La quotidienne

Arrête ton Charles !

Chères toutes et chers tous,

🙏 En ce 5 mai, nous souhaitons à nos lectrices et lecteurs de France un excellent «Jour du dépassement» !

🗳️ Les urnes ont parlé. À près de 65%, vous avez choisi que nous répondions à la question «À quel point le déni climatique est-il répandu dans la population ?». Réponse dans l'édition de jeudi prochain.

🔥 Les 13 et 14 mai, le journal Libération pose ses valises à Lyon pour son «Climat Libé Tour». Vert est partenaire de l’événement et organise un atelier «Giec tout compris» samedi 13 mai à 16h à l’Hôtel de ville de Lyon avec le climatologue (du Giec) Gerhard Krinner et l’activiste Alex Montvernay d’Alternatiba Rhône. Venez nous voir ! Le programme de ce riche weekend et la billetterie sont à retrouver juste ici.


Plutôt que de nous rebattre les oreilles avec le «roi des écolos», pourrait-on trouver comment économiser l'eau ?


À Rouen, un projet d’autoroute vieux de trente ans est rattrapé par l’urgence écologique

Initié dans les années 1990, le projet autoroutier de contournement de la ville de Rouen est sur le point de se concrétiser. Les opposant·es se rassemblent ce week-end pour demander son abandon.

Ce n’est pas une, mais deux autoroutes que prévoit le projet de contournement Est de Rouen. L’A133 et l’A134 relieraient l’autoroute existante entre Abbeville et Tours au nord, à celle entre Paris et Caen au sud, en ajoutant une branche pour rattacher l’agglomération rouennaise. Objectif : désengorger la capitale normande et soutenir l’activité de son port - l’un des premiers pour l’exportation de céréales en Europe.

Le tracé en jaune des deux projets d’autoroutes et les échangeurs prévus sur le parcours. © Liaisona28a13.com

Face aux 41,5 kilomètres de deux fois deux voies envisagés, de nombre d’habitant·es et d’élu·es locaux alertent sur les 516 hectares de terres naturelles, forestières et agricoles menacées. Depuis les années 2000, elles et ils ne désespèrent pas de faire annuler le projet malgré le rejet de tous leurs recours déposés auprès du conseil d’État. 
 

Le dossier est sur la table de la première ministre

«C’est maintenant qu’il faut arrêter ! Tant que le concessionnaire n’est pas nommé, l’État peut se désengager, ça ne lui coutera rien», s’époumone auprès de Vert Janick Léger, maire de Léry (Eure). Si celui-ci se concrétise, un viaduc barrera l’accès à la forêt de sa commune avec, à la clé, près de 50 000 tonnes de CO2-équivalent supplémentaires émises chaque année, qui ira de pair avec une pollution sonore et une menace sur les ressources en eau.

Pour compenser les terres perdues et artificialisées, la Région et les acteurs économiques qui défendent le projet mettent en avant la réhabilitation de friches, d’espaces agricoles ou naturels. 
 

«Les projets du passé ne font plus triper personne»

«Ce projet était peut-être très bon à l’époque où il a été fait mais, au regard des crises d’aujourd’hui, ce programme du passé ne fait plus triper personne», assure à Vert Jean Michel Beregovoy, adjoint à la métropole de Rouen (EELV) qui a vu les soutiens au contournement décliner progressivement La première grande mobilisation organisée ce week-end aura valeur de test.

· Mercredi, la directrice de la communication de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), Sophie Ionascu, est devenue la nouvelle conseillère en communication du ministre de l’agriculture Marc Fesneau. L’Ania est le principal lobby des industriels de l’agroalimentaire. - L’Usine nouvelle

· La France doit se préparer à une hausse des températures de +4°C à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle, a prévenu ce jeudi le Conseil national de la transition écologique (CNTE). Cette instance regroupe des collectivités territoriales, des syndicats, des employeurs et des associations écologistes. Le prochain Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), prévu en 2024, devrait s’appuyer sur cette trajectoire. - Le Monde (AFP)

· Samedi, les amoureux du monarchisme pourront se pâmer devant les images du couronnement du roi Charles III. Une grande partie de la presse l’a beaucoup - et paresseusement - qualifié de «Roi de l’écologie». Qu’en est-il réellement ? Pour le savoir, lisez notre portrait d’un roi plus green que vert.

