ONU tous foutus ? Pour António Guterres, secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU), l’humanité mène une guerre « insensée et suicidaire » contre la nature.
C’est le cri d’alarme lancé à l’occasion de la sortie, jeudi, d’un guide de l’ONU pour répondre aux trois crises que traverse la planète : le bouleversement du climat, la destruction du vivant, et la pollution qui emporte prématurément des millions de personnes chaque année.
Baptisé « Faire la paix avec la nature », le rapport énumère une série de recommandations de tous ordres. Pour changer la représentation que nous nous faisons de notre planète, l’ONU suggère par exemple de délaisser le sacrosaint produit intérieur brut (PIB) pour lui préférer un indicateur capable de « prendre en compte les bienfaits essentiels que l’humanité tire de la nature ».

Les solutions sont connues mais leur rappel est plus que jamais nécessaire. Le rapport plaide pour la taxation du carbone et la fin des milliers de milliards de subventions « perverses » aux énergies fossiles ; pour une agriculture de conservation et de restauration des sols faite de petites exploitations, à rebours du modèle actuel ; pour des régimes alimentaires moins carnés ; pour un effort accru des pays riches au service des pays pauvres alors que les destructions environnementales « sapent les gains durement obtenus en matière de développement », indique le rapport.
« L’humanité fait la guerre à la nature. C’est insensé et suicidaire. Les conséquences de notre inconscience se voient déjà dans la souffrance humaine, les énormes pertes économiques et l’érosion de la vie sur Terre qui s’accélère ».
António Guterres, secrétaire général de l’ONU.
Les plans de relance élaborés par les Etats en réponse à la crise économique née du Covid-19 doivent servir à opérer des changements profonds, espèrent les auteur•rice•s. Hélas, comme dans de nombreux autres pays, le plan présenté par la France en septembre dernier est resté très timide en matière d’écologie, comme l’a analysé le Réseau action climat. Or, « le bien-être de la jeunesse d’aujourd’hui et des générations futures dépend d’une rupture urgente et claire vis-à-vis des tendances actuelles en matière de déclin écologique ».