La quotidienne

Edition spéciale : pas de festivaliers sur une planète brûlée !

Chères toutes et chers tous,

🗓️ Jeudi 25 mai à 19h à la Gaieté Lyrique (Paris 3è), l’association Makesense organise un débat sur la place de la violence dans les luttes écologistes. Avec l’activiste et autrice du Manifeste pour la non-violence Pauline Boyer, le fondateur du média Engrainage Clément Lopez, le mouvement Extinction Rebellion et des membres des Black blocks. Programme et inscription ici.


Peut-on faire la nouba sans faire sa fête au climat ?


Comment faire la fiesta sans ruiner le climat ? La carte de Vert des festivals écolos et indépendants de 2023

Malgré la fraîcheur apparente de ce mois de mai, la saison des festivals est bel et bien lancée. Des moments souvent mémorables où l’on peut s’alléger l’âme en musique… sans faire sa fête au climat.

Transports, nourriture, énergie, vaisselle… Rassembler des milliers de personnes en un seul point n’est jamais anodin. Selon comment ils sont conçus, ces festivals peuvent être des énormes machines à CO2 et à déchets. En outre, certains sont aussi des mannes pour les ogres de l’industrie médiatique, comme Vincent Bolloré.

D’autres, petits ou grands, s’échinent à dépasser le simple divertissement en musique pour donner un véritable sens à leur programmation. Conférences, tables rondes, ateliers do it yourself, fresques du climat ou de la biodiversité, ventes de vêtements de seconde ou de primeurs de producteurs locaux… Du Lot à Paris en passant par la Gironde ou la Seine-Maritime, un véritable tissu de festivals indépendants et écologiques maille l’hexagone, cousu par des passionné·es qui savent mieux que quiconque qu’il n’y a pas de festivaliers sur une planète brûlée.

C’est pour mettre en lumière celles et ceux qui s’engagent que Vert publie pour la deuxième année sa carte des festivals écolos ET indépendants.

Retrouvez la liste complète des festivals avec leurs dates, lieux et détails en cliquant sur la carte. 

Deux critères ont été retenus. D’un côté, l’indépendance : les festivals identifiés n’appartiennent à aucun grand groupe. Ils sont généralement sous statut associatif et à but non lucratif.

De l’autre, un engagement écologique qui va au-delà de la mise en place de poubelles de tri et de gobelets réutilisables. Avec l’objectif de réduire l’impact environnemental des événements et de sensibiliser, voire mobiliser, le public sur des enjeux de bifurcation écologique et sociale.

Votre festival écolo et indépendant préféré n’est pas sur la liste ? Cette carte n’est pas exhaustive et se veut collaborative : nous vous invitons à nous écrire à l’adresse contact[at]vert.eco si vous connaissez d’autres festivals qui remplissent les critères. Nous les ajouterons à la liste après vérification. Retrouvez la version interactive de cette carte, toutes les dates et les sites des festivals dans notre article à lire sur vert.eco.

Qui a dit que l’écologie devait être une punition ?

· En raison du retour probable du phénomène El Niño couplé au réchauffement climatique, les années 2023-2027 devraient constituer la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée, a averti l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un bulletin publié mercredi. Cette instance de l’ONU évalue à 66% la probabilité que la température moyenne dépasse de 1,5°C la température de l’ère préindustrielle pendant au moins une année. Cela ne signifie pas que nous dépasserons ce seuil de manière permanente. Nos explications sur le retour d’El Niño.

