La quotidienne

Circulez, y a rhin à voir

Chères toutes et chers tous,

C'est la rentrée ! Toute l'équipe de Vert vous revient fraîche et reposée après ces quelques jours de répit. Nous espérons que les fêtes vous furent bonnes et que vous êtes d'attaque pour continuer de bousculer le paysage médiatique avec nous en cette riche année 2023 qui démarre sur les chapeaux de roues !


Le saumon peine à faire son retour dans le Rhin malgré une grosse mobilisation sur le terrain.


Retour du saumon sur le Rhin : la France fait barrage

Ce globe-trotter a disparu du Rhin dans les années 1950. Malgré les plans successifs, la date du retour du saumon atlantique dans les eaux suisses, en amont du Rhin, est constamment repoussée depuis 2000, alors que trois barrages français se dressent encore en obstacles insurmontables. Depuis cet automne, avec le lancement des travaux sur deux d’entre eux en Alsace, le compte à rebours est lancé.

À la vue des berges déblayées du Rhin alsacien, Guillian Brousse, cheffe de projet EDF, est emballée. « Les travaux ont déjà démarré, nous avons sorti les batardeaux que nous avons amenés de l’autre côté de l’aménagement. » Ce qui semble n’être qu’un détail technique marque le début d’un chantier de trois ans, particulièrement attendu, sur les barrages de Rhinau et Marckolsheim (Bas-Rhin). L’objectif est honorable : il s’agit d’ouvrir la voie vers la Suisse aux poissons migrateurs, en construisant deux immenses passes-à-poissons, « parmi les plus grandes d’Europe », insiste Guillian Brousse. Chacune comportera un kilomètre de bassins en enfilade et offrira un débit suffisamment « attractif » pour que les poissons, orientés par les courants, ne lui préfèrent celui généré par les turbines.

Un saumon atlantique remonte le courant © Cock Robin

Cet enthousiasme ne doit pas faire oublier que tout ceci arrive bien tard. Le retour du saumon à Bâle était initialement promis pour l’an 2000, puis pour 2020. Les passes-à-poissons de Rhinau et Marckolsheim seront respectivement livrées, si les délais sont tenus, en 2025 et 2026.

Espèce emblématique de la région bâloise, le saumon a disparu définitivement des eaux suisses dans les années 1950, du fait des nombreux barrages construits sur le Rhin, pour produire toujours plus d’électricité. Mais en 1986, après l’incendie des laboratoires pharmaceutiques Sandoz, près de Bâle, qui a tué ce qu’il restait de biodiversité dans le fleuve, les États rhénans prennent conscience de l’enjeu écologique.

Le saumon atlantique devient le symbole de ce combat écologique. Cette espèce étant très sensible à la qualité de son environnement, son retour indiquerait le succès de la restauration de tout un écosystème.

Lisez la suite de notre enquête sur le retour du saumon sur vert.eco

· Lundi, le ministre ukrainien de la défense, Oleksii Reznikov, a réclamé « un tribunal pour la Russie » pour les atteintes à l’environnement causées par la guerre. Le gouvernement estime ces dommages à plus de 35 milliards d’euros. Les textes internationaux qui régissent les conflits armés interdisent les actes de guerre contre l’environnement, mais ils sont souvent difficiles à prouver ou à appliquer. - 20 minutes

· En 2022, près de 80% des voitures neuves vendues en Norvège étaient électriques, d’après des chiffres révélés par le Conseil d’information sur le trafic routier (OFV) ce lundi. Un record mondial, atteint en partie grâce à des incitations fiscales. À titre de comparaison, les véhicules électriques ont représenté 8,6% des immatriculations de véhicules neufs dans l’Union européenne, et 13% en France. - La Tribune

· Les collectifs britanniques d’activistes climatiques Just stop oil et Insulate Britain ont promis de poursuivre leurs campagnes de désobéissance civile en 2023, rapporte le Guardian. Une réaction à l’annonce surprise du mouvement Extinction rebellion Grande-Bretagne, qui prévenait le 31 décembre qu’il « démissionnait », et cesserait ses actions coup de poing pour se concentrer sur l’organisation d’une manifestation de grande échelle en avril.

· 78% des Français·es sont favorables à l’interdiction de la chasse le dimanche, selon un sondage Ifop commandé par sept associations écologistes publié lundi. Celui-ci révèle aussi que 70% des répondant·es ne se sentent pas en sécurité quand elles et ils se promènent lors des périodes de chasse, un résultat en hausse par rapport à 2016 (61%). Des annonces officielles sont attendues le 9 janvier. - Libération

© Sanaga

Sober january : en janvier, on teste la sobriété à tous les niveaux

Sobriété comme hiver. Dans la lignée du « Dry january » (« janvier sans alcool »), l’association Makesense lance un autre challenge : le « Sober january », ou « janvier sobre », pour apprendre à faire preuve de sobriété au quotidien.

Après les excès des fêtes de fin d’année et à l’approche des soldes d’hiver et des incitations à la surconsommation, et si vous faisiez rimer janvier avec sobriété ? En partenariat avec Vert et le jeu collectif Ma petite planète, le réseau Makesense, qui veut favoriser l’engagement citoyen, propose un « calendrier de l’après » des bonnes résolutions de l’année. Au programme : une action à mener chaque jour tout au long de janvier pour découvrir la sobriété heureuse et l’appliquer pas à pas.

« Janvier pour nous, c’est le moment de se mettre à la diète énergétique tout en montrant que ce n’est pas qu’une contrainte, même si ça l’est pour certaines personnes. Rendons la sobriété joyeuse pour ceux qui peuvent l’appliquer et soyons solidaires envers ceux qui ne peuvent pas le faire », détaille à Vert Hélène Binet, porte-parole de Makesense. 

La démarche est collaborative et réunit de nombreuses structures qui proposent leur défi du jour. Parmi les participant·es : le Réseau action climat, l’atelier 21, l’influenceur aventurier Benjamin de Molliens ou encore plusieurs associations comme Singa, Tirelires d’avenir ou Notre affaire à tous.

Les défis sont variés et plus ou moins accessibles. Ceux-ci vont du calcul de son empreinte carbone, à la cuisine sans viande en passant par la sobriété informationnelle : privilégier la qualité à la quantité pour s’informer sans risquer l’indigestion… Les bonnes actions quotidiennes visent à interroger nos modes de consommation et apprendre à vivre mieux avec moins. Ce calendrier de l’après est à suivre chaque jour sur les réseaux sociaux ou sur le site « Paumé·es dans ma sobriété », une plateforme pleine de ressources pour appréhender la sobriété sous toutes ses formes, en collaboration avec Vert.

Gare au concombre explosif !

Ophélie, alias Ta mère nature, aime les plantes. Même (et peut-être surtout) celles dont tout le monde se fout, auxquelles elle consacre une série de très courtes vidéos toujours aussi punchy et drôles. Après le datura (la plante la plus gothique) et le chiendent (cette plante super attachiante), le dernier épisode est consacré au « concombre explosif » (ça existe).

© Ta mère nature

+ Lætitia Béraud, Loup Espargilière et Marie-Charlotte Roupie ont contribué à ce numéro.