2 milliards d'euros

Vélo boulot dodo. Ce vendredi, la Première ministre Élisabeth Borne doit présenter un nouveau «plan vélo» abondé de deux milliards d’euros jusqu’à la fin du quinquennat. L’objectif : rendre le biclou accessible à toutes et à tous, et en faire une alternative désirable à la voiture. D’après Le Parisien, qui a pu consulter ce plan, l’exécutif prévoit de doubler la longueur du réseau de pistes cyclables pour atteindre 100 000 kilomètres en 2030. Les aides à l’achat de vélos pour les particuliers seront reconduites et élargies aux bicyclettes d’occasion. Enfin, Élisabeth Borne compte poursuivre les efforts de formation des plus jeunes à travers le dispositif «Savoir rouler à vélo», qui entend familiariser 800 000 enfants avec les deux-roues chaque année.

Au Séquestre, commune pionnière de la tarification progressive de l’eau, plus on consomme et plus on paye

Eurobinet. Avec les sécheresses à répétition, le sujet revient dans les débats : faut-il faire payer davantage les plus gros consommateurs d’eau ? Depuis 2006, la ville tarnaise du Sequestre pratique la tarification progressive, avec des résultats encourageants. Reportage.

Petite commune de 1 900 habitant·es située dans la communauté d’agglomération de l’Albigeois, Le Séquestre (Tarn) n’a rien de très pittoresque. La ville, agglomérat de sages pavillons, est éventrée par quelques kilomètres d’autoroute, deux échangeurs, une zone commerciale en taule, un circuit automobile, un aéroport et même un terrain militaire désaffecté.

Cette collectivité sans éclat peut cependant se vanter d’être une pionnière. En 2006, le maire (PS) Gérard Poujade a été le premier en France à mettre en place la tarification progressive de l’eau. Le principe ? Au-delà d’un certain volume, plus l’on consomme d’eau, plus le prix du mètre cube est élevé. Une mesure destinée à favoriser l’accès à l’eau potable pour les foyers les plus modestes, mais aussi à encourager la sobriété, concept remis au goût du jour ces derniers mois en raison du risque élevé de sécheresses. Lors de la présentation de son «plan eau» à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes), Emmanuel Macron a ainsi souhaité la généralisation du dispositif à l’échelle nationale.

Le Séquestre, petite commune tarnaise de 1900 habitant·es, a été la première à instaurer un tel dispositif. © Gérard Poujade

Petit retour en arrière. Il y a quinze ans, la raréfaction de la ressource eau n’est pas ce qui préoccupe le plus Gérard Poujade. «Au départ, notre priorité était avant tout la lutte contre la pauvreté», explique-t-il à Vert depuis son bureau municipal. À l’époque, le système de tarification qui prévaut au Séquestre favorise les gros consommateurs, donc a priori les plus fortunés, via des économies d’échelle. Mais changer de dispositif n’est pas si simple. La ville appartient à un syndicat mixte regroupant une cinquantaine de communes rurales, qui gère la part «distribution de l’eau» et s’oppose à la mise en place de la tarification progressive. Seule la part «assainissement» (un tiers de la facture) relève de la compétence communale. C’est donc sur cette dernière que le maire, ingénieur de formation, décide d’appliquer sa mesure.

La suite de ce reportage est à lire sur vert.eco

«Auprès de ma bouse», un documentaire au cœur de la biodiversité

Oh la vache ! De beaux paysages, une musique douce et… une grosse bouse. Dans ce documentaire à hauteur d’enfants narré par Yann Arthus-Bertrand, France 3 Occitanie explore certains aspects méconnus des excréments de vaches, épicentres de la vie d’une prairie. Au niveau des insectes, des sols et même de l’art ou du divertissement, la bouse de vache met en relation toutes les formes du vivant.

© Fifo distribution

+ Loup Espargilière, Alban Leduc et Lou-Eve Popper ont contribué à ce numéro.