Les données manquent pour confirmer l’innocuité de la 5G

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Le doute béné­fi­cie à l’ac­cusé. L’Anses se veut ras­sur­ante au sujet des poten­tiels effets san­i­taires du déploiement de la 5G, tout en recon­nais­sant que les don­nées man­quent pour l’at­tester.

Atten­due au tour­nant, par les opposant·e·s comme par les promoteur·rice·s de la cinquième généra­tion de réseaux de télé­phonie mobile (5G), l’A­gence nationale de sécu­rité san­i­taire de l’alimentation, de l’environnement et du tra­vail (Ans­es) a ren­du, mar­di, son rap­port d’ex­per­tise et un avis sur ce sujet chaud.

La 5G se divise en trois ban­des de fréquences. La pre­mière, située entre 700 MHz et 2,1 GHz, est la même que celle qu’u­tilise l’actuel réseau 4G. L’a­gence ne voit aucun risque lié à l’ex­po­si­tion à ces ondes.

Une antenne télé­phonique © Mike Mozart

La sec­onde, ouverte aux qua­tre opéra­teurs à la fin 2020 et en cours de déploiement, se situe à 3,5GHz. Elle rem­pli­ra le même office que la précé­dente, c’est-à-dire la cou­ver­ture de larges pans du ter­ri­toire. Fin jan­vi­er, il n’ex­is­tait en France que 1 600 sites émet­tant dans cette bande de fréquences. « L’ex­po­si­tion aux champs élec­tro­mag­né­tiques qui en résulte n’est donc pas représen­ta­tive aujour­d’hui de ce qu’elle sera lorsque de nom­breux util­isa­teurs seront con­nec­tés », explique l’Ans­es. Pour­tant, l’Ans­es estime « peu prob­a­ble que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquences autour de 3,5 GHz con­stitue à l’heure actuelle de nou­veaux risques pour la san­té ».

L’a­gence est égale­ment bien en mal de prédire les risques éventuels asso­ciés à la bande 26GHz, encore au stade de pro­jet. Cette dernière devrait per­me­t­tre de reli­er les objets con­nec­tés avec une grande vitesse sur un périmètre restreint (un hôpi­tal, une voiture). L’Ans­es admet que « les don­nées ne sont pas suff­isantes pour con­clure à l’ex­is­tence ou non d’ef­fets san­i­taires liés à l’ex­po­si­tion aux champs élec­tro­mag­né­tiques dans la bande de fréquences autour de 26 GHz ».

Un avis qui ne met per­son­ne d’ac­cord : l’exé­cu­tif y voit la con­for­t­a­tion de son choix de déploy­er mas­sive­ment la 5G (Actu-envi­ron­nement), quand les asso­ci­a­tions Pri­artem et Agir pour l’en­vi­ron­nement esti­ment dans Libéra­tion que l’Ans­es « met en évi­dence la stupé­fi­ante incer­ti­tude accom­pa­g­nant le déploiement de ce nou­veau stan­dard de télé­phonie mobile ».