Redonnons vie à la culture du chanvre, matériau écologique qui peut tout faire

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Cette herbacée est la panacée. Boudée pen­dant des décen­nies, la cul­ture du chan­vre per­me­t­trait d’of­frir une matière pre­mière écologique, abon­dante et de qual­ité, pour l’ha­bille­ment et la réno­va­tion ther­mique des bâti­ments

Le chan­vre, ou Cannabis sati­va L. de son petit nom, pousse tout seul ou presque. Il néces­site peu d’eau, peu voire pas de pes­ti­cides et sa pro­duc­tion est bon marché. Et pour­tant, il avait qua­si­ment dis­paru de l’a­gri­cul­ture française. Entre 1900 et 1960, la sur­face cul­tivée est passée de 170 000 à 700 hectares, racon­te Alter­na­tives économiques. Avant de con­naître un cer­tain rebond ces dernières années : aujour­d’hui, quelque 1 400 agriculteur•rice•s cul­tivent 17 900 hectares de chan­vre.

Un champ de chan­vre à Saint-Nico­las-de-Macherin (Isère) © Emmanuelle Bourgeat / AgroParis­Tech

Il faut dire qu’il a tout pour plaire. Tis­sé, il per­met de réalis­er des vête­ments bien moins gour­mands en ressources que leur équiv­a­lent en coton : un t‑shirt con­fec­tion­né avec ce matéri­au star, cul­tivé hors d’Eu­rope et sou­vent tra­vail­lé en Asie, néces­site env­i­ron 20 000 litres d’eau. Découpé en petits morceaux, le chan­vre fait un excel­lent isolant ther­mique. Il se révèle aus­si un très bon ignifugeant : de récents tests ont démon­tré la capac­ité du béton de chan­vre à résis­ter aux incendies (Usine nou­velle). En fin de vie, on le recy­cle en le com­postant, tout sim­ple­ment. 

Pour se dévelop­per, la fil­ière du chan­vre tente désor­mais de s’ou­vrir à de nou­veaux débouchés, racon­te encore Alter­na­tives économiques. Celui du tex­tile, dont des fab­ri­cants com­men­cent à le mélanger à d’autres fibres ; ou celui du CBD, molécule relax­ante à ingér­er ou à inhaler, qui pour­rait bien­tôt être pro­duite dans l’hexa­gone. Plus d’in­for­ma­tions dans Alter­na­tives économiques.