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Chères toutes et chers tous,

🎉 Grande nouvelle : l'équipe de Vert s'agrandit ! Nous sommes à la recherche d'un·e journaliste/chef·fe d'édition web senior en CDI. Un poste à pourvoir dès que possible. Si ça vous intéresse ou que vous connaissez la perle rare, n'hésitez pas à lire la fiche de poste et à l'envoyer à votre journaliste préféré·e !

🎙️ Vendredi 3 février, la patronne de Vert, Juliette Quef est invitée au micro du podcast Les médias se mettent au vert, animé par Julien Le Bot. Vous êtes convié·es à l'enregistrement en live de l'épisode dans le cadre du Festival de l'infolettre, organisé le 2 et 3 février au Ground Control (Paris 12ème). Plus d'informations sur le programme et l'inscription à l'évènement à trouver ici.


Facebook, Insta ou Twitter continuent de faire circuler la désinformation, aggravant la crise climatique et la désolation.


Sur les réseaux sociaux, le climato-scepticisme « est en train de redevenir mainstream »

Fossilficateurs. Les multinationales de l’industrie fossile et les sites d’extrême droite peuvent remercier les patrons de Google, Twitter et de Meta pour la tribune exceptionnelle que ces derniers leur offrent sur leurs plateformes.

En octobre 2021, Google avait promis d’interdire la publicité sur les sites internet « contredisant le consensus scientifique autour de l’existence et des causes du changement climatique ». Un an plus tard, selon l’ONG Center for countering digital hate (CAAD), 63 des 100 articles climato-sceptiques les plus partagés sur la Toile affichent toujours des publicités Google.

Les multinationales des fossiles utilisent, elles aussi, les GAFAM pour se refaire une beauté (verte). Jeudi 19 janvier, une étude rédigée par la coalition d’ONG Climate action against disinformation (CAAD) révélait que 850 groupes liés à l’industrie du gaz, du pétrole et du charbon avaient dépensé quatre millions de dollars en publicités sur les réseaux sociaux avant et pendant la 27ème conférence de l’ONU (COP27) sur le climat à Charm el-Cheikh (Égypte). Notamment sur Facebook et Instagram.

L'un des comptes climatosceptiques les plus suivis sur Twitter, qui arrose le réseau de fausses informations  pseudo-scientifiques avec des graphiques non-sourcés © Capture d'écran Twitter

« Les discours ne sont plus les mêmes que dans les 1980 ou 1990 où ces entreprises niaient purement et simplement le changement climatique. Ils essaient maintenant de retarder la transition énergétique », indique à Vert Jennie King, autrice du rapport. Pour ce faire, les pétroliers « peuvent passer par des faux influenceurs pour promouvoir les chaudières à gaz, ou bien par des célébrités sur Instagram qui posent devant des stations essence », souligne Jennie King.

Le rapport de la CAAD montre aussi que ces contenus désinformatifs sont particulièrement partagés sur Twitter, où le hashtag #ClimateScam (l’arnaque climatique) a été partagé des centaines de milliers de fois ces derniers mois, loin devant ceux #ClimateEmergency (urgence climatique) ou #ClimateCrisis (crise climatique). « Nous pensions que ce discours avait été relégué à la marge, observe la chercheuse. Mais en réalité, il est en train de redevenir mainstream. »

La version longue de notre analyse est à retrouver sur vert.eco

· Fin septembre, des échanges ont eu lieu entre la SNCF et l’équipe star du Paris-Saint-Germain pour que les footballeurs puissent bientôt se déplacer en train (plutôt qu’en char à voile) et les deux organisations doivent en reparler bientôt. Las, peu de déplacements seront éligibles, puisque le club souhaite que les joueurs retournent au camp de base directement après les matchs, disputés la plupart du temps en soirée. Or, les trains ne circulent pas la nuit pour cause de maintenance, a fait savoir la compagnie ferroviaire. - Le Parisien (abonné·es)

· Lundi, le patron de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) Bernard Doroszczuk a réclamé qu’EDF lui fournisse tous les éléments techniques justifiant le prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires françaises au-delà de 60 ans. La prise de parole du gendarme du nucléaire intervient la veille du vote du Sénat sur le projet de loi d’accélération du nucléaire, qui vise notamment à faciliter la construction de six nouveaux réacteurs EPR - Ouest-France

