Le Royaume-Uni a réduit ses émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 2,5% en 2024 par rapport à 2023, et de 50,4% depuis 1990, selon un rapport publié mardi par le Climate change committee (CCC), qui conseille le gouvernement britannique sur sa politique climatique. D’après le CCC, cette baisse est due à un moindre recours aux énergies fossiles : dans l’industrie, et pour produire de l’électricité – avec notamment la fermeture de la dernière centrale à charbon du pays en octobre 2024.

Le rapport souligne qu’1,5 million de véhicules électriques sont en circulation dans le pays (19,6% du marché), un nombre qui a presque doublé en deux ans. Et, dans le secteur des transports en général, les émissions de CO2 ont baissé pour la deuxième année consécutive, souligne le rapport, qui y voit «un signe clair» que le changement est amorcé.
Le CCC salue les «décisions politiques courageuses» du gouvernement travailliste en place depuis 2024, et qui poursuit l’objectif – fixé en 2019 – de «zéro émission nette» au Royaume-Uni d’ici à 2050. Le pays s’est d’abord engagé à réduire de 68% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 (par rapport à 1990). Et le premier ministre Keir Starmer a annoncé l’an dernier viser une baisse «d’au moins 81%» des émissions d’ici à 2035.
Alléger les factures d’électricité
Depuis le début de son mandat, Keir Starmer a relancé le secteur de l’éolien terrestre et a annoncé des investissements dans le captage et le stockage de carbone. Mais, comme le souligne le Guardian, les expert·es du CCC enjoignent le premier ministre d’accélérer l’abandon des énergies fossiles, le développement des renouvelables et de revoir la façon dont l’énergie est taxée pour rendre l’électricité moins chère que le gaz.
«Le Royaume-Uni peut être fier de ses progrès pour réduire ses émissions», car c’est «la seule manière de ralentir le réchauffement climatique, a salué le professeur Piers Forster, président par intérim du CCC. Toutefois, le gouvernement doit faire davantage pour garantir que les gens perçoivent les bénéfices de l’action climatique sur leurs factures.» Les expert·es préconisent d’intensifier l’électrification des usages énergétiques, dans les transports, l’industrie ou encore pour le chauffage des bâtiments (pompes à chaleur, etc.).