La quotidienne

COP départ

Chères toutes et tous,

🗳️ Les urnes ont parlé ! Pour cette nouvelle édition du « vert du faux », vous avez voulu, à 63,2 %, que l'on réponde à la question : « Est-il vrai que la France n'est responsable que de 1% des émissions mondiales ? ». Vous aurez la réponse dans l'édition du jeudi prochain. Merci d'avoir participé et de nous avoir envoyé vos autres propositions par mail !

🎁 Finalement, vous aurez le beurre et l'argent du beurre : Sur Twitter, Loup s'est employé à débunker l'idée reçue selon laquelle la croissance de l'Inde nous condamnait à un réchauffement hors de contrôle.


Le sommet mondial sur le climat s'ouvre ce dimanche ; pour sauver le vivant, les États sont priés de ne pas s'y prendre comme des manches.


Pertes et dommages, financements et droits humains : tour d’horizon des enjeux de la COP27

COP départ. La 27ème conférence des Nations unies pour le climat, qui s’ouvrira dimanche à Charm-el-Cheikh, en Égypte, sera l’occasion pour les États présents de concrétiser les engagements pris l’année dernière à Glasgow (Écosse) et de sanctuariser le principe des « pertes et dommages ».
 

Les États priés d’améliorer leur copie

À la COP26 de Glasgow (Écosse), en 2021, les États s’étaient donnés un an pour accroître leurs efforts, en révisant leurs engagements individuels, appelés Contributions déterminées au niveau national (CDN). Objectif : respecter l’objectif de l’Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement « bien en dessous » de 2 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Jeudi dernier, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) s’est inquiété de l’état des engagements actuels des pays du monde. S’ils étaient respectés, ceux-ci nous mèneraient vers un réchauffement « catastrophique » de +2,6 °C d’ici à la fin du siècle.
 

Trouver les 100 milliards de dollars promis par les pays riches

En 2009, à la COP15 de Copenhague (Danemark), les pays développés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an dès 2020 pour aider les pays du sud à se développer de manière plus verte et à s’adapter aux conséquences du dérèglement climatique. En 2022, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a déterminé que ces financements avaient atteint 83,3 milliards de dollars en 2020.

Un des enjeux de la COP27 sera donc de concrétiser les promesses de paiement pour atteindre les 100 milliards le plus rapidement possible et restaurer la confiance entre les pays du Nord et du Sud. D’autant que la qualité de ces financements reste en question, puisqu’une grande partie est versée sous forme de prêts et non d’aides.

Des familles déplacées après les méga inondations de cet été dans la province du Balouchistan, au Pakistan. © Unicef / A. Sami Malik 

Mettre la question des pertes et dommages en haut de la pile

Les pertes et dommages désignent les dégâts irréversibles causés par le dérèglement climatique. Ils sont causés par des événements extrêmes (cyclones, inondations, etc), ou des processus à long terme (montée du niveau de la mer, assèchement des ressources en eau, etc). Depuis 1991, les pays les plus vulnérables au changement climatique réclament une aide de la communauté internationale pour faire face à ces événements. Un sujet qui a longtemps peiné à se hisser à l’agenda des négociations ; les pays développés refusant d’ouvrir la voie à la création d’un mécanisme de financement partagé des pertes et dommages - ce qui signifierait la reconnaissance de leur responsabilité dans la crise climatique.

Cette année, l’Union européenne et les États-Unis se sont déclarés favorables à la discussion au sujet de ces réparations. Reste à voir si les dirigeants mondiaux parviendront à un accord sur la manière d’opérationnaliser le paiement de ces pertes et dommages, et pas seulement sur leur nécessité.

Découvrez notre décryptage en intégralité, avec le contexte de la COP27 et tous ses autres enjeux, sur vert.eco

· Jeudi, le préfet de la Vienne a entériné la construction de 30 nouvelles retenues artificielles d’eau destinées à l'irrigation des cultures dans son département. La signature intervient après un week-end de manifestations contre des projets similaires dans le département voisin des Deux-Sèvres, où les opposant·es demandent un moratoire contre ces projets de stockage d’eau. Le lancement du projet « se fait avec l'accord du ministre de l'agriculture, de la ministre de la biodiversité et l'accord de Matignon », s’est défendu le préfet. - Le Parisien (abonné·es)
 

· Jeudi encore, le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé la création d'un programme de recherche destiné à l’adaptation des forêts françaises au changement climatique doté de 50 millions d’euros. Un guichet sera également ouvert pour financer, à hauteur de 50 %, des projets de boisement ou reboisement de parcelles. - Libération
 

