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Toxic Tour, ou la pollution en format carte postale

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Beauté fatale. Apparus aux États-Unis dans les années 1990, les Tox­ic Tours (balades tox­iques) pro­posent des vis­ites guidées de lieux pol­lués. Répan­du désor­mais partout dans le monde, ce genre de prom­e­nade est au cœur de la série Tox­ic Tour, dif­fusée sur Arte.

Du « Col­orado provençal », où la couleur ocre des paysages est liée aux boues rouges provo­quées par l’exploitation d’alumine, à l’Andalousie, où l’acidité du fleuve Rio Tin­to devient un argu­ment mar­ket­ing pour qui veut avoir la sen­sa­tion de vis­iter la planète Mars, la réal­isatrice Anne-Lise Car­lo nous embar­que à des­ti­na­tion de six sites européens aux apparences trompeuses. « Je cher­chais des lieux dont la pol­lu­tion se ver­rait immé­di­ate­ment à l’œil nu ; [où je serais] accom­pa­g­née par des gens qui vivent dans ces lieux pol­lués, en mesure de nous racon­ter leurs liens per­son­nels à ces zones abîmées par l’in­dus­trie, leurs sen­ti­ments face à une telle trans­for­ma­tion et la perte de mémoire qu’elle provoque », détaille-t-elle à Vert.

© Arte

Men­tion spé­ciale pour l’épisode filmé à Tch­er­nobyl quelques mois avant le début de la guerre en Ukraine : le site est devenu une réserve naturelle inédite depuis l’explosion du réac­teur de la cen­trale en 1986. « Il n’y a pas que les ruines, il n’y a pas que le sou­venir des per­son­nes évac­uées, la chose était là avant l’accident, pen­dant l’accident, et elle nous sur­vivra… la nature », y con­fie avec émo­tion la zoo­logue Mari­na Shkvyrya.

Cette courte web série doc­u­men­taire, en parte­nar­i­at avec le mag­a­zine Geo, est à retrou­ver sur le site d’Arte.