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Une coalition d’États et d’organisations internationales contre la désinformation climatique

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Épidéni. En parallèle du G20 qui s’est tenu à Rio de Janeiro (Brésil) lundi et mardi, le gouvernement brésilien a inauguré un mouvement contre les fake news sur le climat avec les Nations unies et l’Unesco.

La coalition, appelée «Initiative mondiale pour l’intégrité de l’information sur le changement climatique», associe des États et des acteurs inter-étatiques pour renforcer la recherche et les efforts de lutte contre la désinformation. Un enjeu particulièrement important pour le Brésil, qui accueillera la 30ème conférence mondiale (COP30) sur le climat à Belém en novembre 2025.

Le président brésilien Lula (à gauche) et le premier ministre britannique Keir Starmer (à droite), lors du G20 à Rio (Brésil), le 18 novembre. © Simon Dawson/Flickr

C’est la première fois que la désinformation est officiellement reconnue comme un frein majeur à la transition écologique au niveau international. «Les actions pour combattre le changement climatique sont gravement affectées par le négationnisme et la désinformation. Les pays ne peuvent pas s’attaquer à ce problème chacun de leur côté», a déclaré Lula, le président brésilien. «Nous devons lutter contre les campagnes de désinformation coordonnées qui entravent les progrès mondiaux en matière de changement climatique, qu’il s’agisse de déni pur et simple, d’écoblanchiment ou de harcèlement des climatologues», a abondé le secrétaire général des Nations unies, António Guterres.

Un fonds de dix à quinze millions de dollars géré par l’Unesco

Cet impératif a été reconnu dès 2022 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui écrivait que «la désinformation sur le changement climatique, ainsi que la discréditation délibérée de la science, ont contribué à une perception erronée du consensus scientifique, de l’incertitude, du mépris des risques et de l’urgence, ainsi qu’à des dissensions».

Pour l’instant, la France, le Royaume-Uni, la Suède, le Maroc, le Danemark et le Chili ont rejoint cette initiative du Brésil. Les pays participants se sont engagés à abonder un fonds spécifique, géré par l’Unesco, à hauteur de dix à quinze millions de dollars (9,5 à 14,3 millions d’euros) dans les 36 prochains mois. Ce fonds viendra financer des organisations qui travaillent sur la sensibilisation à la désinformation ou sur la recherche sur l’intégrité de l’information climatique.

Cette nouvelle a été particulièrement saluée par Quota climat, une association qui lutte pour un meilleur traitement médiatique des enjeux écologiques, qui affirme qu’«un pas de géant vient d’être franchi». La semaine dernière, une cinquantaine d’organisations, dont Quota climat, Reporters sans frontières et les Amis de la Terre, avaient adressé une lettre ouverte aux participant·es de la COP29 et du G20 pour appeler à renforcer la lutte contre la désinformation sur le climat.

Elles évoquaient neuf propositions pour s’attaquer à ce fléau, dont la reconnaissance de la menace et des risques posés par l’intelligence artificielle, l’adoption d’une définition universelle, l’amélioration de la transparence de la recherche ou encore le fait d’éviter la monétisation des fake news sur le climat.