Nous sommes tous des pisseurs de glyphosate

  • Par

Damn pipi ! Près de 7 000 prélève­ments uri­naires réal­isés par la Cam­pagne Glyphosate révè­lent la présence sys­té­ma­tique et à des taux élevés de ce puis­sant pes­ti­cide.

Le 3 juin, l’as­so­ci­a­tion a pub­lié les pre­miers résul­tats de sa cam­pagne de tests, con­duite entre juin 2018 et jan­vi­er 2020. Au cours de 175 séances de prélève­ments réal­isées sous la super­vi­sion d’huissiers, les bénév­oles ont recueil­li l’urine de per­son­nes âgées de 6 mois à 94 ans, issues de 84 départe­ments français. Du glyphosate a été détec­té dans presque 100% des cas. Seules 14 per­son­nes sur 6 848 ont présen­té des résul­tats négat­ifs. Le taux moyen est de 1,17 ng/ml, « près de 12 fois supérieur à la norme de qual­ité de l’eau qui est de 0,1 ng/ml », écrivent les auteur·ice·s.

Ce pes­ti­cide à large spec­tre, qu’Em­manuel Macron avait promis d’in­ter­dire d’ici 2021 (Vert), est sus­pec­té de favoris­er l’ap­pari­tion de can­cers chez les per­son­nes exposées. L’or­gan­i­sa­tion mon­di­ale de la san­té l’a qual­i­fié de « can­cérogène prob­a­ble » en 2015 avant de le déclass­er en 2016 et la con­tro­verse fait tou­jours rage entre ses défenseurs et ses détracteurs (lire à ce sujet le vrai-faux réal­isé par le Monde).

A Paris, les députés Loïc Prud’homme (1,09), Del­phine Batho (2,44) et Bene­dicte Tau­rine (1,91) ont par­ticipé au glyphotest. Les chiffres sur leurs affichettes cor­re­spon­dent à la quan­tité de glyphosate (en ng/ml) trou­vés dans leurs urines © Campagne glyphosate Paris

La Cam­pagne Glyphosate souligne en tout cas que l’ex­po­si­tion de l’ensem­ble de la pop­u­la­tion est prob­a­ble­ment plus élevée que ce que révè­lent ses analy­ses. L’échan­til­lon étudié est en effet large­ment com­posé de per­son­nes sen­si­bil­isées au sujet et témoignant d’un com­porte­ment cen­sé lim­iter leur expo­si­tion aux pro­duits phy­tosan­i­taires. Par exem­ple, 93% de l’échantillon s’alimentent en par­tie avec des pro­duits bio et la moitié a une ali­men­ta­tion com­posée de plus de 70% de pro­duits bio.

5 500 participant·e·s au « glyphotest » ont déjà porté plainte auprès du tri­bunal de grande instance de Paris pour mise en dan­ger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et atteintes à l’en­vi­ron­nement con­tre les firmes fab­ri­quant des pes­ti­cides à base de glyphosate et con­tre les organ­ismes ayant con­tribué à leur mise sur le marché.