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Quand la création massive de fausses images inspirées du studio Ghibli fait surchauffer les processeurs de ChatGPT

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Dessin abîmé. La dernière mise à jour du célèbre outil d’IA, qui permet de générer des images à la manière de Hayao Miyazaki, est victime de son succès. Les internautes se sont précipités dessus, à tel point que les serveurs de ChatGPT, très énergivores, sont en ébullition.

Les films du studio d’animation japonais Ghibli sont connus pour célébrer la beauté de la nature. Ils sont désormais associés au coût environnemental lié à la surchauffe des processeurs (les «cerveaux» des ordinateurs) de l’outil d’intelligence artificielle (IA) ChatGPT. Depuis sa dernière mise à jour, le 25 mars, les utilisateur·ices peuvent produire sur simple commande textuelle des visuels inspirés des animés du studio fondé par Hayao Miyazaki. La fonctionnalité a rencontré un succès fou, jusqu’à endommager les serveurs du service d’IA développé par l’américain OpenAI.

À gauche, l’ex-premier ministre Gabriel Attal, le 28 février 2025 au salon de l’agriculture. À droite, la même image modifiée avec l’intelligence artificielle à la manière du studio Ghibli, publiée par Gabriel Attal le 29 mars sur Instagram. © Capture d’écran Instagram

«C’est super amusant de voir les gens aimer les images dans ChatGPT, mais nos [processeurs graphiques] fondent», a expliqué dimanche Sam Altman, le patron d’OpenAI. Jeudi, déjà, il avait annoncé «introduire temporairement une limite» à l’utilisation de cette nouveauté, sans donner plus de précision, comme le rapporte Libération.

«Une insulte à la vie»

Cette utilisation compulsive de ChatGTP accroît encore en peu son empreinte écologique (notre article) – consommation électrique en forte hausse, besoins gargantuesques en eau et en minéraux, etc. En France, l’ex-premier ministre (Renaissance) Gabriel Attal ou le président de la République Emmanuel Macron se sont amusés à générer des images inspirées des films de Miyazaki.

Une utilisation à des fins de communication politique qui pose à nouveau la question du respect du droit d’auteur par l’IA, alors qu’aucun accord de licence n’a été conclu entre la start-up américaine et le studio nippon. Les entreprises d’intelligence artificielle sont régulièrement accusées de piller des œuvres sans rétribuer les artistes – ni même les informer –, afin de nourrir leurs algorithmes. Le réalisateur de Mon voisin Totoro ou du Voyage de Chihiro n’a pas gagné d’argent grâce à la mise à jour de ChatGPT. Dans une vidéo de 2016, beaucoup relayée ces derniers jours, il donnait son avis sur l’intelligence artificielle : «Jamais je ne voudrais incorporer cette technologie dans mon travail. Je pense sincèrement que c’est une insulte à la vie même.»

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