Chères toutes et chers tous,
Vous avez passé les deux dernières semaines dans une grotte ? Dans une interview en vidéo par Konbini, Loup Espargilière vous résume toute la COP28 (ou presque) en trois minutes chrono !
Les bacs à compost promis dans nos rues sont toujours portés disparus.

Le tri des déchets organiques devient obligatoire au 1er janvier, mais seul un tiers des Français est équipé
Compost de pomme. Dans quelques jours à peine, les collectivités auront l’obligation de permettre à leurs administré·es de trier leurs déchets organiques, qui représentent la moitié du poids de leur poubelle. Pour l’heure, le compte n’y est pas.
Votée en 2020, la loi «antigaspillage» avait laissé aux collectivités jusqu’au 1er janvier 2024 pour mettre en place des solutions de compostage accessibles à toutes et tous. «Jusqu’à peu, il n’y avait pas de critères pour déterminer si les collectivités étaient dans les clous ou non», raconte Muriel Bruschet, référente biodéchets de l’Agence de la transition écologique (Ademe). Ces critères n’ont été publiés au bulletin officiel que le 9 décembre, trois semaines avant l’échéance.
Selon le texte, les points d’apport volontaire doivent se situer à moins de 150 mètres de n’importe quel ménage dans les zones urbaines, 100 mètres dans les zones touristiques. Dans les zones rurales, ils doivent couvrir 250 habitant·es. Pour la collecte à domicile, celle-ci doit être au moins hebdomadaire, mais le nombre et le type de bacs sont choisis par les collectivités.
À quelques jours de l’échéance, l’Ademe estime que seul un tiers de la population est desservi par une solution de tri des déchets alimentaires, explique à Vert Muriel Bruschet.

Le coût supplémentaire pour la collecte séparée est de 7 à 20 euros par personne et par an, qui s’ajouteront aux 100 euros annuels que coûte déjà la collecte des déchets, selon la référente de l’Ademe.
La loi ne prévoit pas de sanctions pour les collectivités qui ne proposent pas de solutions de tri à ses habitant·es. Cependant, elles ont des incitations financières. «La taxe générale des activités polluantes (TGAP) va augmenter jusqu’en 2025, explique Muriel Bruschet. Elle concerne notamment les déchets de la poubelle noire. Les collectivités ont donc intérêt à diminuer la quantité de déchets ménagers et à les valoriser». Les collectivités vont-elles mieux se composter ?
👉 Un article à retrouver en intégralité sur vert.eco

· Lundi, le procès de dix personnes soupçonnées d’avoir déversé et caché près de 10 000 tonnes de déchets dans le nord de la France a débuté à Lille (Nord). Le trafic de déchets, issus du bâtiment, mis en place entre la Belgique et la France leur aurait permis de gagner plus d’un million d’euros en quelques années. Sur certaines communes, la dépollution des sites est estimée à une dizaine de millions d’euros. - France info
· Lundi encore, l’Allemagne a déclaré que les énergies renouvelables avaient représenté plus de la moitié de sa consommation d’électricité en 2023. Une première pour le pays, qui espère atteindre 80% d’ici à 2030. La part du charbon a, quant à elle, baissé, avec 26% de l’électricité produite contre 31,6% en 2022. - 20 minutes (AFP)
· Lundi toujours, le président sortant, Abdel Fattah Al-Sissi, a été réélu à la tête de l’Égypte pour son troisième mandat avec 89,6 % des voix. Depuis dix ans, le dirigeant mène une politique où le climat et les droits humains sont méprisés. Il a lancé la construction d’une nouvelle capitale aux allures de Dubaï, située en plein désert, à 45 kilomètres du Caire. - Le Monde (AFP)


857 millions
Bayer de rien. Le fabricant de produits chimiques Monsanto a été condamné à verser quelque 857 millions de dollars (784 millions d’euros) de dommages et intérêts à des plaignant·es par un tribunal de l’État de Washington (États-Unis) ce lundi. Cinq ex-étudiant·es et deux parents d’élèves d’une école jugeaient que leur exposition à des PCB (polychlorobiphényles), des polluants dits «éternels» contenus dans les éclairages du bâtiment, avait entraîné des problèmes de santé. La filiale du géant allemand Bayer a indiqué son intention de faire appel, tout comme dans d’autres affaires portées par des élèves et professeurs de cette même école et dans lesquelles l'entreprise a déjà été condamnée à des centaines de millions de dollars d’indemnités. Il ne s’agit que de l’une des 165 000 procédures engagées contre Monsanto, sous le coup de nombreux autres procès liés à l’usage du Roundup - désherbant controversé à base de glyphosate, à l’origine de nombreux cancers.

Conflits en Ukraine et au Proche-Orient : «Le lien entre guerre et environnement est devenu un enjeu à part entière»
Le 24 février 2022, la Russie envahit l’Ukraine, rallumant la guerre sur le continent européen. Le 7 octobre 2023, après l’attaque terroriste du Hamas en Israël, le Proche-Orient s’embrase à nouveau. Deux conflits qui rappellent que les guerres sont aussi ravageuses pour les humains que pour l’environnement, comme l’explique Adrien Estève, spécialiste des liens entre sécurité et écologie, dans un entretien à Vert.
Dans votre ouvrage Guerre et écologie paru en 2022, vous soulignez que ces deux réalités sont souvent abordées séparément, comment l’expliquez-vous ?
Cela tient au fait que, pendant longtemps, les spécialistes et responsables qui travaillaient sur les questions de défense ne s'intéressaient pas aux thématiques environnementales. L’environnement, c’était une variable de la guerre, pas quelque chose qu'il faut protéger. Il fallait l’utiliser à son avantage, voire le détruire, pour conquérir. Du côté des mouvements écologistes, le pacifisme a toujours occupé une place centrale. Les questions militaires, de défense, ne mobilisaient pas. La guerre, c’est avant toute autre chose un désastre environnemental.

À partir de quand se fait le rapprochement entre guerre et écologie ?
Je le daterai de la guerre du Vietnam [qui a opposé le Nord Vietnam à la République du Vietnam, soutenue par Washington, de 1955 à 1975, NDLR]. Ce conflit a entraîné une prise de conscience de l’ampleur et de la gravité des destructions de l’environnement dans le contexte de la guerre, notamment au sujet de l’agent orange [un défoliant déversé par l'armée américaine; aux terribles effets sur la santé humaine et les écosystèmes, ndlr]. Les destructions causées à l’environnement sont devenues un enjeu à part entière, en prenant une dimension révoltante, inadmissible aux yeux de l’opinion publique, des juristes, des ONG, des militants politiques.
👉 Découvrez la suite de cet entretien, où il est question des conflits au Proche-Orient et en Ukraine, du crime d’écocide et de la place du réchauffement climatique dans les enjeux de sécurité, sur vert.eco

Une impressionnante éruption volcanique en Islande
On se lave et on se casse. Lundi soir, en Islande, un tremblement de terre a provoqué une éruption volcanique qui a formé une faille éruptive de quatre kilomètres de long près de la ville de Grindavík, dans la péninsule de Reykjanes, au sud de l’île. L’immense fissure qui n’existait pas encore hier, a rapidement craché d’impressionnantes quantités de lave avec des projections de plus de 100 mètres de haut. Ce genre d’éruption - qualifiée d’«effusive», avec des coulées de lave sans risque majeur pour la population, pourrait durer des mois. - Icelandic Met Office (IMO)

+ Alexandre Carré, Loup Espargilière, Jennifer Gallé et Justine Prados ont contribué à ce numéro.