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Les entreprises sont en retard sur le verdissement de leurs voitures, l’État fait encore pire

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Caisse qui va pas ? C’est la loi : lorsqu’elles dis­posent d’une flotte de plus de 100 véhicules, les entre­pris­es doivent avoir inclus 10% de véhicules élec­triques ou hybrides recharge­ables par­mi leurs nou­veaux achats en 2022. Cette part monte à 30% dans les col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales et les entre­pris­es publiques, et à 50 % pour l’É­tat. Or, une nou­velle étude de l’ONG Trans­port & envi­ron­ment révèle que le compte n’y pas (du tout).

Tout comme les col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales, les deux tiers des sociétés privées n’ont pas rem­pli leur objec­tif. Can­cre par­mi les can­cres, 0,1% des nou­velles autos de Kilo­utou étaient «vertes» en 2022, con­tre les 10% prévus.

L’Etat fait encore pire que les autres : 87% des admin­is­tra­tions nationales sont en retard sur leurs objec­tifs. Plus cocasse encore : le min­istère de l’Intérieur, qui devait avoir acheté 50% de véhicules «verts» l’an dernier, en est à 2,7%. Il sem­blerait que les voitures qui ne font pas «vroum vroum» très fort n’aient pas les faveurs des pan­dores de la place Beau­vau.

Autre anguille sous roche : les hybrides recharge­ables représen­tent plus de la moitié des véhicules “verts” achetés par les groupes privés. Très en vogue chez Air­bus ou Total­En­er­gies, ceux-ci roulent sou­vent en mode essence et ser­vent d’«out­il de verdisse­ment arti­fi­ciel» à ces entre­pris­es, selon l’ONG.

Il y a une bonne nou­velle cepen­dant, plusieurs grandes organ­i­sa­tions, comme EDF ou la Poste, mais aus­si des plus petites, ont vrai­ment amor­cé le virage de l’électrique. Pour T&E, il est d’autant plus urgent d’atteindre ces objec­tifs que l’élec­tri­fi­ca­tion des flottes con­stitue un instru­ment de décar­bon­a­tion puis­sant, un levi­er de tran­si­tion juste et un out­il de poli­tique indus­trielle.