La prise de nouveaux engagements climatiques est une priorité de la COP27 pour espérer limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, comme convenu dans l’Accord de Paris. Les chef.fes d’État et de gouvernement présent·es à Charm el-Cheikh s’exhortent les uns les autres à plus d’ambition, mais aucun n’est aujourd’hui à la hauteur, comme le révèle cette carte tenue à jour par les experts du Climate Action Tracker. Depuis 2015, ils analysent dans le détail les contributions nationales déterminées (CDN), les feuilles de route climatiques, de 40 pays représentant 85 % des émissions mondiales.
Il apparait que seuls sept pays (l’Éthiopie, le Costa Rica, le Maroc, le Nigeria, le Royaume-Uni, le Népal et la Norvège) disposent aujourd’hui de plans sur le climat « presque » compatibles avec l’Accord de Paris. Les feuilles de routes de leaders climatiques auto-revendiqués tels que l’Union européenne ou les États-Unis sont jugées « insuffisantes » car elles placent la planète sur une trajectoire à 2°C. On atteint 4°C pour les cancres du climat, en noir, tels que la Russie, l’Iran ou la Turquie.
En 2015, les États membres s’étaient engagés à réviser leur CDN tous les cinq ans pour infléchir progressivement la courbe de leurs émissions. Mais faute de progrès suffisants constatés lors de la COP26 à Glasgow, ils ont convenu de réactualiser à nouveau leur feuille de route dès cette année. Pour l’heure, seuls 25 pays représentant 16 % des émissions mondiales ont effectivement soumis une nouvelle CDN. L’Union européenne n’en fait pas partie. Selon les dernières analyses du Secrétariat de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), l’ensemble des CDN actuelles nous mettent sur la voie d’un réchauffement « catastrophique » à 2,5°C (Vert).