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Alors que le climat s'emballe, il serait temps de lutter contre les inégalités à la racine du mâle. 


Moins responsables que les hommes du changement climatique, les femmes en sont les premières victimes

Transports, loisirs, viande… les hommes ont un impact plus important sur la crise climatique que les femmes, alors que ces dernières en subissent plus fortement les conséquences.

En moyenne, un Suédois célibataire émet 16% de gaz à effet de serre de plus qu’une Suédoise. Si ces données ne sont pas encore disponibles pour la France, «le nombre d’études qui font le lien entre genre et climat s’est accéléré ces cinq dernières années», souligne auprès de Vert Oriane Wegner, économiste à la Banque de France et autrice d’un billet de blog paru ce mercredi 8 mars sur le site de l’institution. Parmi ses leçons :

· Les hommes consomment des biens et services plus polluants, notamment des carburants. Ils partent aussi en vacances dans des destinations plus lointaines et prennent davantage l’avion. «Le genre est pertinent, mais d'autres variables jouent aussi, notamment le niveau de revenus et le fait d'habiter en ville ou à la campagne», précise Oriane Wegner. 

© Rapport des Nations Unies sur l’égalité des sexes 2022

· Les femmes ont un régime alimentaire moins carboné. Selon l’IFOP, elles sont surreprésentées chez les végétarien·nes (67%) et les flexitarien·nes (65%). Or, la production d’aliments d’origine animale émet 19% des gaz à effet de serre au niveau mondial, indiquent les études les plus récentes (Vert).

· Les femmes contribuent plus fortement à la transition écologique des entreprises. «Des travaux constatent l’effet bénéfique de la diversité de genre au sein des conseils d’administration sur la consommation d’énergies renouvelables, et pour les banques, sur l’octroi de prêts en faveur d’entreprises moins polluantes», pointe encore la Banque de France.

· Les femmes sont plus vulnérables au bouleversement du climat. Selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la vulnérabilité des sociétés dépend de leur niveau de développement (Vert). Or, au sein des populations les plus pauvres, «les femmes ont généralement un accès moindre à la terre, à l’éducation, à l’information et aux ressources financières», relève la Banque de France. Elles dépendent davantage des ressources naturelles pour vivre et ont une capacité de résilience moindre en cas de choc. Selon les Nations Unies, elles représentent 80% des personnes déplacées dans le monde (pdf) en raison du réchauffement climatique.

· Eolise, un bureau d'études spécialisé dans l’éolien et le photovoltaïque, a déposé un recours au Conseil d’Etat contre le «refus» de l’État d’écouter ses propositions et son «inaction» dans le développement des énergies renouvelables, a appris l’AFP ce lundi. En octobre, la société avait envoyé au gouvernement une liste de dix mesures réglementaires censées permettre d’accélérer leur déploiement pour tenir les objectifs de la France. - France info (AFP)

· Mardi, le média Contexte a révélé une note d’EDF, dans laquelle l’entreprise annonce avoir décelé un «défaut significatif de corrosion sous contrainte» sur le circuit d’injection de sécurité d’un réacteur de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime). Selon le média spécialisé, la fissure atteindrait 23 millimètres sur un tuyau de 27 millimètres. EDF indique que l’analyse se poursuit, et qu’elle sera soumise à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

· Il pleut. Enfin. À partir de ce mercredi et pour plusieurs jours, une «rivière atmosphérique» entraîne des vagues pluvieuses qui vont «arroser généreusement la plupart des régions» de l’Hexagone, des mots de François Gourand, météorologue à Météo-France. Une «nette rupture» avec les semaines précédentes qui ont vu le pays traverser la plus longue sécheresse météorologique de son histoire. Ces pluies ne suffiront hélas pas à rattraper le retard accumulé.

Les centaines de fuites de méthane de l’industrie fossile, un espoir pour le climat ?

Tu méthane. Une enquête du Guardian révèle l’énorme pollution au méthane générée par des installations pétrolières et gazières en 2022. Bonne nouvelle : réduire les fuites de ce puissant gaz à effet de serre permettrait d’agir rapidement sur la crise climatique.

En 2022, le quotidien britannique a recensé plus de 1 000 évènements «super-émetteurs» de méthane dans le monde, dont la majorité sont liés à des fuites au sein d’infrastructures pétro-gazières, grâce à l’aide de chercheur·ses spécialisé·es. La plus large fuite a eu lieu en août dernier au Turkménistan, générant une pollution équivalente à celle de 67 millions de voitures. 35% des émissions de méthane sont liées à ce secteur, et la plupart de ces fuites sont évitables grâce à la maintenance des infrastructures.

Le Turkménistan, les États-Unis et la Russie sont responsables du plus grand nombre d’incidents de méthane dus aux énergies fossiles (en orange). © The Guardian

Le Guardian note aussi l’existence de 55 nouvelles «bombes de méthane» à travers le monde : des sites d’extraction d’énergies fossiles dont les fuites continues équivaudraient à au moins un milliard de tonnes de CO2. D’ici à leur tarissement, ces 55 sites pourraient rejeter l’équivalent de 30 années d’émissions de gaz à effet de serre des États-Unis, estime le quotidien britannique.

Le méthane a un pouvoir de réchauffement plus de 80 fois supérieur à celui du CO2 au cours des 20 premières années passées dans l’atmosphère, et près de 28 fois à l’échelle d’un siècle.

Puisqu’il produit l’essentiel de ses effets à court terme, fermer le robinet du méthane en luttant efficacement contre les fuites de l’industrie fossile permettrait d’enrayer rapidement l’élévation des températures. Selon l’ONU, réduire les émissions de 45% d’ici à 2030 éviterait jusqu’à 0,3°C de réchauffement (notre article).

Profession : influenceuse pesticides

Bayer de rien. À l’occasion du Salon de l’agriculture, Bayer a décidé de s’offrir les services d’une influenceuse afin qu’elle réalise des contenus vantant les bienfaits des pesticides. Les vidéos ont finalement été supprimées et le partenariat annulé. Une histoire rocambolesque racontée par le média Vakita.

© Vakita

+ Loup Espargilière, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.