Le Groenland se liquéfie et pourrait atteindre un point de non-retour

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Ice scream. La réduc­tion des tem­pêtes de neige accélère le réchauf­fe­ment cli­ma­tique sur l’île, dont la calotte glaciaire pour­rait rapi­de­ment attein­dre un point de non-retour, aler­tent deux nou­velles études. 

Les pôles sont les zones les plus mar­quées par le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Situé au nord du cer­cle polaire arc­tique, le Groen­land ne fait pas excep­tion. Depuis plusieurs années, l’île de glace est embar­quée dans un cer­cle vicieux qui rogne son man­teau blanc de plus en plus rapi­de­ment.

Depuis 1982, on estime ain­si que la calotte glaciaire de l’île s’est réchauf­fée d’au moins 2,7 degrés, cau­sant une fonte très rapi­de des glaces, rap­pelle une étude pub­liée lun­di dans les Geo­phys­i­cal Research Let­ters. Les obser­va­tions satel­lites mon­trent d’autre part que la pro­por­tion de lumière réfléchie par la neige dimin­ue d’an­née en année. Plus une sur­face est claire, plus elle ren­voie de ray­on­nements dans l’espace — c’est l’effet d’albédo. Or, l’assombrissement du sol du Groen­land accélère encore son réchauf­fe­ment, et ain­si de suite.

Un glac­i­er au Groen­land © Steve West­on / Flickr

En voulant expli­quer la baisse de l’al­bé­do, les sci­en­tifiques ont iden­ti­fié un nou­veau respon­s­able à cette boucle infer­nale : un blocage atmo­sphérique qui entraîne le main­tien d’air plus chaud au-dessus de la région, réduit la cou­ver­ture nuageuse et entraîne une baisse du nom­bre de tem­pêtes de neige. Or, l’ap­port de neige fraîche par les tem­pêtes est cru­cial pour le Groen­land car c’est elle qui réflé­chit le mieux la lumière. La fonte accélérée, et sans doute irréversible, du man­teau neigeux est capa­ble d’en­traîn­er une élé­va­tion du niveau de la mer de un à deux mètres, selon une autre étude, qui vient de paraître dans la revue de l’A­cadémie améri­caine des sci­ences.