Chères toutes et chers tous,
🗳️ Les urnes ont parlé ! À 82%, vous avez choisi que nous répondions à la question «Comment rendre son logement écologique quand on a des revenus modestes ?», la question de lucie_from_chambery posée sur Instagram. Réponse dans le Vert du faux de jeudi prochain.
Et si on arrêtait de faire hi-han avec l'IA ?
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A Toulouse, des opposants à l’A69 en procès pour avoir retardé des coupes d’arbres
Aux arbres citoyens. Quatre opposant·es à l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres étaient jugé·es mercredi pour s’être enchaîné·es à des machines d’abattage pendant quelques heures en mars dernier. Vert y était.
Ce mercredi après-midi, le tribunal judiciaire de Toulouse (Haute-Garonne) a fait salle comble pour le procès de Lison W., Stéphane F., Maël T. et Elouan H. Les quatre prévenu·es étaient jugé·es pour «opposition à l’exécution de travaux publics ou d’utilité publique». Le 27 mars dernier, elle et ils s’étaient enchaîné·es à des engins d’abattage de la société Soins modernes des arbres (SMDA), chargée du défrichage et du débroussaillage sur le tronçon de la future A69 entre Verfeil (Haute-Garonne) et Castres (Tarn). Une action destinée à retarder les coupes d’arbres qui avait duré 3h30 avant l’intervention de la gendarmerie et qui s’était achevée sans incident.
Les activistes ont plaidé l’état de nécessité, une notion juridique qui permet de s’écarter de la légalité si l’on agit face à un danger imminent. Par cette action, elle et ils souhaitaient retarder les dernières coupes d’arbres de la saison, qui devaient être suspendues dès le 31 mars et jusqu’au mois de septembre pour protéger les nidifications d’oiseaux.
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Les avocates des quatre militant·es ont pu compter sur le renfort de plusieurs témoins : Marie Toussaint, eurodéputée écologiste, Christophe Cassou, climatologue et co-auteur principal du dernier rapport du Giec, Olivier Chollet, référent de l’antenne tarnaise du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), et Sabine Mousson, maire de Teulat (commune tarnaise sur le tracé de l’A69).
À l’issue de l’audience, le procureur s’est montré relativement clément. Il a requis 1000 euros d’amende, dont 900 euros avec sursis, pour chacun·e des prévenu·es. Le délibéré sera rendu le 28 février prochain.
Justine Prados, depuis Toulouse
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· Mercredi, trois opposants aux «méga-bassines» ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Niort à des peines de prison avec sursis allant de six à douze mois pour avoir organisé, en 2022 et 2023, des manifestations à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) interdites par la préfecture. - Mediapart
· Mercredi encore, les eurodéputés ont approuvé une directive destinée à améliorer l’information des consommateur·ices sur les produits mettant en avant des qualités «vertes». Le texte interdit notamment les fausses promesses environnementales sur les biens de consommation et entend lutter contre l’obsolescence programmée. - Toute l’Europe
· Mercredi toujours, le tribunal judiciaire de Grasse (Alpes-Maritimes) a interdit tout déplacement des orques du zoo de Marineland d’Antibes jusqu’à la fin des opérations d’expertises et le dépôt du rapport sur l’état de santé et les conditions de vie en captivité des animaux.
· Jeudi, les résultats d’études de la qualité de l’eau de la Seine ont été rendus publics dans une enquête de France Info. Alors que certaines épreuves des JO de Paris 2024 doivent se dérouler dans le fleuve, ces résultats mettent à jour une pollution trop élevée pour garantir la sécurité sanitaire des athlètes. - France Info
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«La majorité des abattoirs français travaillent en infraction»
- Sébastien Arsac, cofondateur et directeur d’enquêtes de L214
Sang dessus dessous. Ce jeudi, l’association de défense des animaux dévoile une nouvelle enquête menée dans l’abattoir de Craon (Pays de la Loire). Les images d'une extrême violence, tournée fin 2023, révèlent notamment le découpage de bovins vivants. Mercredi 17 janvier, l’association a transmis ses documents à la justice et porté plainte auprès du tribunal judiciaire de Laval pour actes de cruauté, sévices graves et mauvais traitements, ainsi que pour tromperie du consommateur. Les conditions de travail et d’abattage extrêmement difficiles révélées par l'association n’ont rien d’isolées, explique à Vert Sébastien Arsac, le cofondateur et directeur d’enquêtes de L214.
👉 Cliquez ici pour lire cet entretien réalisé par Jennifer Gallé
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L’intelligence artificielle va-t-elle donner le coup de grâce au climat ?
GPT la planète. L’essor de ChatGPT n’est que la face émergée de l’Intelligence artificielle (IA), qui s’insère un peu partout dans nos vies. En créant de nouveaux usages et en permettant aux grandes entreprises d’accélérer encore leur croissance, l’IA sera-t-elle le dernier clou à notre cercueil ?
Les géants de la tech sont très peu diserts au sujet de l’impact environnemental de leurs créations. Pour fonctionner, les outils d’IA nécessitent la fabrication et l’emploi de très nombreuses cartes graphiques, gourmandes en ressources et en énergie. Idem pour les vastes datacenters, dont l’électricité peut être issue de sources fossiles, comme le charbon, et qui demandent des quantités phénoménales d’eau pour être refroidis.
Une étude en pré-publication menée par des chercheurs de l’Université de Californie a estimé que l’entraînement de ChatGPT 3 dans des datacenters américains pourrait avoir nécessité 5,4 millions de litres d’eau douce, et que chaque conversation pourrait en consommer 50 centilitres de plus.
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L’entraînement de la plupart des modèles d’IA émet entre 1 et 20 tonnes de CO2-équivalent, selon Théo Alves da Costa, chargé de l’unité Développement durable et climat chez Ekimetrics. Pour ChatGPT 3, ce chiffre grimpe à 552 tonnes. Soit l’équivalent des émissions annuelles de 55 Français·e. Pour un outil d’une telle envergure, ce chiffre paraît relativement modeste. En revanche, OpenAI a refusé de publier des données sur l’entraînement de la dernière version, ChatGPT 4, sortie au printemps 2023.
Une simple requête sur ChatGPT est relativement peu gourmande en énergie. Cependant, «avec une forte croissance d’utilisateurs, ça peut rapidement devenir énorme, explique à Vert Théo Alves da Costa. Là où ça me fait peur, c’est que l’IA est en train d’être installée partout». Le problème n’est pas tant celui des émissions des robots conversationnels, que le fait que l’IA serve à accélérer la production et la consommation dans les domaines les plus polluants.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Loup Espargilière. Au menu :
→ L’IA sert à accélérer la production de vêtements, de pétrole, et du reste
→ Sciences, industrie… Ce que peut l’IA pour le climat
→ Alors, on va tous mourir ?
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Et les plus beaux arbres de 2023 sont…
Feuilles d’or. Un olivier de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), dont l'âge est estimé à plus de 2 000 ans, un hêtre pleureur situé à Bayeux (Calvados) et un tilleul de Lapeyrouse (Puy-de-Dôme) ont été distingués mercredi dans le cadre de l’édition 2023 du concours du plus bel Arbre de l'année. 140 arbres de toute la France avaient été présentés.
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+ Jennifer Gallé, Justine Prados et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.