La crise climatique est aussi une affaire de justice sociale. Comme l’a révélé la dernière édition du rapport du Laboratoire sur les inégalités mondiales, où officient les économistes français Lucas Chancel et Thomas Piketty, les plus riches ont un impact démesuré sur l’aggravation de la crise climatique parce qu’elles et ils consomment, voyagent et investissent davantage que les autres dans des activités polluantes.
À l’échelle mondiale, en 2019, les 1% les plus émetteurs avaient une empreinte carbone de 110 tonnes de CO2-équivalent par personne et par an. C’est 17 fois plus que la moyenne mondiale (6,6 tonnes) et près de 70 fois plus que la moitié la plus modeste de l’humanité (1,6 tonne). S’il existe des exceptions, en moyenne, « la richesse extrême est source de pollution extrême », note le rapport. Aujourd’hui, 10% de l’humanité est responsable de la moitié (48%) des émissions mondiales.
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En France, la moyenne de 10 tonnes par personne masque de profondes inégalités. Alors que la moitié la plus modeste se situe sous 5 tonnes, les 10% les plus riches ont une empreinte cinq fois plus élevée (24 tonnes) et les 1% s’envolent à 70 tonnes.
L’ensemble de la population doit réduire son empreinte carbone, mais à l’échelle individuelle, ce sont les plus riches qui détiennent les plus grandes marges de progression.
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