Le Mexique programme la fin du glyphosate et du maïs transgénique

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Le retour de maya l’abeille ? Pre­mier pays d’Amérique latine à le faire, le Mex­ique va ban­nir la cul­ture de maïs trans­génique et l’usage du glyphosate

Entré en vigueur le 1er jan­vi­er, un décret prévoit que les autorités « révo­queront et s’abstiendront d’accorder des per­mis pour la dis­sémi­na­tion dans l’environnement de semences de maïs géné­tique­ment mod­i­fié »rap­porte l’AFP. Le gou­verne­ment de gauche d’An­dres Manuel Lopez Obrador prévoit de réduire les impor­ta­tions de maïs OGM jusqu’à leur inter­dic­tion d’i­ci trois ans. Une mesure prise au nom de la défense des dizaines de var­iétés de maïs endémiques, et qui doit con­tribuer à la sou­veraineté ali­men­taire du Mex­ique, énorme con­som­ma­teur et impor­ta­teur de cette céréale. 

Un sci­en­tifique mex­i­cain inspecte un champ de maïs indigène © Allen van Deynze / Uni­ver­sité de Cal­i­fornie

L’usage du glyphosate, l’her­bi­cide con­tro­ver­sé de Mon­san­to classé « can­cérigène prob­a­ble » par l’Or­gan­i­sa­tion mon­di­ale de la san­té (OMS), sera inter­dit au 31 jan­vi­er 2024. Les agricul­teurs auront donc trois ans pour met­tre en œuvre des alter­na­tives. Le décret prévoit que seront favorisés « les pro­duits agrochim­iques, biologiques ou organiques de faible tox­i­c­ité, les pra­tiques agroé­cologiques ou celles néces­si­tant une util­i­sa­tion inten­sive de main‑d’œuvre », indique encore l’AFP. 

Inédites en Amérique Latine, ces mesures ont été applaud­ies par cer­taines organ­i­sa­tions écol­o­gistes, dont Green­peace (en espag­nol), et vive­ment cri­tiquées – comme on pou­vait s’y atten­dre – par l’in­dus­trie agroal­i­men­taire. En Europe, il n’y a guère que le Lux­em­bourg qui a inter­dit l’usage du glyphosate. Mal­gré la promesse faite en 2017, Emmanuel Macron avait renon­cé à en faire de même deux ans plus tard (Le Monde).