· Le week-end dernier, deux personnes ont été blessées dans l’Eure et dans le Jura par des chasseurs. Un homme de 74 ans a été touché au bras alors qu’il profitait de son samedi après-midi dans le jardin d’une amie, dans l’Eure ; une jeune femme de 21 ans a reçu un éclat de balle au front alors qu’elle se promenait dans la forêt domaniale de Chaux (Jura). Ces incidents interviennent seulement deux semaines après l’annonce du plan du gouvernement pour mieux encadrer la chasse. - Libération

LVMH

Malpolys. Après TotalEnergies en janvier 2022, le groupe LVMH vient à son tour de se faire bouter hors de la prestigieuse école Polytechnique. Bernard Arnault voulait acquérir 35 000 mètres carrés de terrain sur le campus pour y installer un centre de recherche sur le « luxe durable et digital ». Il avait recueilli l’aval du conseil d’administration de l’école en novembre dernier. Un sondage, réalisé auprès des 1 600 étudiant·es quelques semaines plus tôt, avait révélé que le projet immobilier était « très clivant ». Très remonté contre cette implantation, le collectif « Polytechnique n’est pas à vendre ! » avait même déposé deux recours auprès du tribunal administratif de Versailles pour annuler la décision du conseil d’administration. Ce contentieux juridique a t-il fait renoncer le milliardaire du luxe ? Bernard Arnault s’est bien gardé de le dire et a simplement assuré que ses équipes avaient trouvé « un autre terrain qui répond parfaitement à notre projet architectural et de recherches ».

Sous la pression de la justice européenne, la France renonce à réautoriser les pesticides néonicotinoïdes

L’abeille et la bett(erave). Lundi, le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a confirmé que les néonicotinoïdes, ces pesticides « tueurs d’abeilles », ne seraient pas réautorisés dans les champs de betterave à sucre cette année.

C’est la fin d’une longue saga. Les betteraviers ne bénéficieront pas d’une troisième dérogation leur permettant d’enrober leurs semences de néonicotinoïdes cet hiver. Interdits depuis 2018 en France, comme en Europe, ces insecticides à la dangerosité avérée pour les insectes pollinisateurs et les vertébrés (dont les humains) ont été appliqués préventivement dans les champs de betterave en 2021 et 2022 pour protéger les récoltes du virus de la jaunisse.

Cette maladie, transmise par le puceron vert, a ravagé les semences et dégradé les rendements en 2020. Cette récolte catastrophique (aussi liée à la sécheresse estivale) avait entraîné la mise en place d’un régime dérogatoire, les producteur·rices pointant l’absence d’alternatives opérationnelles. En 2021, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a pourtant identifié 22 traitements de substitution aux néonicotinoïdes (notre article).

La France est le premier producteur européen de sucre, grâce à la betterave sucrière.

Le gouvernement avait préparé le terrain en vue d’une nouvelle dérogation pour la saison 2023. Mais la semaine dernière, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a ébranlé ce plan en statuant que « les États membres ne peuvent déroger aux interdictions » des pesticides néonicotinoïdes.

« C’est une grande victoire pour la biodiversité, que nous encouragions et attendions depuis des années », s’est réjoui Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO). « À un mois et demi des semis de betteraves, c’est une immense déception [...] qui plonge les betteraviers dans un grand désarroi », a réagi Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betterave (CGB), le syndicat du secteur.

Le gouvernement prévoit d’instaurer un dispositif d’indemnisation des producteur·rices de betteraves, si la jaunisse venait à générer des pertes de rendement cette saison - une proposition saluée par la LPO comme la CGB.

Planet killers

Dans la mini-série documentaire Planet killers, le journaliste Martin Boudot et son équipe mettent en lumière le travail d’investigation de l’organisation de police criminelle Interpol pour traquer différents profils de criminels environnementaux, des escrocs à la pollution industrielle aux braconniers. France, Kenya, Chine… Voyage aux pays des écocidaires qui ravagent sans vergogne notre planète.

© France télévisions

+ Pénélope Dickinson, Loup Espargilière et Lou-Éve Popper ont contribué à ce numéro.