▶️ Ce mardi soir, l’association Un bout des médias a ouvert son université de printemps par une discussion sur «les journalismes des internets», avec Loup Espargilière de Vert, Léa Chamboncel de Popol média, David Dufresne d’Au poste, animée par Marine Doux de Médianes. Une conversation passionnante diffusée dans Au poste et à découvrir ici.
À Avignon, ils sont sur le pont contre les jets privés qui volent grâce aux subventions.

À Avignon, l’aéroport n’accueille plus que des jets privés et survit grâce à des millions d’euros d’argent public
Déconnage imminent. L’aéroport de la plus grande ville du Vaucluse ne reçoit plus de vols commerciaux depuis 2023. Mais les avions privés continuent d’y être accueillis, grâce à des subventions publiques massives. Associations et élu·es se mobilisent face à ce qu’ils qualifient d’«aberration».
Frédérique Boyer n’en revient pas. Le parking de l’aéroport d’Avignon-Provence est plein à craquer, en ce dimanche de mars. Il ne faut pas s’y tromper : aucun vol commercial ne décolle d’ici depuis deux ans. Les voitures garées sont celles des spectateur·ices d’un salon automobile qui se tient à proximité. Cette représentante de l’Un-Adrac, une association de riverain·es de l’aéroport, ironise : «Tout ce qui fait du bruit et pollue, je n'aime pas !»

Comme elle vit tout près depuis 30 ans, elle a connu l’aéroport à son apogée, quand il y avait quelque 130 000 voyageur·ses par an. Mais ce nombre a dégringolé avec l’arrivée du TGV entre Paris et Marseille : depuis 2001, la cité des papes n’est plus qu’à environ trois heures de train de la capitale. L’aéroport avignonnais a aussi souffert de la concurrence avec son voisin marseillais, dont les pistes sont situées à une soixantaine de kilomètres. Résultat : aujourd’hui, sur le tarmac d’Avignon-Provence, les jets privés et l’aviation de loisir sont les seuls à subsister.
La baisse de l’activité de l’aéroport est compensée par des subventions publiques. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), propriétaire de la société gestionnaire du site, subventionne l’aéroport à hauteur d’un million d’euros chaque année. À cela s’ajoutent – certaines années, en cas de déficit – des subventions régionales d’investissement et d’équilibre, représentant respectivement 150 000 et 700 000 euros en 2023. Quant à l’État, il finance l’infrastructure pour 200 000 euros par an.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Samy Hage et en savoir plus sur le «référendum citoyen» en cours sur le sujet.

· Depuis ce mardi soir et jusqu’à vendredi, la loi «simplification» de la vie économique est débattue à l’Assemblée nationale. Selon un rapport de France Nature Environnement, publié le 2 avril, les multiples chantiers de «simplification» s’apparentent à une dérégulation des politiques sociales et environnementales. La gauche et les écologistes craignent notamment des attaques de la droite et du Rassemblement national (RN) sur le dispositif «Zéro artificialisation nette», prévu pour limiter la bétonisation en zone rurale. - Libération
· La pollution de l’air a été divisée par deux en Île-de-France depuis 20 ans selon une étude publiée par Airparif ce mercredi. L’organisme de surveillance de la qualité de l’air explique cette amélioration par la «réglementation» et les «politiques publiques mises en place pour réduire les émissions de polluants de l’air liées notamment au trafic routier, au chauffage et aux activités industrielles». L’étude pointe que «le nombre de décès prématurés lié à la pollution de l’air a baissé d’un tiers entre 2010 et 2019» dans la région. - Vert (AFP)
· La ligue de protection des oiseaux (LPO) alerte sur un effondrement des populations d’hirondelles en France, et lance une enquête participative pour les comptabiliser en Nouvelle-Aquitaine. Ces petits migrateurs ont perdu près de 34% à 41% de leur effectifs entre 2001 et 2023 et sont classés comme «vulnérables» dans certaines régions. En cause : la diminution des insectes, base de leur alimentation, due à l’utilisation de pesticides et d’insecticides, et la diminution de lieux pour faire leur nid. - Franceinfo


L’ONU dévoile cinq leviers d’action concrets pour un monde plus sûr
Leviers vous. Un rapport publié mercredi par l’Université de l’Organisation des nations unies (ONU) identifie cinq mesures clés qui, si elles étaient activées à grande échelle, nous mèneraient vers un monde plus durable. Mieux gérer les déchets, anticiper l’avenir, valoriser le bien-être plutôt que la croissance économique... Ces leviers sont censés répondre aux multiples défis de l’humanité, tels que l'aggravation des inégalités, le changement climatique, la perte de biodiversité ou encore la pollution. «Avec ce nouveau rapport, nous avons voulu apporter une note d’optimisme, montrer qu’il est possible d’avancer vers un monde meilleur», expliquent Caitlyn Eberle et Irmak Karakislak, coautrices de l’étude. Partant du postulat que nombre de solutions déjà mises en place n’ont été que des «correctifs de surface», elles appellent, par la mise en place de ces mesures, à un changement profond des pratiques et des mentalités. «Couper les fruits pourris d’un arbre ne suffit pas. Il faut prendre le problème à la racine», résument-elles.
👉 Cliquez ici pour lire cet article de Zoé Moreau, et connaître le détail de ces cinq leviers.

Des loups sinistres de Game of Thrones «ressuscités» : pourquoi c’est problématique… et pas complètement vrai
Ouaf the fuck ? L’entreprise américaine Colossal Biosciences prétend depuis ce lundi avoir recréé des loups sinistres, une espèce de canidé géant éteinte il y a 10 000 ans et dont s’est inspirée la célèbre série télévisée. Les trois louveteaux blancs, nommés Romulus, Remus et Khaleesi, dont les images font le tour des réseaux sociaux, sont nés suite à des modifications génétiques sur des cellules de loups gris. «Ils n’ont pas créé un loup sinistre ressuscité, mais plutôt une espèce d’organisme génétiquement modifié qui s’inspire de l’organisme du passé», nuance Alexandre Robert, écologue au Muséum national d’histoire naturelle, que Vert a contacté. Mammouths, dodos, loups de Tasmanie… Colossal Biosciences n’en est pas à sa première promesse de «dé-extinction» (soit le fait de créer un organisme proche de celui d’une espèce éteinte). Mais cette pratique, en plus de poser des questions éthiques, questionne la communauté scientifique et pourrait même faire plus de mal que de bien à la biodiversité.
👉 Cliquez ici pour lire ce débunkage d’Esteban Grépinet et en apprendre plus sur les limites de cette mystérieuse «dé-extinction».


«Vivant parmi les vivants», un documentaire avec les philosophes Vinciane Despret et Baptiste Morizot pour remettre les humains à leur place
Causse commune. Le film de Sylvère Petit, diffusé ce jeudi soir sur Arte – et disponible sur le site de la chaîne –, nous invite à repenser notre rapport aux autres espèces. La caméra adopte le regard sage et curieux des animaux : nous les observons en train de nous observer. Une manière de réinventer nos imaginaires anthropocentrés. Comme l’explique Baptiste Morizot : «Le monde vivant est fait d’altérité, mais elles sont enchaînées, interdépendantes, métissées.»
👉 Cliquez ici pour lire la chronique de Rémy Calland sur ce documentaire inspirant.

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Esteban Grépinet, Samy Hage, Théo Mouraby et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.