Après deux ans de restrictions liées à la pandémie de covid-19 qui ont fortement perturbé la mobilisation des citoyen·nes, le mouvement pour le climat renouera-t-il avec les grandes marches de 2019 ? C’est ce qu’espèrent les 6 000 signataires d’une pétition initiée par une poignée de lycéen·es et d’étudiant·es de tous horizons. Elles et ils invitent la jeunesse, mais pas que, à se joindre à l’appel de Greta Thunberg et de son mouvement Fridays for future pour une grève mondiale le vendredi 25 mars.
TRIBUNE. Nous revoilà forcé·es de perturber le cours de nos études, de notre premier emploi, de notre jeunesse, de nos vies pour alerter sur l’urgence climatique et environnementale et ainsi oser espérer une vie décente, à défaut d’une jeunesse insouciante.
Nous relayons une urgence démontrée par les scientifiques dans de nombreux rapports et dont nous apercevons au quotidien les multiples signaux. Les pics de chaleur au Canada provoquant des centaines de morts, les inondations en Allemagne et en Belgique entraînant la mort de 200 personnes, les incendies autour de la Méditerranée et en Australie, la sécheresse et la famine à Madagascar qui frappe un million d’habitant·es, ne sont que le début de la catastrophe climatique en cours.
L’année 2021 fut une nouvelle année de prise de conscience de notre vulnérabilité face à la nature, de la gravité du réchauffement climatique et de l’impact de la destruction de la biodiversité sur nos vies. Maintenant que 2022 est là, arrêtons d’éteindre le réveil en pensant que nous avons encore le temps et levons-nous !
Alors que les scientifiques font sonner l’alarme depuis des dizaines d’années, nous les jeunes sommes les premiers à nous lever, tant nous savons qu’il est plus que temps d’agir. A nous de courir réveiller nos parents et de les sortir du sommeil afin qu’ils se battent à nos côtés pour notre avenir. Nous avons besoin d’eux et de tout le monde dans ce combat.
Si nous n’agissons pas dès maintenant pour transformer radicalement notre société, il sera trop tard. Nous devons stopper nos émissions de gaz à effet de serre dès à présent afin de limiter au maximum le réchauffement climatique et pouvoir espérer vivre. Et non survivre.
Comme nous l’avons fait depuis 2018, nous voulons dénoncer l’incohérence des puissants qui d’une main nous donnent accès à l’éducation et de l’autre rendent notre futur impossible par leur inaction. Aussi, nous sécherons les cours le vendredi 25 mars et défilerons dans les rues lors d’une marche intergénérationnelle. Nous invitons tou·tes les allié·es qui feront grève dans leur secteur à se joindre à nous pour dénoncer l’immobilisme politique et de la société sur la question écologique. If and because they don’t Look up, forçons nos dirigeant·es à voir ce qu’il se passe en bas et à mesurer les aspirations de notre génération à un monde désirable.
Premiers signataires :
Lila Brune Rémy – 18 ans – étudiante à Lille
Mathilde Ros – 18 ans – étudiante à Sciences Po, campus de Nancy
Alice Dubois – 18 ans – étudiante à Sciences Po, campus de Nancy
Pablo Flye – 17 ans – lycéen à Pont-à-Mousson (54)
Coline Saleta – 18 ans – étudiante en Histoire à Saint-Étienne
Guénolé Houitte de la Chesnay – 19 ans – étudiant à Sciences Po, campus de Nancy et initiateur de l’appel des jeunes pour le climat sur la présidentielle
Justine Montariol – 18 ans – étudiante à Lille
Sacha Ghilardi – 15 ans – lycéen à Brive-la-Gaillarde