À lire : Quand les larmes de sirènes font les océans de plastique

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« Les larmes de sirènes » : c’est ain­si que l’on nomme les microplas­tiques qui voguent au fil des cours d’eau, jusque dans la mer. Belle image pour une réal­ité sor­dide, explorée par Nel­ly Pons dans Océan plas­tique, et qui men­ace notre pro­pre vie.

L’océan est au cœur de la ques­tion cli­ma­tique. Il absorbe 30% des émis­sions de car­bone et 93% de la tem­péra­ture induite par les activ­ités humaines. Sans cet écosys­tème mer­veilleux, la Terre serait inviv­able. Hélas, des déchets retrou­vés dans l’estom­ac des ani­maux marins aux nanopar­tic­ules présentes dans l’eau, le plas­tique est partout. Ses molécules boule­versent le fonc­tion­nement hor­mon­al des corps. Sym­bole par excel­lence de la moder­nité, il cham­boule à ce point notre planète qu’il est en passe de devenir le mar­queur d’une nou­velle ère géologique : l’« anthro­pocène », voire le « plas­ticène ».

Pas­sion­nante enquête à des­ti­na­tion du grand pub­lic, Océan plas­tique ne se con­tente pas de dress­er un con­stat alar­mant. Du ramas­sage à la baisse de la con­som­ma­tion de plas­tique par des modes de vie zéro-déchets, Nel­ly Pons fait le tri, à toutes les échelles, entre les vraies et les fauss­es solu­tions. Résol­u­ment opti­miste, elle sou­tient qu’il est pos­si­ble d’en finir avec cette pol­lu­tion glob­ale en agis­sant de con­cert. Avec, toute­fois, un préal­able, qui peut sem­bler aus­si vaste que le grand bleu : un boule­verse­ment cul­turel dans la manière de con­sid­ér­er notre envi­ron­nement. « L’é­colo­gie recèle en son sein les élé­ments du change­ment, de la néces­saire trans­for­ma­tion de notre rap­port au monde fondé sur de nou­veaux critères : la diver­sité comme source de vie, l’in­ter­dépen­dance des espèces et le respect du vivant »

Nel­ly Pons, Océan plas­tique, « Enquête sur une pol­lu­tion glob­ale », Actes Sud, Domaine du pos­si­ble, 2020, 376p, 22€.