Le pipit farlouse, taclé des champs

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C’est la loose. Petit oiseau des champs, le pipit farlouse a perdu les deux tiers de ses effectifs en moins de 20 ans, devenant l’espèce la plus en déclin en France.

Son plumage, strié de brun et sans marque distinctive, le fait passer inaperçu dans les champs et les prairies. Mais le pipit farlouse se distingue par son cri, un sifflement aigu qui fait «pip-it» et dont il tire son nom. Un son de moins en moins courant alors que sa population a chuté de 66% entre 2001 et 2019. 

Un triste record qui lui vaut d’être classé « espèce vulnérable » sur la liste rouge française de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), signe d’« un très fort déclin de l’espèce », indique à Vert Benoît Fontaine, coordinateur national du programme Stoc (Suivi temporel des oiseaux communs) qui analyse l’évolution des oiseaux en France depuis 1989.

Un pipit farlouse (Anthus pratensis) © Marie-Lan Taÿ Pamart

Si le pipit farlouse s’étiole plus rapidement que certains oiseaux semblables, c’est qu’il cumule les facteurs de risques. Plutôt septentrionale, cette espèce souffre à la fois de la transformation du milieu agricole et du réchauffement climatique. Presque exclusivement insectivore, le petit passereau subit également le déclin des populations d’insectes, notamment dû à l’usage massif de pesticides. Cette perte de ressources alimentaires pèse davantage sur le pipit que sur d’autres oiseaux à l’alimentation plus variée.

Enfin, le pipit farlouse recherche des milieux variés (prairies humides, bocages, etc) pour se nicher et se nourrir. Alors que les campagnes s’artificialisent, cette « mosaïque de milieux est de plus en plus rare à trouver », explique Benoît Fontaine. Par opposition, des espèces comme l’alouette des champs se contentent de milieux plus uniformes.

En France, le déclin des populations d’oiseaux est général, avec des chiffres plus alarmants que dans le reste du monde. Selon l’UICN, 32% des espèces d’oiseaux nicheurs y sont menacés d’extinction contre 12% à l’échelle mondiale. Hélas, « les oiseaux vont mal partout ! », alerte Benoît Fontaine. Selon lui, ce décalage est lié à un biais de connaissances, car l’évolution des oiseaux est bien plus documentée en France qu’ailleurs.

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