayer le déclin de l’espèce en France, était contestée par des associations de protection de l’environnement. Selon elles, amener de nouveaux individus n’a pas de sens, alors que les causes de leur disparition sont toujours là. Le parc naturel régional des Ballons des Vosges, qui porte le projet, appelle à se projeter sur le temps long. - Le Monde

«Il n’y a pas de crise climatique et nous ne sommes pas en pleine transition énergétique.»

- Chris Wright, futur ministre américain de l’énergie

Fracture salée. Samedi, le prochain président américain Donald Trump a nommé son futur ministre de l’énergie : Chris Wright, un magnat de la fracturation hydraulique (le «fracking»). Cette technique d’extraction d’hydrocarbures par fracturation du sol, très utilisée aux États-Unis, est particulièrement polluante pour les nappes phréatiques et l’environnement. PDG de l’entreprise Liberty energy, spécialisée dans le fracking, Chris Wright aura pour feuille de route de déréguler le secteur et d’assurer la domination énergétique des États-Unis (lire notre article sur le projet de Trump pour le climat).

À l’instar du milliardaire républicain, ce nouveau secrétaire à l’énergie s’est illustré par des positions climatosceptiques : il y a un an, il qualifiait les termes de «crise climatique», «pollution carbone» ou encore «transition énergétique» de propos marketing fallacieux et outranciers.

Ne baissez pas les bras face aux discours climatosceptiques et restez branché·es : on vous annonce un énorme projet sur ce sujet dès demain. 🤫

Lundi matin, des activistes de Greenpeace ont placé des débris d’une tornade devant le siège de TotalEnergies à La Défense (Hauts-de-Seine). © Emeric Fohlen/Greenpeace

Viser la thune. Ce lundi, des militant·es de Greenpeace France ont déposé de la boue et des débris d’une tornade ayant eu lieu en Afrique du Sud devant le siège de TotalEnergies pour dénoncer la responsabilité des entreprises d’hydrocarbures dans la crise climatique. Dans un rapport publié ce lundi, les ONG Greenpeace et Stamp out poverty ont calculé l’impact d’une taxe sur l’extraction de pétrole et de gaz par les principales majors pétro-gazières, appelée taxe sur les dommages climatiques.

Elle pourrait rapporter quelque 900 milliards de dollars (853 milliards d’euros) d’ici à 2030 pour financer la lutte contre le dérèglement climatique dans les pays du Sud. Si cette taxe était en vigueur, TotalEnergies aurait payé plus de deux milliards de dollars (1,90 milliard d’euros) en 2023. C’est par exemple 30 fois le coût des inondations catastrophiques qui ont touché le Kenya au printemps 2024.

Charbon, corail, fermes-usines : les bonnes nouvelles de la semaine

Charbonne nouvelle. Le Royaume-Uni veut interdire toute nouvelle mine de charbon sur son sol, des scientifiques ont découvert le plus grand corail du monde, Berkeley (Californie) devient la première ville des États-Unis à prohiber les fermes-usines... Face à l’actualité maussade, Gaëtan Gabriele a déniché quelques bonnes nouvelles pour commencer la semaine du bon pied.

© Vert/Gaëtan Gabriele

+ Rémy Calland, Gaëtan Gabriele et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.