Mine “écologique” et terres rares bio-sourcées : un canular (trop) efficace

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Poi­son d’avril. Le quo­ti­di­en Ouest-France, la Cham­bre de Com­merce et la mairie d’Angers, se sont fait bern­er par un pro­jet de « mine écologique » pro­posée au bud­get par­tic­i­patif de la ville.

L’his­toire est rap­portée par le site de cri­tique médias Arrêt sur Images (ASI). Le 9 mars, le bud­get par­tic­i­patif d’Angers reçoit une ambitieuse con­tri­bu­tion : trans­former les car­rières voisines de Trélazé en mines de « ter­res rares écologiques ». A la manœu­vre, la start-up angevine TECH-olo­gy. Très inspirée, celle-ci pro­pose une « robo­lu­tion socié­tale avec pour trip­tyque télé­tra­vail, robo­t­ique et fra­ter­nité ». Prob­lème : elle n’existe pas.

Ouest-France s’en­t­hou­si­asme (trop) vite pour ce pro­jet, porté par « une agence de design­ers, plas­ti­ciens, codeurs et Djs angevins spé­cial­isée dans la tech et l’é­colo­gie ». Le quo­ti­di­en local inter­viewe le pré­ten­du entre­pre­neur, « John Young », à Trélazé. Pub­lié le 31 mars, l’article fait la Une de l’édi­tion locale, rap­porte ASI. Plac­ardé dans toute la ville, il fig­ur­era égale­ment dans la revue de presse de la Cham­bre de Com­merce du Maine-et-Loire

Sup­primé depuis, l’ar­ti­cle orig­i­nal pub­lié par Ouest-France est acces­si­ble grâce à l’outil de web.archive.org

« John Young » a promis 500 emplois au jour­nal­iste. « J’ai com­pris que c’é­tait son moteur, beau­coup plus que l’é­colo­gie », explique celui-ci à ASI. Les six pages présen­tant le pro­jet par­o­di­ent allè­gre­ment les dis­cours solu­tion­nistes : « La solu­tion vien­dra d’un smart reboot par les green­tech », annonce ain­si TECH-olo­gy.

L’in­ten­tion de l’au­teur : « une cri­tique de la démoc­ra­tie par­tic­i­pa­tive », et « de l’au­torité con­férée par le jar­gon, ou par l’anglais », ain­si qu’ « un ques­tion­nement sur l’im­pos­si­bil­ité de résoudre la crise écologique par le pro­grès tech­nique », rap­porte encore Arrêt sur Image.

Alors que la fan­tasque propo­si­tion est tou­jours « en cours d’é­val­u­a­tion » du côté de la mairie d’Angers, le quo­ti­di­en le plus lu de France a finale­ment démen­ti l’in­for­ma­tion en fin de semaine dernière.