Paris anticipe l’aggravation des risques climatiques

  • Par

Dans les crues de Paris. En se bas­ant sur un nou­veau diag­nos­tic, la cap­i­tale espère pro­téger ses 2,2 mil­lions d’habi­tants de la sur­chauffe et des inon­da­tions, mais aus­si du manque d’eau et de bio­di­ver­sité.

Neuf ans après la pre­mière édi­tion, la ville de Paris a réac­tu­al­isé la semaine dernière son « diag­nos­tic de robustesse et vul­néra­bil­ité » face au change­ment cli­ma­tique. Grand bien lui en a pris, car les con­clu­sions mon­trent l’ur­gence d’an­ticiper : « la majorité des risques majeurs atten­dus en 2050 ten­dent à sur­venir dès 2030 », con­sta­tent les auteur·rice·s. Du reste, la ville affiche déjà 2,3°C de réchauf­fe­ment par rap­port à l’ère préin­dus­trielle.

L’axe pri­or­i­taire sera donc de lim­iter la sur­chauffe urbaine. En effet, les journées canic­u­laires à plus de 30°C cou­vriront presque trois semaines par an dès 2030, de même que les nuits trop­i­cales (à plus de 20°C). Out­re les impacts sévères sur la ressource en eau, les infra­struc­tures ou la bio­di­ver­sité, « la canicule est avant tout un enjeu social » souligne l’é­tude, car elle frag­ilise en pre­mier lieu les per­son­nes vul­nérables (âgées, mal-logées, atteintes de mal­adies chroniques ou enceintes…). Les pluies tor­ren­tielles et le risque d’i­non­da­tions, sen­si­ble­ment accrus, fig­urent égale­ment par­mi les pri­or­ités. D’au­tant plus que « ces phénomènes peu­vent paral­yser le fonc­tion­nement de la ville pen­dant plusieurs jours, voire plusieurs semaines ».

Mais deux autres phénomènes inquiè­tent par­ti­c­ulière­ment les expert.e.s : la perte de bio­di­ver­sité et le manque d’eau. « À Paris, le déclin de la bio­di­ver­sité, partagé par toute la région Île-de-France, ne devrait pas être enrayé à l’horizon 2050 ni en fin de siè­cle et ce mal­gré les efforts de recon­quête de la nature. Une sit­u­a­tion alar­mante et encore sous-estimée », peut-on lire. Les actions de « renat­u­ra­tion » telles que la plan­ta­tion de 170 000 arbres d’i­ci à 2026 ou la végé­tal­i­sa­tion de 30 hectares sup­plé­men­taires ne devraient donc pas suf­fire. A par­tir de 2050, la cap­i­tale risque en out­re de subir des pénuries d’eau. A moins de ratio­nalis­er ses usages, dès main­tenant.