Glypho se dépêcher. Emmanuel Macron n’a pas tenu sa promesse, faite il y a trois ans, d’interdire l’usage du glyphosate.
Sur les réseaux sociaux, certains messages vieillissent plus mal que d’autres. C’est le cas de ce tweet, vieux de trois ans jour pour jour, posté par le président alors récemment élu.
A l’heure promise, cet herbicide controversé, commercialisé par Monsanto-Bayer et classé « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé, est toujours largement utilisé dans de nombreuses cultures.
En 2018, le gouvernement avait refusé d’inscrire une date de sortie du glyphosate dans la loi alimentation. L’année suivante, les ventes de ce produit ont tout de même baissé, passant de de 9 123 tonnes en 2018 – un record – à 6 100 tonnes en 2019, d’après Barbara Pompili, ministre de la transition écologique (Libération). Cette décrue s’explique entre autres par l’application de la loi Labbé de 2014, qui a banni les pesticides (dont ceux à base de glyphosate) des jardins des particuliers début 2019, après les avoir interdits dans les espaces verts publics en 2017.
En octobre dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a proscrit quelques rares usages du glyphosate. Par exemple, il n’est plus possible de pulvériser entre les rangs de vignes, puisqu’une alternative existe : le désherbage mécanique.
Mais, en l’absence d’alternatives à bas coût, le gouvernement se refuse désormais à prononcer lui-même des interdictions sur son territoire qui provoqueraient des « distorsions de concurrence » entre producteurs français et européens (Le Monde). L’exécutif a choisi de s’en remettre à l’Union européenne, dont les Etats doivent décider, en 2022, d’une éventuelle sortie du glyphosate en 2022. Promise il y a trois ans, la sortie du glyphosate est remise aux calendes grecques.