· Un tiers des glaciers du Patrimoine mondial de l’humanité aura disparu en 2050 et ce, quel que soit notre trajectoire climatique, a prévenu l’Unesco. Au-delà du statut de vigie du réchauffement climatique, les glaciers jouent un rôle majeur dans l’approvisionnement en eau de la moitié de la population mondiale, tant pour les usages quotidiens, que pour l’agriculture ou la production d’électricité. - Le Monde (abonné·es)

· Dans une tribune publiée ce vendredi, près de 1 000 scientifiques défendent leurs collègues emprisonné·es en Allemagne pour avoir participé à une action de désobéissance civile dans un showroom de BMW à Munich samedi dernier (Vert). « Le problème n'est pas la protestation, mais l'inaction générale », alertent les signataires, parmi lesquel·les les climatologues Jean Jouzel et Christophe Cassou, ou encore l'économiste Thomas Piketty. - France info

« Nous avons besoin d’une hausse mondiale des investissements dans l’adaptation pour sauver des millions de vies du changement climatique »

- Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies

Jeudi, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a publié un rapport alarmant sur l’état de l’adaptation au changement climatique, intitulé « Trop peu, trop lentement, l’échec de l’adaptation climatique met le monde en danger ». Au niveau mondial, les financements et les politiques d’adaptation - qui doivent permettre de se prémunir des risques croissants liés à la crise climatique, ne sont pas à la hauteur, préviennent les Nations unies. Les flux financiers destinés à l’adaptation dans les pays en développement sont entre « cinq et dix fois inférieurs aux besoins estimés » - avec un écart qui continue de se creuser. Selon les estimations du rapport, les besoins annuels pour l’adaptation sont situés entre 160 et 340 milliards de dollars d’ici à 2030, et entre 315 et 565 milliards de dollars d’ici à 2050.

La Sauvagière : une fable initiatique enivrante qui retisse le fil entre humain et animal

La belle et la bête. Avec La sauvagière, l’autrice et militante Corinne Morel-Darleux signe un premier roman onirique et puissant dans lequel l’héroïne-citadine apprend à vivre dans la nature et suit la piste de sa propre animalité.

Après un grave accident de moto, la narratrice est transportée dans une cabane au creux d’un vallon boisé. Veillée par Jeanne et Stella, sa vie prend un nouveau tour au contact des saisons. Stella est brute, repoussante ; Jeanne l’attire autant qu’elle la dérange lorsque, la nuit, celle-ci abandonne ses vêtements pour se fondre dans la forêt. La cabane n’a rien d’un paradis : elle est une autre manière de vivre, moins bruyante et angoissante que la ville, plus en phase avec le vivant. Un jour, les deux femmes ne sont plus là. Seule, elle passe l’hiver, lentement, près du feu. L’esprit part. La renarde vient.

« La pente était un peu raide, je devais prendre appui sur les racines et m’agripper aux branches basses des arbres pour progresser. Les replats étaient labourés et boueux. M’arrêtant à l’un d’eux pour reprendre mon souffle, je compris soudain que je me trouvais sur une souille et que des sangliers, nombreux, venaient s’y rouler. Je fus soudainement saisie de l’idée de m’y enfouir. Un désir puissant soulevait mes entrailles dans un élan archaïque. » Sans fard ni emphase, Corinne Morel-Darleux nous conte un monde-terrier où la vie et la mort, l’humain et l’animal, s’entremêlent dans une farandole ensorcelante. Une fable onirique sur la rudesse et la beauté de celles qui traversent le feu.

La Sauvagière, Corinne Morel-Darleux, Dalva, août 2022, 144p., 17€.

Vert de rage enquête sur les « Polluants éternels »

Téfal ou quoi ? PFOA, PFOS, PFUnDA… les noms des perfluorés - des polluants qualifiés d’« éternels » en raison de leur persistance dans la nature - sont aussi flous que l’action des autorités sanitaires pour les détecter, révèle le journaliste Martin Boudot, dans un nouvel épisode de la série d’investigation Vert de rage. Accompagné de scientifiques, il a décelé la présence de grandes quantités de ces substances chimiques dans l’air, le sol - et même dans le lait maternel à proximité d’une usine de la banlieue de Lyon. De quoi faire réagir jusqu’au gouvernement, qui promet davantage de contrôles.

© France télévisions

+ Loup Espargilière, Alban Leduc et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.