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Un chasseur blessé par une ourse, le débat sur la « cohabitation » relancé

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Samedi, en Ariège, un chasseur a été grièvement blessé par une ourse qu’il a finalement abattue. De quoi relancer les débats ardents sur la présence du plantigrade dans les Pyrénées.

En pleine battue, menée pour piéger des sangliers sur le massif du Couserans, un chasseur est tombé sur une ourse et ses deux oursons. Selon le récit fait à la Dépêche par l’un de ses collègues, la victime « a vu deux oursons et d’un coup la maman ours l’a attaqué […] il s’est directement défendu en lui tirant dessus avec son fusil à bout portant. Ils ont dévalé 30 mètres en contrebas et l’ourse ne bougeait plus ». Les jours de l’homme de 70 ans, gravement blessé aux jambes, ne sont pas en danger.

Les circonstances restent à élucider, mais certain·es se perdent déjà en conjectures. Comme la présidente (PS) du conseil départemental de l’Ariège. « C’est vraiment ce que l’on redoutait. Aujourd’hui, on voit bien que la cohabitation, c’est compliqué ! », a dit à l’AFP Christine Tequi, qui veut « retirer » des ours de la région. « Depuis le temps qu’on dit qu’un drame humain arrivera… on y est ! », s’est émue l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine d’Ariège-Pyrénées (Aspap), née en 2006 pour s’opposer au retour de l’Ours dans la région. « La cohabitation est impossible », a abondé Jean-Luc Fernandez, le président de la Fédération de chasse de l’Ariège.

« Une ourse n’attaque jamais gratuitement, elle attaque pour se défendre ou s’enfuit », a indiqué Sabine Matraire, présidente de l’association Pays de l’Ours – Adet. Mais c’est vrai qu’une femelle suitée n’a pas la capacité de s’enfuir aussi facilement donc elle fait plus généralement des charges d’intimidation. » Cette spécialiste s’émeut du sort des deux oursons « qui n’ont plus de mère et sur lesquels il faudra veiller » pour « qu’ils puissent passer l’hiver ».

Un ours mâle, tué par balles en juin 2020 en France © Ministère de la transition écologique

C’est la première fois qu’une attaque de ce type se produit depuis la réintroduction de l’ours dans la région, il y a 25 ans cette année. Plus de 60 plantigrades vivent dans les Pyrénées, selon le dernier bilan réalisé par le Réseau ours brun, qui saluait une forte baisse des prédations contre les troupeaux entre 2019 et 2020.

Alors que l’espèce est protégée, il s’agit du quatrième ours brun tué en moins de deux ans dans les Pyrénées françaises et espagnoles. En pleine campagne présidentielle, l’avenir de l’ours dans la région risque de polariser plus que jamais les débats.

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