Ice scream. La réduction des tempêtes de neige accélère le réchauffement climatique sur l’île, dont la calotte glaciaire pourrait rapidement atteindre un point de non-retour, alertent deux nouvelles études.
Les pôles sont les zones les plus marquées par le réchauffement climatique. Situé au nord du cercle polaire arctique, le Groenland ne fait pas exception. Depuis plusieurs années, l’île de glace est embarquée dans un cercle vicieux qui rogne son manteau blanc de plus en plus rapidement.
Depuis 1982, on estime ainsi que la calotte glaciaire de l’île s’est réchauffée d’au moins 2,7 degrés, causant une fonte très rapide des glaces, rappelle une étude publiée lundi dans les Geophysical Research Letters. Les observations satellites montrent d’autre part que la proportion de lumière réfléchie par la neige diminue d’année en année. Plus une surface est claire, plus elle renvoie de rayonnements dans l’espace – c’est l’effet d’albédo. Or, l’assombrissement du sol du Groenland accélère encore son réchauffement, et ainsi de suite.

En voulant expliquer la baisse de l’albédo, les scientifiques ont identifié un nouveau responsable à cette boucle infernale : un blocage atmosphérique qui entraîne le maintien d’air plus chaud au-dessus de la région, réduit la couverture nuageuse et entraîne une baisse du nombre de tempêtes de neige. Or, l’apport de neige fraîche par les tempêtes est crucial pour le Groenland car c’est elle qui réfléchit le mieux la lumière. La fonte accélérée, et sans doute irréversible, du manteau neigeux est capable d’entraîner une élévation du niveau de la mer de un à deux mètres, selon une autre étude, qui vient de paraître dans la revue de l’Académie américaine des sciences.