Jordan Bardella a protesté, il a gagné : il n’aura pas à débattre face à celle qui connaît trop bien l’extrême droite, puisqu’elle est élue d’opposition depuis dix ans à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) – le fief de Marine Le Pen -, ainsi que l’autrice d’un livre sur le sujet : Nouvelles du Front (Les Liens qui Libèrent, 2017).
Jusqu’au bout, le président du RN aura tout fait pour tenter de s’entretenir avec Jean-Luc Mélenchon, qu’il voulait utiliser comme épouvantail à électeurs modérés. Celui-ci ne sera de toute façon pas Premier ministre du Nouveau Front populaire et a rejeté cette demande.
Selon Libération, l’argument de la direction de BFM pour ne pas programmer ce débat, dénoncé par des salarié·es syndiqué·es (SNJ et CGT) du groupe Altice, serait que Marine Tondelier ne serait pas «première ministrable».
Le fait que Gabriel Attal ne le soit pas plus n’a pas semblé déranger le patron de la chaîne, qui est officiellement passée sous la coupe du milliardaire Rodolphe Saadé hier. Ce soir, Gabriel Attal, Jordan Bardella et Marine Tondelier seront finalement interrogé·es chacun·e son tour.
Dans leur communiqué, les salariés du groupe ont ajouté : «Messieurs Bardella et Attal n’ont pas à décider de la composition du plateau de BFM TV et la direction générale n’a pas à se conformer aux desiderata des partis politiques, et encore moins à ceux d’un parti d’extrême droite qui conteste le caractère universel des valeurs de liberté et d’égalité».
Rendez-vous compte : Marine Tondelier aurait été la première femme de toute la campagne des législatives à croiser le fer avec d’autres têtes de liste sur un plateau télé, après plusieurs débats exclusivement masculins.
La moitié du pays est passée sous silence dans un déni démocratique et une parodie de journalisme à peine croyables.
Photo de couverture : © Anna Margueritat / Hans Lucas / AFP