Un fonds d’indemnisation – à moitié – des victimes de pesticides

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Le gou­verne­ment vient de créer un fonds d’in­dem­ni­sa­tion pour les vic­times de pes­ti­cides, jugé très insuff­isant par les asso­ci­a­tions spé­cial­isées

Parkin­son, mal­adies car­dio­vas­cu­laires, can­cers en tous genre… Les mal­adies nées de l’ex­po­si­tion aux pes­ti­cides sont légion. Dans les tiroirs depuis de nom­breuses années, un fonds d’in­dem­ni­sa­tion pour les vic­times des pro­duits phy­tosan­i­taires a enfin été créé par décret, ven­dre­di 27 novem­bre. 

Par­mi les avancées, celui-ci per­met d’in­dem­nis­er cer­taines vic­times qui n’é­taient pas cou­vertes jusque-là, comme les agriculteur•rice•s non salarié•e•s qui ont pris leur retraite avant 2002 ou les enfants exposés pen­dant la grossesse « du fait de l’activité pro­fes­sion­nelle de l’un de leurs par­ents ». Ce nou­veau fonds per­met aus­si aux exploitant•e•s de d’être indemnisé•e•s à par­tir de 10% d’incapacité, con­tre 30% aupar­a­vant. 

Pul­véri­sa­tion de pes­ti­cides © Zeynel Cebe­ci

Doté de 53 mil­lions d’eu­ros d’i­ci 2022, le fonds sera financé par le relève­ment de la taxe sur les ventes de pes­ti­cides et les coti­sa­tions pour les acci­dents du tra­vail et mal­adies pro­fes­sion­nelles des entre­pris­es. Pas par l’E­tat lui-même, pour­tant coupable d’au­tori­sa­tions de mise sur le marché de pro­duits dan­gereux. 

A la manœu­vre depuis des années pour faire naître un tel dis­posi­tif, la séna­trice (social­iste) Nicole Bon­nefoy déplore que celui-ci n’ait que peu à voir avec les fonds des­tinés aux vic­times de l’ami­ante ou des essais nucléaires français. Il n’ou­vre pas la voie à des répa­ra­tions inté­grales des vic­times « c’est-à-dire sur les préju­dices économiques, physiques, pro­fes­sion­nels, moraux et famil­i­aux », a‑t-elle indiqué à Libéra­tion. Les riverains vic­times des épandages – comme les enfants de l’é­cole de Vil­leneuve (France Bleu) — ne sont pas con­cernés par ce fonds. 

Ce fonds a min­i­ma est égale­ment décrié par plusieurs asso­ci­a­tions. Vice-prési­dent de Phy­to-vic­times et ancien salarié agri­cole vic­time d’un lym­phome, Julien Guil­lard a prévenu Libé : « on se réserve la pos­si­bil­ité d’utiliser tous les recours pos­si­bles ». Plus d’in­for­ma­tions dans Libéra­tion.