Nanomatériaux et mégaproblème. Dans un avis publié ce mardi, l’Anses alerte sur le manque de transparence dans les données fournies par les industriels au sujet des nanomatériaux qu’ils utilisent.
On les trouve partout : dans les cosmétiques, les emballages, les aliments, les vêtements, etc. Les nanomatériaux, ces éléments d’une taille nanométrique (un nanomètre équivaut à un milliardième de mètre) servent à modifier la texture, la couleur, ou les propriétés d’un produit.
Problème : leurs effets potentiels sur la santé sont encore peu documentés. Des études suggèrent qu’ils pourraient créer des problèmes respiratoires, cardiovasculaires ou neurologiques.
Depuis 2013, les fabricants français sont obligés de déclarer les nanomatériaux en leur possession au-delà de 100 grammes par an. Ces données sont compilées dans le fichier R-Nano. Dans l’évaluation de ce registre publiée mardi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) déplore le manque de transparence des industriels.
L’agence a analysé plus de 50 000 déclarations faites entre 2013 et 2017. La quasi-totalité d’entre elles sont incomplètes. Dans 90% des cas, les données au sujet de la taille des matériaux ne sont pas ou mal renseignées. Et 36% des déclarations sur leur forme contiennent des anomalies.
Cette mauvaise volonté évidente pose de nombreux problèmes pour la recherche, indique l’Anses : « La multiplicité des substances existantes et le manque de connaissances concernant la caractérisation de leurs dangers tant pour l’humain que pour l’environnement et des expositions associées à leur usage constituent à ce jour des lacunes majeures pour évaluer les risques qu’elles représentent pour l’environnement et la santé humaine ». L’agence veut obliger les fabricants à remplir correctement l’ensemble des champs de leurs déclarations, et mettre en place un système de contrôle. Plus d’informations dans Libération (abonnés).