L’effondrement est à la mode et une frange de plus en plus large des écologistes tient aujourd’hui pour certain le funeste destin de nos sociétés industrielles. Pour le philosophe anarchiste Renaud Garcia, auteur de La collapsologie ou l’écologie mutilée, cette « pensée magique » pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.
S’il lui concède le mérite de mobiliser une nouvelle génération de militant•e•s, la collapsologie occulte selon lui « le débat de fond sur les implications politiques réelles » de l’écologie politique et en « dilapide l’héritage ». Elle échoue en outre à identifier précisément les causes du désastre et laisse ses partisan•e•s intellectuellement démunis.
Enfermé•e•s dans l’attente d’un cataclysme imminent, les « effondristes » ne s’inspirent pas assez des combats environnementaux passés. Et en imaginant des alternatives à la société industrielle uniquement dans l’après-effondrement, elles et ils se mettent en position de subir aujourd’hui la transition plutôt que de l’impulser.
Le lecteur saura trouver dans cet ouvrage riche en citations et doté d’une belle bibliographie l’occasion de renforcer sa connaissance des penseurs écologistes, mais aussi – et c’est l’ambition de l’ouvrage – questionner et affermir sa pratique de l’écologie.
La collapsologie ou l’écologie mutilée, Renaud Garcia, 2020, Editions L’échappée, 140p., 14€