Les pétroliers entament leur mue

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L’ef­froi du pét­role. La crise san­i­taire a pré­cip­ité le déclin du secteur pétroli­er et la tran­si­tion des majors de l’én­ergie vers les renou­ve­lables.

Les géants mon­di­aux du pét­role courbent l’é­chine depuis le début de la crise qui a provo­qué une chute durable de la demande pétrolière. En 2020, Exxon­Mo­bil, Shell, Eni, BP ou encore Total ont revu à la baisse de nom­breux pro­jets, en ont aban­don­né d’autres et réduit forte­ment leurs bud­gets dédiés à l’ex­plo­ration pour les années à venir. En tout, cela représente une dépré­ci­a­tion d’ac­t­ifs inédite de 145 mil­liards de dol­lars, selon les cal­culs du Wall Street Jour­nal.

Les majors pétrolières basent leurs déci­sions sur les prix du pét­role ain­si que la demande dans les années à venir. Or, de l’aveu même du bri­tan­nique BP, le pic de la demande pour­rait déjà avoir atteint son pic en rai­son des con­séquences de la pandémie et de la tran­si­tion énergé­tique (AFP). De son côté, le PDG de Total, Patrick Pouyan­né, a annon­cé pour la pre­mière fois en sep­tem­bre 2020 que la pro­duc­tion de pét­role de la major française stag­n­era ou bais­sera d’i­ci à 2030 (Les Echos).

A la recherche de relais de crois­sance, les géants européens du pét­role se lan­cent dans les éner­gies renou­ve­lables et notam­ment sur le marché de l’éolien en mer  © Anne-Claire Poiri­er

Pour mar­quer leur tran­si­tion, plusieurs pétroliers européens, dont Total et BP ou Shell, se sont engagés à la neu­tral­ité car­bone d’ici 2050. Bien que ces annonces lais­sent scep­tiques une grande par­tie des organ­i­sa­tions envi­ron­nemen­tales, l’ac­céléra­tion de leurs investisse­ments dans les éner­gies renou­ve­lables est tout de même sen­si­ble. Selon une analyse de Gold­man Sachs (reprise par les Echos), les com­pag­nies européennes vont y inve­stir 170 mil­liards de dol­lars d’ici 2030. A l’inverse, les com­pag­nies améri­caines telles qu’Exxon­Mo­bil et Chevron con­tin­u­ent de miser sur le gaz et le pét­role.