· Depuis mercredi, des inondations exceptionnelles ont causé la mort d’au moins 14 personnes dans la région italienne de l’Emilie-Romagne, rapporte le quotidien italien Corriere della serra, ce vendredi matin. Une vingtaine de cours d’eau ont quitté leur lit, détruit des villages et ravagé de nombreuses cultures dans cette région très agricole. Les dégâts se chiffreraient déjà en milliards d’euros. - Le Monde (AFP)

· À partir de 2024, les propriétaires de SUV et de grosses voitures paieront leur abonnement de stationnement plus cher que les autres à Lyon, a annoncé la ville mercredi. Cette tarification progressive entend encourager l’usage de véhicules «plus sobres et moins polluants» et introduire davantage de justice sociale en prenant en compte des critères sociaux et familiaux. À la place d’un tarif unique à 20 euros par mois, les Lyonnais·es auront le choix entre trois formules à 15, 30 et 45 euros, en fonction du modèle de leur véhicule et de leurs revenus. - Le Parisien (AFP)

«Je ne veux pas soigner mon éco-anxiété, car je la trouve saine»

Avec la campagne de sensibilisation «Tu flippes?», le mouvement On est prêt veut rendre visible l’éco-anxiété. Dans un grand entretien accordé à Vert, sa figure de proue et héroïne de la série Clem sur TF1, la comédienne Lucie Lucas revient sur des peurs «saines» dans un monde malade et appelle le cinéma à prendre la mesure de l’urgence. Pour faire bouger le septième art, qu’elle considère «à la traîne», l’actrice invite les productions, les comédien·nes et les diffuseurs à se former aux enjeux écologiques et à réfléchir aux imaginaires véhiculés dans leurs films.

Lucie Lucas lors du 6ème festival Canneseries, en avril 2023. © Roland Macri / Hans Lucas via AFP

Dans notre grand entretien, Lucie Lucas se confie sur son engagement, le sentiment de culpabilité au quotidien, son besoin de changer le système de l'intérieur, et sa vie dans l'écolieu partagé qu'elle habite dans les Côtes d’Armor. À lire sur vert.eco

«Le vélo, ça doit être le truc le plus cool pour venir en festival»

Festives idées. Mathilde Lamotte d’Argy est la cofondatrice des Pluies de juillet, un festival de musique indépendant qui se tient du 7 au 9 juillet au Tanu (Normandie). Dans cet entretien à Vert, elle explique ce que veut dire organiser un festival «écolo» à travers la mise en place d’une charte ambitieuse pour diminuer l’empreinte écologique de l’événement et son riche programme de conférences et d’ateliers.
 

Quelle est la place de l’écologie dans le festival ?

Elle est centrale. On aborde l’écologie en deux axes : d’abord la programmation, avec un pôle conférence qui permet de comprendre les enjeux aux côtés de spécialistes, d’ingénieurs. Et un village d’initiatives où on peut adhérer à une association locale et s’essayer à l’habitat durable, construire un mur en chaux avec ses enfants ou faire des ateliers de sensibilisation. On essaie de créer du lien entre les conférences et le village pour transformer tout de suite l’essai en action.

Mathilde Lamotte d’Argy, fondatrice des Pluies de juillet © Lia Goarand

Ensuite, on se voit comme un petit laboratoire pour essayer de réduire au maximum l’impact du festival sur son environnement. Nous avons fait notre bilan carbone et nous avons une charte d’engagement.
 

Le premier problème des festivals, c’est souvent la mobilité, avec tous les festivaliers qui viennent en voiture, voire en avion. Comment les inciter à faire autrement ?

La nouveauté, cette année, c’est qu’on met en place un grand challenge vélo. On l’avait testé très rapidement l’an dernier et presque 100 personnes étaient venues à vélo. C’est à l’image de ce qu’on veut faire : ça diminue l’impact carbone de l’édition et ça crée de nouveaux récits. Le festival, c’est une aventure qui commence depuis le bas de chez soi.


La suite de cet entretien où l’on se demande si un gros festival peut être écolo et où l’on discute de l’adaptation des festivals au changement climatique est à retrouver sur vert.eco

#OHRAGE

Ô des espoirs ! Ô jeunesse amie ! Avec Ohrage, Hélène Martinelli alias Koclico, signe un premier single en forme d’ode à l’engagement. Une sacrée voix pour les entraîner toutes.

© Koclico

+ Loup Espargilière et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.