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Alors que les agences de pub sont tombées dans le panneau lumineux, les salarié·es des petites et grandes boîtes ont désormais de quoi nous préparer un avenir plus radieux.

Des activistes éteignent les publicités lumineuses à travers toute la France
Elle n'en peuvent pub. Pour dénoncer la pollution lumineuse des affichages publicitaires et demander leur interdiction, cinq associations ont mené une vaste opération coordonnée au niveau national.
«Laisser ce panneau allumé quand on nous demande la sobriété, c’est absurde» ; dimanche matin, près de 38 villes françaises se sont réveillées avec ce message placardé sur bon nombre de leurs panneaux publicitaires lumineux. Dans la nuit, les militant·es d’Alternatiba, ANV-COP21, Extinction rebellion France, Greenpeace France et Résistance à l’agression publicitaire (RAP) ont éteint ou recouvert près de 2 400 panneaux à travers le pays. Les activistes ont voulu «dénoncer le gaspillage énergétique des publicités lumineuses et l’injuste répartition des efforts» en matière de sobriété.

D’après un sondage BVA pour Greenpeace publié en décembre, 85% des Français·es sont favorables à la réduction des écrans numériques publicitaires présents dans l’espace public et 54% souhaitent leur interdiction. Fortes d’une pétition signée par plus de 60 000 personnes, les associations demandent «l'extinction des façades, enseignes, vitrines, écrans de tous les commerces dès leur fermeture ; ainsi que l'extinction complète, quelle que soit l’heure de la journée, de l'ensemble des panneaux publicitaires lumineux et des écrans numériques dans l'espace public». Ces derniers sont si gourmands qu’ils consommeraient en moyenne presque autant d’énergie sur une année qu’un ménage (hors chauffage et eau chaude, soit 2 000 kWh/an), selon l’Agence de la transition écologique (Ademe). Pour diviser par deux notre consommation d’énergie d’ici à 2050, comme le veut la loi française, peut-être faudra-t-il cesser de tomber dans le panneau ?

· Jeudi, cinq bûcherons pratiquant l’exploitation forestière illégale au Pérou ont été condamnés à 28 ans de prison pour le meurtre de quatre représentants indigènes en 2014. Les victimes se battaient pour expulser les exploitants illégaux de leurs terres. Elles avaient été torturées avant d’être tuées. Plus de 1 700 défenseur·ses de l’environnement ont été assassiné·es depuis 2012 en essayant de protéger leurs terres ou leurs ressources, selon le décompte de l’ONG Global witness. - The Guardian (en anglais)
· Samedi, des membres de l’ONG Sea Shepherd ont trouvé un dauphin mutilé et scarifié au large des Sables-d’Olonne (Vendée). Dans sa chair, il était gravé au couteau «Sea Shepherd PD». L’association, qui précise que ce n’est pas sa première découverte de ce genre, a annoncé qu’elle portait plainte contre X pour mutilation d’espèce protégée. - Ouest-France
· Lundi, les États membres des Nations unies entament deux semaines de négociations afin de s’accorder sur un traité pour protéger la haute mer. Située au-delà des zones économiques exclusives (ZEE) des pays, la haute mer n’est placée sous aucune juridiction nationale, ce qui rend sa protection plus difficile. Elle représente 60% des océans, mais seul 1% de la haute mer est considéré comme protégé à l’heure actuelle. En décembre dernier, le 15ème sommet mondial (COP15) sur la biodiversité avait entériné un objectif de 30% de protection des terres et mers de la planète. - 20 Minutes (AFP)



Chauds-de-France. Publiée ce lundi par la société australienne XDI, une analyse dresse la liste des régions du monde où les constructions humaines sont les plus vulnérables au bouleversement du climat. En tête, la Chine, où se situent neuf des dix régions les plus susceptibles de connaître des destructions en raison des événements météorologiques extrêmes (élévation de l’océan, tempêtes, inondations côtières et crues, canicules, sécheresses, etc.) d’ici à 2050. Autres pays à haut risque : les États-Unis et l’Inde. En France, c’est la région Hauts-de-France qui figure au sommet du classement (121ème mondial), suivie par Provence-Alpes-Côte d’Azur (176ème), le Grand Est (200ème) ou l’Occitanie (237ème). Cette analyse a pour but d’éclairer les acteurs du monde financier (banques, grandes entreprises et gouvernements). Plus d’informations dans Libération.

Et si vous vous présentiez aux élections professionnelles de votre entreprise pour enclencher la transition ?
C’est dans les boîtes. Depuis 2021, les salarié·es élu·es représentant·es du personnel disposent d’outils supplémentaires pour porter les sujets environnementaux dans leur entreprise.
Il va y avoir du mouvement dans les entreprises en 2023 : 70% des comités sociaux et économiques d’entreprise (CSE) doivent être renouvelés au cours de l’année. Obligatoires dans les boîtes de plus de onze salarié·es, ces instances de représentation du personnel sont consultés sur la politique économique, sociale et stratégique de l’entreprise, remontent les réclamations des salarié·es et participent notamment à l’amélioration des conditions de travail et à l’évaluation des risques.
Votée en 2021 (Vert), la loi climat et résilience a renforcé le rôle des CSE en matière d’écologie. L’instance est désormais «informée et consultée sur les conséquences environnementales» de l’ensemble des mesures et décisions liées à l’entreprise dans tous les domaines : gestion et fonctionnement, organisation juridique, nouvelles technologies, conditions de travail, de santé et de sécurité, ou évolution des effectifs.
«Le syndicat est la seule entité légale qui a une voix institutionnelle, c’est-à-dire qui est à même de négocier des accords contraignants au sein des entreprises», souligne Anne Le Corre. En 2020, elle a co-fondé l’éco-syndicat Printemps écologique afin d’encourager les salarié·es à faire entrer les questions écologiques dans le dialogue social traditionnel.
70% des salarié·es sont prêt·es à s’impliquer davantage dans la démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises, soit la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux au travail) de leur boîte, dont 20% dans un rôle actif, avait révélé l’Observatoire salariés et entreprises responsables en 2020. Puisque les CSE jouent un rôle clé dans la transition des entreprises, s’engager en tant que représentant·e du personnel est un levier d’action important pour enfin mettre à l’agenda les enjeux environnementaux au travail.

La folie des grandeurs de l’Arabie saoudite
Futur pour foutus. Comme si Neom, la mégalopole en ligne droite qui se construit en plein désert saoudien, ne suffisait pas, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane vient d’annoncer un autre méga-projet futuriste dans la capitale de Riyad. Musique épique, dragons, vaisseaux spatiaux et falaises volantes se mêlent pour présenter le futur quartier du New Murabba, «plus grand centre-ville moderne du monde». On y trouvera le «Mukaab», un cube géant de 400 mètres de côté qui proposera «la première expérience immersive au monde» dédiée au divertissement. Les producteur·rices de science fiction ont autant de souci à se faire que le climat.

+ Loup Espargilière et Alban Leduc ont contribué à ce numéro.