Eco-logique ? L’institut Rousseau et Hémisphère gauche proposent « un emploi vert pour tous » : un plan pour sortir du chômage de masse et assurer la transition écologique en créant un million d’emplois.
Six millions de Français sont actuellement sans emploi en France ou exercent une activité réduite, selon Pôle Emploi. En raison de la réforme de l’assurance chômage, plus d’un million d’entre elles et eux devraient percevoir des allocations à la baisse à partir du 1er juillet (Bastamag). La dette de l’Unedic, en charge de la gestion de l’assurance-chômage, devrait passer de 36 à 64 milliards d’euros du fait de la crise du covid (20 minutes). En moyenne, un·e chômeur·se de longue durée coûte 1 250€ par mois à l’Etat (ATD – Quart monde).
Plutôt que de laisser perdurer le chômage de masse et ses conséquences délétères sur les individus, deux think tanks – l’institut Rousseau et Hémisphère gauche – proposent que l’Etat embauche un million de personnes sans emploi pour accélérer la transition écologie. Une initiative baptisée « Un emploi vert pour tous ».
Pour ce faire, les organisations suggèrent de généraliser l’expérience Territoires zéro chômeurs pour offrir des emplois subventionnés par l’Etat à hauteur de 20 000 euros par an. 1 000 personnes en ont déjà bénéficié depuis 2016 (Ouest-France). Agriculture, économie circulaire, construction écologique, rénovation thermique : leur proposition cible « les emplois nécessaires à la reconstruction écologique et au renforcement du lien social ». Une large part de ce plan ambitieux serait financé par des transferts depuis l’assurance-chômage, un bénéfice sur les recettes de TVA générées, ou le rétablissement de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Soutenue par de nombreuses organisations, comme Alternatiba ou les Amis de la Terre, cette initiative se revendique du Civilian conservation corps : créé par le président américain Théodore Roosevelt, celui-ci employa trois millions d’Américain·e·s au sortir de la crise économique de 1929 et permit de construire des centaines de parcs nationaux, des dizaines de milliers de ponts, et de planter 3,5 milliards d’arbres.