Le doute bénéficie à l’accusé. L’Anses se veut rassurante au sujet des potentiels effets sanitaires du déploiement de la 5G, tout en reconnaissant que les données manquent pour l’attester.
Attendue au tournant, par les opposant·e·s comme par les promoteur·rice·s de la cinquième génération de réseaux de téléphonie mobile (5G), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu, mardi, son rapport d’expertise et un avis sur ce sujet chaud.
La 5G se divise en trois bandes de fréquences. La première, située entre 700 MHz et 2,1 GHz, est la même que celle qu’utilise l’actuel réseau 4G. L’agence ne voit aucun risque lié à l’exposition à ces ondes.
La seconde, ouverte aux quatre opérateurs à la fin 2020 et en cours de déploiement, se situe à 3,5GHz. Elle remplira le même office que la précédente, c’est-à-dire la couverture de larges pans du territoire. Fin janvier, il n’existait en France que 1 600 sites émettant dans cette bande de fréquences. « L’exposition aux champs électromagnétiques qui en résulte n’est donc pas représentative aujourd’hui de ce qu’elle sera lorsque de nombreux utilisateurs seront connectés », explique l’Anses. Pourtant, l’Anses estime « peu probable que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquences autour de 3,5 GHz constitue à l’heure actuelle de nouveaux risques pour la santé ».
L’agence est également bien en mal de prédire les risques éventuels associés à la bande 26GHz, encore au stade de projet. Cette dernière devrait permettre de relier les objets connectés avec une grande vitesse sur un périmètre restreint (un hôpital, une voiture). L’Anses admet que « les données ne sont pas suffisantes pour conclure à l’existence ou non d’effets sanitaires liés à l’exposition aux champs électromagnétiques dans la bande de fréquences autour de 26 GHz ».
Un avis qui ne met personne d’accord : l’exécutif y voit la confortation de son choix de déployer massivement la 5G (Actu-environnement), quand les associations Priartem et Agir pour l’environnement estiment dans Libération que l’Anses « met en évidence la stupéfiante incertitude accompagnant le déploiement de ce nouveau standard de téléphonie mobile ».