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Traité sur la pollution plastique : les négociations se concluent sur de timides avancées

Dans «plastique», il y a un hic. Après une semaine laborieuse, les négociateur·rices du futur traité international contre la pollution plastique se sont engagé·es à produire une ébauche du texte avant la fin de l’année.

C’était moins une. À l’issue d’une semaine de négociations compliquées, les 175 pays membres du futur traité sur le plastique rassemblés à Paris ont fini par confier un mandat au Comité intergouvernemental de négociation pour établir un «zero draft» (un «brouillon zéro», une première esquisse du texte) avant la prochaine session, fin 2023. Pour la première fois, un accord international a pour objectif de mettre fin au fléau de la pollution plastique (Vert).

Réuni·es à Paris au siège de l’Unesco, les délégué·es des parties prenantes ont perdu d’emblée deux jours à discuter des modalités - certains pays réclamant qu’un consensus global soit nécessaire pour adopter le texte, tandis que d’autres ne demandent qu’une majorité des deux tiers. Une situation qui a retardé les débats sur le fond.

Des représentant·es de l’alliance Break free from plastic («s’affranchir du plastique») réuni·es devant le siège de l’Unesco, à Paris, pour réclamer des mesures fortes contre la pollution. © Break free from plastic

Les échanges ont révélé des approches contradictoires : d’un côté, les tenants d’un accord ambitieux, qui souhaitent s’attaquer au plastique, de sa production jusqu’à son élimination. De l’autre, un ensemble de pays qui rassemble de gros producteurs de pétrole et de plastique se focalise sur la question des déchets et plébiscite le recyclage ou d’autres solutions technologiques pour pallier ce problème. 

Plusieurs associations ont fustigé la présence de nombreux lobbyistes des industriels du plastique - ils étaient 190, d’après Mediapart. «Si nous voulons parvenir à un traité solide sur le plastique, les États membres doivent écouter et représenter leurs populations, et non pas l’industrie qui profite de cette crise», a jugé Ana Rocha, directrice du Global Plastics Program, en Tanzanie.

La première ébauche du texte, écrite dans les mois à venir, sera évaluée lors du prochain point d’étape, prévu au Kenya en novembre. Le calendrier est serré, puisque les États sont censés aboutir à la signature d’un texte d’ici fin 2024.

· Dimanche, les pays exportateurs de pétrole se sont accordés pour réduire leurs quotas de production de 1,4 million de barils par jour à partir de 2024. L'Arabie Saoudite a même annoncé vouloir réduire la voilure dès le mois prochain. Les membres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) espèrent ainsi faire remonter le prix des hydrocarbures, plombé par la crainte d'une récession mondiale et la faible demande chinoise. - Le Monde (AFP)

· Ce weekend, le collectif Bassines Non merci et les Soulèvements de la Terre ont appelé à une nouvelle mobilisation contre les méga-bassines cet été. Les organisations prévoient de former un «convoi de l’eau» reliant Sainte-Soline (Deux-Sèvres), épicentre de la contestation des réservoirs artificiels, à Paris entre le 18 et le 27 août. À vélo ou en tracteur, les militant·es envisagent de manifester devant l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne à Orléans (Loiret), face aux coopératives et industries des engrais et pesticides, ainsi qu’au ministère de l'Agriculture, une fois arrivé·es à Paris.

· Ce lundi, l’Australie a annoncé la création d’une zone de protection marine, d’une superficie plus grande que celle de toute l’Allemagne. Situé au large de la côte sud-est du pays, le parc de l'île Macquarie, qui abrite de nombreuses espèces protégées, devrait devenir trois fois plus grand après la validation du projet en conseil des ministres. 385 000 kilomètres carrés seront «totalement fermés à la pêche, à l'exploitation minière et à d'autres activités d'extraction».

«La crise de l’eau, exacerbée par le dérèglement climatique, pose des problèmes de justice sociale.»

Sec un début. «Boire ou gaspiller, il faut choisir», clament onze associations, dont Alternatiba, Dernière rénovation, ou la Ligue des droits de l’Homme, dans une tribune parue sur le site France info ce lundi. Dans leur viseur, les «dérogations aux restrictions pour des usages non essentiels ou polluants», comme l’arrosage de terrains de golf, réservés à une minorité de personnes. L’avant-veille, le gouvernement lançait une campagne de communication encourageant les «bons réflexes» pour économiser l’eau avant un été compliqué. Plus que des petits gestes, les associations réclament «une politique ambitieuse permettant une répartition juste et soutenable de la ressource en eau» et enjoignent les citoyen·nes «à se mobiliser massivement sur leur territoire afin de dénoncer et s’opposer au développement de projets, nouveaux ou existants, inutiles et gaspilleurs d’eau».

We love green : un grand festival peut-il être écolo ?

We love green…. washing ? Cantine végé, limitation des déchets et conférences écolo : We love green réalise des efforts notables pour réduire ses impacts et sensibiliser ses quelque 100 000 festivaliers. Mais la venue d’artistes internationaux et autres SUV en vitrine font encore grincer des dents.

Lancé en 2011, le festival organisé au bois de Vincennes à Paris est passé de 13 000 à près de 100 000 participant·es en 2023 (soit 35 000 par jour). «On est à la bonne taille, le festival ne croîtra plus», assure à Vert Marianne Hocquard, directrice du développement durable de We love green. Mais la croissance de la jauge a aussi démultiplié les impacts. «C’est un changement de paradigme, relève Samuel Valensi, metteur en scène et coordinateur du rapport Décarbonons la culture du Shift project. Plus un festival croît et plus il a besoin du lointain pour se fournir en nourriture et en artistes. Il y a des effets de seuils».

Si une infime minorité (0,6%) se rend à We love green en avion, elle représente 60% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du transport des festivaliers en 2022. Le festival We love green présente l’avantage d’être facilement accessible en transports en commun et à vélo pour les habitant·es de région parisienne. En revanche, beaucoup d’artistes et leurs équipes arrivent en avion.

Un SUV Lynk & Co 01 hybride trône au milieu du festival © Loup Espargilière / Vert

Questionner les modèles de réussite

À We love green, les imaginaires sonnent et dissonent : sur les grandes scènes défilent des artistes internationaux en tournée, pendant que sous un chapiteau s’enchaînent des interventions pointues pour alerter sur l’effondrement de notre monde. Parmi les invité·es, la climatologue et coprésidente du GIEC, Valérie Masson-Delmotte ou l’économiste de la décroissance Timothée Parrique.

«En dehors des impacts physiques sur le monde, c’est la diffusion des modèles de réussite qu’il faut questionner. Il faut remettre en question l’idée que ce qui est cool c’est de remplir des Zenith et de faire des tournées internationales», martèle le metteur en scène Samuel Valensi.

Notre reportage en intégralité est à retrouver sur sur vert.eco

Vous avez un message

Chère lectrice, cher lecteur, Juliette, Gaetan et Loup vous ont concocté cette vidéo low tech pour vous adresser un cri du cœur. 

© Vert

+ Loup Espargilière, Alban Leduc, Johanne Mâlin et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.