Les populations de poissons d’eau douce s’effondrent à travers le monde

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On a noyé les poissons. En 50 ans, les trois quarts des poissons migrateurs de nos fleuves ont disparu, alertent 16 organisations naturalistes. 

Les fleuves, lacs et zones humides ne couvrent que moins d’un pourcent de la surface du globe, mais elles hébergent près d’un quart des espèces de vertébrés, et la moitié des quelque 36 000 espèces de poissons connues. Hélas, ceux-ci connaissent un déclin brutal en raison des activités humaines. 

Esturgeons, saumons, ou hilsas ; depuis 1970, les populations de poissons migrateurs ont chuté de 76%, révèle un rapport co-écrit par 16 organisations, dont l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ou le WWF. Les gros poissons (de plus de 30 kilos) ont presque intégralement disparu des fleuves. 80 espèces se sont éteintes, dont 19 aux Etats-Unis, 15 aux Philippines et 12 au Mexique. 16 ont disparu au cours de la seule année 2020, dont le poisson-spatule chinois, une sorte d’esturgeon qui peuplait le fleuve Yangzi Jiang. 115 autres sont présumées éteintes et 30% des poissons d’eau douce sont menacés d’extinction. 

Les populations des plus grands poissons migrateurs, comme le beluga (Acipenser gueldenstaedti) qui vit dans le Danube, ont chuté de 94% © WWF

Parmi les causes énumérées dans ce rapport intitulé « Les poissons oubliés du monde » : la pollution, la surpêche et certaines pratiques de pêche destructrices, l’introduction d’espèces invasives, le changement climatique et le bouleversement des écosystèmes. La plupart des fleuves comportent des barrages, voient leur eau prélevée pour l’irrigation ou leur courant naturel dévié. 

Les organisations naturalistes espèrent que les Etats prendront des engagements forts à l’occasion de la 15ème conférence des parties (COP15) sur la biodiversité qui se tiendra en mai prochain à Kunming (Chine).